Les élections fédérales en Allemagne sont prévues entre le 19 janvier et le 30 mars, avec Olaf Scholz (SPD) envisageant une question de confiance. L’Union souhaite une date anticipée, tandis que Scholz préfère le 30 mars pour des raisons organisationnelles. Les sondages montrent que 65 % des Allemands souhaitent des élections tôt. Des discussions entre les partis sont en cours, et une déclaration de Scholz est attendue mercredi pour clarifier la situation.
Il est évident que les élections fédérales se tiendront entre le 19 janvier, souhaité par l’Union, et le 30 mars, prévu par le SPD. Ce mardi, les groupes parlementaires du Bundestag se rassemblent, et mercredi, le chancelier Olaf Scholz (SPD) fera une déclaration sur la situation actuelle du pays.
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D’ici là, on devrait normalement avoir des éclaircissements – ou pas.
Quels sont les objectifs de Scholz ?
Son intention initiale était de soumettre une question de confiance au Bundestag le 15 janvier, suivie de nouvelles élections à la fin mars. La date du 30 mars est jugée la plus favorable, car aucune des régions fédérales ne sera en vacances à ce moment-là, ce qui est crucial pour la planification électorale. Scholz espère également parvenir à un accord avec l’Union concernant les projets qui pourraient encore être adoptés au Bundestag avant les élections.
Quels sont les souhaits de l’Union ?
L’Union considère cela comme trop tard. Elle a insisté pour que Scholz pose la question de confiance dès cette semaine et organise le vote le 19 janvier. Ce jour-là, tout comme le 30 mars, est le seul dimanche du premier trimestre 2025 exempt de jours fériés.
Quel soutien a Scholz ?
Une lettre de la présidente de l’Office fédéral des élections renforce l’argument du chancelier selon lequel l’organisation d’une élection fédérale nécessite un délai adéquat. Elle met en garde contre une date d’élection trop anticipée, soulignant les efforts organisationnels considérables. Des comités électoraux doivent être constitués à divers niveaux, des assesseurs recrutés et formés, et des bureaux de vote établis. Plus de 60 millions d’électeurs devront recevoir leurs notifications de vote. De plus, il faudra gérer l’envoi de documents de vote par correspondance et la création de circonscriptions spécifiques – il y en avait 25 000 en 2021. La présidente souligne aussi la nécessité de tester l’infrastructure informatique requise et mentionne le risque d’attaques informatiques, sans toutefois fournir de date précise pour le déroulement des élections.
Qui soutient l’Union ?
La population. Selon le dernier sondage ARD-Deutschlandtrend, 65 % des Allemands préfèrent une nouvelle élection ‘le plus tôt possible’. Seuls 33 % se prononcent en faveur d’une date en mars.
Quel est le point de situation actuel des discussions ?
Scholz a pour l’heure fait des concessions. Dimanche dernier, il a annoncé dans une interview à l’ARD qu’il poserait la question de confiance avant Noël, à condition que les groupes s’accordent. Selon la Constitution, cela implique un délai total de 81 jours pour fixer la date des élections. Si Scholz soumet la question de confiance le 20 décembre, juste avant Noël, la date limite pour les élections serait le 9 mars.
Pourquoi cette date serait-elle avantageuse pour le SPD ?
Le 2 mars, des élections se tiendront à Hambourg, la ville natale de Scholz. Le SPD espère y retrouver sa position dominante avec son maire, Peter Tschentscher, et utiliser cet élan pour les élections fédérales. Bien que le SPD avance des raisons d’organisation pour un report, il est également stratégiquement bénéfique pour eux de prolonger la campagne électorale, car ils accusent un retard de 15 à 18 points de pourcentage dans les sondages par rapport à l’Union. Ils espèrent que Merz commettra des erreurs en campagne, semblable à Armin Laschet en 2020, et que le SPD pourra ainsi réduire son retard. Plus la campagne dure, plus les chances d’erreurs augmentent.
Pourquoi l’Union souhaite-t-elle accélérer le processus ?
Il est peu probable que la situation s’améliore pour l’Union par rapport aux sondages actuels. Elle reste largement en tête, non seulement face au SPD et aux Verts, mais aussi vis-à-vis de l’AfD. Plus la date des élections approche, moins il est probable que leur avance diminue.
Quelle est la suite des événements ?
Rolf Mützenich, le chef de groupe du SPD, souhaite entamer rapidement des discussions confidentielles avec le chef de groupe CDU/CSU, Friedrich Merz. Les groupes du SPD et des Verts ont également sollicité une session extraordinaire publique de la commission de contrôle des élections du Bundestag pour ce mardi. Cette session a pour but de ‘discuter avec la présidente de l’Office fédéral des élections sur la date la plus précoce possible pour une nouvelle élection’, comme l’indique une lettre adressée à la présidente du Bundestag, Bärbel Bas (SPD), qui a été transmise à l’agence de presse allemande. Ce mardi, les groupes parlementaires du Bundestag se réuniront également pour des consultations.
Mercredi, Scholz fera une déclaration gouvernementale au Bundestag sur l’état actuel des choses. Un accord pourrait être conclu d’ici là, mais rien n’est certain. D’ores et déjà, le porte-parole du gouvernement, Steffen Hebestreit, a assuré que le chancelier ne poserait pas la question de confiance mercredi.