Dans un discours marquant de trente minutes à Washington, Kamala Harris a lancé la dernière étape de sa campagne électorale, s’adressant à des milliers de personnes au parc de l’Ellipse. Elle a critiqué Donald Trump, le qualifiant de « dictateur en puissance » et s’est positionnée comme une politicienne de consensus, prête à aborder des enjeux cruciaux comme l’immigration et la baisse du coût de la vie. Harris a tenté de se présenter sous un jour favorable, tout en promettant des réformes concrètes pour attirer les électeurs indécis.
Un enjeu crucial se profile pour l’Amérique dans les jours à venir. C’était le message central du discours de trente minutes prononcé mardi à Washington par Kamala Harris, candidate démocrate à la présidentielle, marquant ainsi le coup d’envoi du sprint final de sa campagne électorale.
La vice-présidente actuelle a soigneusement sélectionné l’emplacement de son intervention : un parc au sud de la Maison Blanche, en plein cœur de la ville, garantissant une visibilité maximale. En effet, une belle soirée d’automne a attiré des dizaines de milliers de curieux vers « l’Ellipse », le nom officiel du parc. L’équipe de campagne a évalué la foule à 75 000 personnes, avec la majorité des spectateurs suivant le discours depuis l’extérieur du parc, qui était fermé et hautement sécurisé.
Le podium sur lequel Harris a prononcé son discours était également stratégiquement situé. En arrière-plan, on pouvait voir la Maison Blanche illuminée, abritant le Bureau Ovale du président, ajoutant un impact visuel fort à son message.
Ce même endroit avait été le cadre de l’allocution de Donald Trump à ses partisans le 6 janvier 2021, après sa défaite lors de l’élection présidentielle de 2020. À l’époque, il les avait encouragés à marcher vers le Capitole pour contester la certification des résultats, qualifiant leur action de « pacifique et patriotique », tout en étant déterminé à tout faire pour contester les résultats. On sait ce qu’il est advenu, avec l’assaut du Capitol par les partisans de Trump pendant qu’il observait depuis la Maison Blanche.
Harris qualifie Trump de « dictateur en puissance »
Dans son discours, Harris a évoqué cette journée tumultueuse pour établir un contraste net avec Trump, le qualifiant de « petit tyran » et de « dictateur en puissance » plus préoccupé par ses propres intérêts que par les réalités des Américains. Elle a affirmé que sa présidence serait marquée par un chaos encore plus grand lors d’un second mandat.
À l’opposé, elle s’est présentée comme une politicienne pragmatique, déterminée à aborder les préoccupations des citoyens. Harris a souligné que Trump consacrerait son énergie à punir ses adversaires politiques, tandis qu’elle chercherait à établir une liste de problèmes à résoudre, en mettant en avant des thèmes comme la politique d’immigration, une question sensible pour son parti.
Une grande partie de son discours était axée sur sa propre image, reconnaissant qu’un bon nombre d’Américains ne la connaissent pas suffisamment, bien qu’elle soit vice-présidente depuis trois ans et demi. Elle a donc réaffirmé sa détermination, se présentant comme une battante opposée à toute forme de harcèlement et d’injustice.
En admettant qu’elle a fait des erreurs et qu’elle n’est pas parfaite, Harris a également formulé des promesses concrètes. Elle a promis de travailler à la baisse des prix des denrées alimentaires, à la relance de la construction de nouveaux logements, et à une réduction de la bureaucratie. De plus, elle s’est engagée à offrir des allègements fiscaux pour la classe moyenne tout en prévoyant des augmentations d’impôts pour les plus riches.
Grâce à cette ambiance inspirante et à son message engageant, il est probable que Harris ait pu séduire des électeurs indécis dans un État politiquement disputé, dans cette ultime semaine avant les élections.