jeudi, novembre 21, 2024

Bilan décevant de Joe Biden : un engagement tardif et insuffisant

L’Ukraine fait face à un besoin pressant d’armements, notamment après que les États-Unis ont levé les restrictions sur l’utilisation des missiles Atacms contre des cibles en Russie. Cette mesure permet aux forces ukrainiennes de frapper des sites militaires stratégiques, mais la décision est perçue comme tardive. Malgré des succès initiaux, des limites persistent, notamment l’interdiction d’utiliser d’autres types de missiles. Les inquiétudes concernant une escalade nucléaire restent présentes, mais le risque semble inchangé.

La Ukraine a un besoin urgent d’armements, pas de simples promesses. Il n’est donc pas étonnant que les autorités militaires ukrainiennes aient rapidement réagi lorsque, dans la nuit de lundi, une décision cruciale de Washington a été révélée : les États-Unis ont enfin donné le feu vert pour l’utilisation des missiles à longue portée Atacms contre des cibles situées en Russie. La restriction antérieure, qui empêchait de frapper les zones occupées par les Russes, était devenue obsolète sur le plan militaire. Dès le mardi matin, les Ukrainiens ont démontré leur détermination en lançant des frappes avec les Atacms sur une base militaire en Russie.

Fin de l’immunité russe

Il ne faut pas sous-estimer l’importance de cette levée des restrictions d’engagement. Désormais, les forces ukrainiennes peuvent cibler de nombreux sites militaires stratégiques en Russie, y compris des bases aériennes, des dépôts de munitions et des centres de commandement. Auparavant, les attaquants russes pouvaient se sentir en sécurité dans un rayon d’environ 70 kilomètres de la frontière, ce qui était une situation absurde, protégés principalement par des drones ukrainiens, plus faciles à intercepter et moins puissants.

Des vidéos ont montré que lors de leur première frappe avec les Atacms, les Ukrainiens ont attaqué un vaste dépôt de munitions près de Karatchev, dans la province de Briansk. Les images de l’explosion et des détonations secondaires laissent présager un certain succès. Selon des informations ukrainiennes, ce site contenait des obus d’artillerie, des munitions pour lance-roquettes, ainsi que des missiles aéroportés, y compris des armements en provenance de Corée du Nord, qui pourraient être liés à l’utilisation de troupes nord-coréennes sur le front de Kursk à proximité.

Cependant, le sentiment général reste celui d’une décision trop tardive. Pendant des mois, la Maison Blanche et le Pentagone avaient affirmé que lever les restrictions d’engagement serait inutile pour l’Ukraine. Avec 90 % des chasseurs russes stationnés en dehors de la portée des Atacms de 300 kilomètres, et des stocks déjà limités, la question se pose : pourquoi Biden a-t-il changé d’avis si près de la fin de son mandat ?

Il semble que la crainte d’une escalade russe, y compris la menace d’armes nucléaires, ait joué un rôle dans cette hésitation. Le Kremlin a habilement exploité ces peurs. Récemment, le président Poutine a signé une nouvelle doctrine nucléaire, évoquant divers scénarios d’utilisation d’armes nucléaires, un acte considéré par beaucoup comme un moyen de propagande et d’intimidation. En réalité, il n’y a pas d’indications montrant que le risque d’escalade nucléaire ait augmenté.

Des limites subsistent

Malgré ce changement, Biden a de nouveau imposé des limites à sa décision. Selon des sources non officielles, le feu vert pour les Atacms ne s’applique qu’à la région de Kursk, où les Ukrainiens tentent de maintenir les gains territoriaux réalisés en août. En outre, les États-Unis continuent de bloquer l’utilisation des missiles de croisière Storm Shadow / Scalp, développés par le Royaume-Uni et la France. Bien que Biden ait enfin autorisé l’envoi de mines antipersonnel, efficaces pour repousser les troupes d’infanterie russes, cette décision est amère pour les Ukrainiens, car elle intervient après la perte de centaines de kilomètres carrés de territoire cet automne.

« Votre aide est inutile si elle arrive trop tard ou est trop limitée » – ces mots prononcés en 1627 par un représentant du roi britannique Charles devraient résonner comme un avertissement. L’expression « trop peu, trop tard » pourrait devenir l’un des slogans emblématiques de la présidence de Biden et de la politique occidentale envers l’Ukraine.

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