mercredi, novembre 27, 2024

L’essor des cuisines de rue et leur impact sur la scène gastronomique

L’hiver 2024 s’annonce difficile en Suisse, avec une augmentation de la pauvreté due à la hausse des coûts de la vie. Les cuisines de rue, comme celle de Saint-Gall, voient leur affluence croître, attirant de plus en plus de travailleurs précaires et de jeunes. Les initiatives comme « Manger pour tous » et « Les anges offrent des paquets de Noël » tentent d’apporter une aide précieuse aux familles dans le besoin, alors que le nombre d’enfants pauvres continue d’augmenter.

Un hiver difficile : la montée de la pauvreté en Suisse

L’année 2024 s’annonce particulièrement éprouvante pour de nombreux ménages. Les hausses des coûts liés à l’assurance maladie, à l’électricité et à l’alimentation pèsent lourdement sur les budgets. Les impacts de cette situation se font ressentir dans les services d’aide.

La cuisine de rue : un refuge pour de plus en plus de personnes

Regine Rust, directrice de la fondation d’aide aux dépendances de Saint-Gall, prévoit une augmentation marquée de la fréquentation de sa cuisine de rue, surtout avec l’arrivée de l’hiver. Autrefois, cet espace était essentiellement fréquenté par des personnes en situation de dépendance. Aujourd’hui, il attire de plus en plus de travailleurs qui peinent à joindre les deux bouts. « La situation est préoccupante, surtout avec la présence croissante de jeunes », déclare Regine Rust.

Cela fait réfléchir : ces jeunes, censés être à un moment différent de leur vie, se retrouvent à fréquenter la cuisine de rue pour des raisons telles que des finances insuffisantes, des difficultés à se loger, ou encore la solitude. Avec les températures qui chutent et la neige qui tombe, la demande pour les repas augmente, poussant l’équipe à acheter davantage de provisions et à assurer une présence suffisante de personnel.

Actuellement, la cuisine de rue de Saint-Gall sert entre 60 et 70 repas par jour, une hausse considérable par rapport aux 30 repas d’autrefois. Regine Rust s’inquiète de cette tendance et s’interroge sur l’avenir, car un retour à la normale semble lointain.

Le club « Manger pour tous » fait également face à un afflux important de personnes dans le besoin. Présente dans cinq cantons, l’organisation ouvre un nouveau site à Bienne. Son fondateur, Amine Diaré Condé, comprend personnellement les défis de la pauvreté. La mission de son association est de fournir gratuitement de la nourriture et des produits d’hygiène à ceux qui en ont besoin.

Chaque samedi, les personnes en difficulté se rassemblent à Zurich, souvent sous des conditions climatiques difficiles, pour recevoir de la nourriture. Amine Condé souligne que pour certains, cela représente une épreuve, surtout pour ceux qui souffrent de problèmes de santé. En moyenne, « Manger pour tous » aide 1500 familles chaque semaine à Zurich, mais la situation continue de s’aggraver avec la hausse des prix et des salaires stagnants.

Selon le gouvernement, 750 000 personnes en Suisse vivent dans la pauvreté, dont de nombreux enfants. L’organisation d’aide à l’enfance « Petite Suisse » estime qu’il y a 136 000 enfants de 0 à 16 ans parmi les plus vulnérables. Leur fondatrice, Anita Eichenberger, souligne que de plus en plus de jeunes familles se retrouvent en situation désespérée sans en être responsables, souvent à cause d’événements imprévus comme la perte d’emploi ou des problèmes de santé.

Pour beaucoup d’enfants issus de ces familles, recevoir un cadeau de Noël reste un rêve lointain. Toutefois, grâce à l’initiative annuelle « Les anges offrent des paquets de Noël », ces enfants ne seront pas laissés pour compte. Cette année est particulièrement critique, avec cinq points de distribution supplémentaires par rapport à l’année précédente, portant le total à 55. Alors que plus de 9500 enfants ont reçu un paquet de Noël l’année dernière, on s’attend à ce que 1500 à 2000 enfants de plus bénéficient de cette aide cette année, illuminant ainsi leurs yeux de joie.

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