Le pillage des camions humanitaires dans la bande de Gaza par des groupes armés, notamment le Hamas, s’intensifie, avec une récente attaque ayant entraîné le vol de 97 camions. La crise de l’ordre public s’aggrave, les groupes s’affrontant pour le contrôle de l’aide humanitaire, revendant des denrées volées sur le marché noir. Les autorités israéliennes et l’UNRWA se renvoient la responsabilité de la situation, tandis qu’Israël envisage de confier la distribution de l’aide à l’armée.
Le pillage des camions transportant des aides humanitaires dans la bande de Gaza par des groupes armés, y compris le Hamas, est un problème persistant. Récemment, une nouvelle escalade a été signalée : le 16 novembre, un convoi de plus de 100 camions a été attaqué, et selon l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA), 97 camions ont été dérobés, avec des conducteurs contraints de décharger leur cargaison sous la menace d’armes. Seulement onze camions ont atteint leur destination initiale.
Les détails de cet incident n’ont pas pu être vérifiés indépendamment. L’UNRWA n’a pas précisé l’identité des responsables du pillage, et les forces de défense israéliennes (IDF) n’ont pas encore réagi. Cependant, le ministère de l’Intérieur contrôlé par le Hamas a déclaré qu’une opération conjointe avec des groupes tribaux avait entraîné la mort de plus de 20 personnes.
Une crise de l’ordre public grandissante
Cet événement met en lumière l’effondrement total de l’ordre public dans la bande de Gaza, exacerbé par plus d’un an de conflit. Divers groupes s’affrontent pour le contrôle et l’influence, et un élément clé de ce pouvoir est la gestion de l’aide humanitaire. Le Hamas et des groupes criminels en tirent profit, en revendant les denrées alimentaires volées à des prix exorbitants sur le marché noir ou en extorquant des fonds aux organisations humanitaires.
La situation s’est tellement détériorée que les aides humanitaires arrivent en bande de Gaza sans être récupérées par les organisations, par crainte de pillages. Depuis plusieurs mois, les organisations humanitaires alertent sur cette crise, affirmant que la situation ne s’améliorera que si une quantité substantielle d’aide est fournie. Bien que les livraisons aient légèrement augmenté récemment, elles restent largement insuffisantes. Selon les Nations Unies, l’approvisionnement alimentaire dans la région a connu un déclin dramatique.
L’UNRWA a mis en cause les autorités israéliennes, affirmant qu’elles négligeaient leurs responsabilités envers la population. Les IDF, quant à elles, ont précédemment attribué les problèmes de distribution aux organisations humanitaires. Des experts juridiques soulignent toutefois que, selon le droit international, la puissance occupante a l’obligation d’assurer la distribution de l’aide humanitaire.
Plan stratégique de Netanyahu
En Israël, la prise de conscience du problème est présente, mais aucune solution concrète n’a encore émergé. D’après le quotidien « Haaretz », le gouvernement israélien envisage de confier la distribution de l’aide aux IDF, une proposition que ces dernières ont refusée. En octobre, le « Times of Israel » a rapporté que des entreprises de sécurité privées étaient envisagées pour cette tâche.
Lors d’un discours lundi, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a annoncé avoir chargé l’armée de concevoir un plan non seulement pour affaiblir les capacités militaires du Hamas, mais aussi pour limiter son pouvoir de gouvernance, y compris la distribution de l’aide humanitaire. Cependant, un défi majeur demeure : il n’existe pas d’administration alternative capable d’instaurer l’ordre et la loi dans la bande de Gaza, laissant le chaos s’installer.