Une légère augmentation des exportations allemandes au troisième trimestre, atteignant 384 milliards d’euros, est menacée par des tensions commerciales avec les États-Unis et la Chine. Les échanges avec l’UE ont diminué, mais les ventes vers les États-Unis ont augmenté de 3,8 %. Les experts de Deloitte prévoient une croissance faible des exportations vers ces pays, avec des risques de fragmentation des marchés. Les prévisions indiquent un possible déclin des exportations vers la Chine et une attention accrue sur les relations commerciales mondiales.
La légère hausse des exportations allemandes au troisième trimestre est menacée par des tensions commerciales avec les États-Unis et la Chine, selon des experts de Deloitte qui envisagent un avenir incertain.
Selon les données fournies par l’Office fédéral de la statistique, l’économie allemande dédiée à l’exportation a enregistré une augmentation modeste de 0,5 % au troisième trimestre. Cela représente une valeur totale des exportations atteignant 384 milliards d’euros, bien que les échanges avec d’autres pays de l’UE aient diminué, une baisse compensée par une hausse des ventes vers des destinations comme les États-Unis.
Malgré une baisse de 1,0 % des exportations vers les autres pays de l’UE, totalisant 204,8 milliards d’euros, ces derniers demeurent une part prépondérante des exportations allemandes. Les principaux partenaires européens incluent la France, les Pays-Bas, la Pologne, l’Italie et l’Autriche, tandis que la Pologne a enregistré une hausse de ses importations par rapport à l’année précédente.
Les États-Unis continuent d’être le principal marché unique pour les produits allemands, avec une augmentation des exportations de 3,8 % pour atteindre 41,4 milliards d’euros. Les échanges avec le Royaume-Uni ont également connu une forte hausse de 5,2 %, s’élevant à 19,5 milliards d’euros. En revanche, la demande pour les produits allemands en Chine a chuté de 9,4 %, ne représentant plus que 21,8 milliards d’euros.
Les importations en provenance de Chine, quant à elles, ont poursuivi leur ascension, atteignant une valeur de 40,5 milliards d’euros, consolidant ainsi le statut de la Chine comme principal partenaire commercial de l’Allemagne. Les importations des États-Unis ont également légèrement crû, totalisant 23,2 milliards d’euros. Au sein de l’UE, les Pays-Bas, la Pologne, l’Italie et la France ont été les principaux fournisseurs. En somme, le volume total des importations a enregistré une légère augmentation de 0,3 %, s’établissant à 327,9 milliards d’euros, dont un peu plus de la moitié provient de l’UE.
Tensions commerciales et incertitudes pour l’avenir des exportations
Les experts de Deloitte mettent en lumière l’impact potentiel des politiques protectionnistes américaines sur la croissance des exportations. Une récente étude révèle que l’imposition de nouveaux droits de douane pourrait réduire de moitié la croissance déjà faible des exportations vers les États-Unis. Oliver Bendig, partenaire et responsable du conseil industriel chez Deloitte, a souligné lors de la présentation de cette étude que la croissance annuelle des exportations vers les États-Unis pourrait se limiter à 1,8 % à l’avenir.
En ce qui concerne la Chine, la prévision de croissance des exportations pourrait également rester en dessous des attentes avec seulement 2,3 %. Bien que les États-Unis demeurent le marché le plus significatif pour l’industrie allemande, des shifts vers des marchés émergents en Asie-Pacifique sont anticipés, avec des augmentations potentielles de 6,6 % provenant des Philippines, 5,7 % d’Inde, 4,3 % du Vietnam, et 4,0 % d’Australie, sous réserve que les conflits commerciaux ne s’intensifient pas.
Risques de fragmentation des marchés d’exportation
Deloitte avertit également d’un possible renforcement des blocs commerciaux entre les États-Unis et la Chine, séparant l’Amérique du Nord, l’Europe et de larges régions d’Amérique du Sud d’un côté, et les pays BRICS de l’autre. Cette segmentation pourrait entraîner une chute des exportations vers la Chine, avec des prévisions d’une baisse de 6,0 % par an d’ici 2035. De plus, les exportations vers des pays comme l’Inde et le Brésil pourraient également connaître un retournement significatif.
Néanmoins, les exportations vers les États-Unis pourraient connaître une reprise, selon les analyses des experts. Cette dynamique souligne l’importance d’une vigilance constante face à l’évolution des relations commerciales internationales.