La campagne électorale pour 2025 en Allemagne est déjà marquée par des fausses informations, notamment une rumeur sur une campagne du SPD pour alerter les femmes concernant Friedrich Merz, qui s’est avérée infondée. Le SPD a réagi en engageant des actions judiciaires contre le média responsable. Matthias Miersch propose un accord de fair-play entre partis pour garantir une campagne éthique, en se concentrant sur la vérification des informations et l’interdiction des fausses allégations.
La campagne électorale pour 2025 n’est même pas encore officiellement lancée, mais une première affirmation erronée a déjà fait surface. Cette fois-ci, elle concerne le SPD, dont le secrétaire général a proposé un accord de fair-play aux autres partis.
Des accusations farfelues ont déjà secoué la campagne électorale américaine récemment achevée, allant de la présentation de Kamala Harris comme une dictatrice communiste à des allégations de bulletins de vote pré-remplis en faveur des démocrates. Ces fausses informations visaient à influencer l’opinion publique. En jetant un œil sur la situation outre-Atlantique, on peut anticiper ce qui pourrait se produire lors des élections fédérales qui approchent à grands pas en Allemagne.
Lors des précédentes élections en Allemagne, des fausses allégations ont également été utilisées. En 2021, une citation erronée d’Armin Laschet sur le changement climatique a circulé dans le but de le dépeindre comme un opposant aux mesures environnementales, alors qu’il n’a jamais prononcé cette phrase. D’autres exemples incluent des photos manipulées d’Annalena Baerbock, candidate des Verts, et un appel trompeur lié à l’AfD qui prétendait qu’un bulletin de vote signé était nécessaire pour éviter la fraude électorale. Ce dernier aurait pu induire les électeurs de l’AfD à rendre leur vote nul involontairement.
Actuellement, l’Union conserve des taux de soutien stables, dépassant les 30 % dans les sondages.
Les fausses affirmations dans la campagne du SPD
Cette situation soulève de sérieuses préoccupations. La campagne électorale de 2025 a déjà été entachée par une première affirmation fallacieuse. Le week-end dernier, un article sur le site Focus Online a affirmé que le SPD prévoyait une campagne sur les réseaux sociaux pour alerter les femmes avant le vote pour Friedrich Merz. Or, cette campagne n’existe pas.
L’article a été retiré de Focus Online dimanche, mais il s’était déjà largement répandu sur les réseaux sociaux. Selon des sources du studio de la capitale de l’ARD, le retrait de l’article n’a pas été fait en toute connaissance de cause.
Le SPD a indiqué avoir engagé des actions judiciaires après avoir discuté avec la rédaction, qui a reconnu que les informations n’étaient pas fiables. Cet incident soulève des inquiétudes au sein du parti et indique à quel point la campagne électorale fédérale pourrait s’avérer difficile pour tous les partis impliqués.
Les sessions au Bundestag sont réduites, et la prochaine semaine de séance a été complètement annulée.
Un appel à l’unité et à la responsabilité
Dans ce contexte, le SPD appelle les autres partis et les ‘médias libres’ à reconnaître et à assumer leur responsabilité. Il est crucial, dans les mois précédant les élections fédérales, de vérifier rigoureusement les informations afin de ne pas céder à la désinformation, à la haine et à la diffamation.
Matthias Miersch, secrétaire général du SPD, a échangé avec Carsten Linnemann, son homologue de la CDU, pour lui assurer que l’information diffusée était un ‘mensonge’. Suite à cette expérience, Miersch propose que les partis ‘démocratiques’ établissent un ‘accord de fair-play’.
Les partis s’inquiètent également d’une intensification des tensions dans la campagne électorale, y compris des actes de violence à l’encontre des bénévoles.
Établir des règles pour une campagne électorale éthique
Cet accord pourrait établir des principes fondamentaux pour garantir une campagne électorale juste, tels que la vérification des sources et l’interdiction d’utiliser de fausses informations comme fondement de la campagne.
De plus, des lignes directrices communes concernant les deep fakes et les contenus générés par intelligence artificielle pourraient être mises en place. À ce jour, aucune réaction n’a encore été émise par les autres partis, mais des accords similaires ont été établis lors d’élections précédentes, notamment en mai pour les élections européennes.