L’article explore la domination allemande dans le triathlon, particulièrement lors des championnats Ironman, où Patrick Lange a récemment remporté sa victoire à Hawaï, dédié à sa mère décédée. Sur les huit dernières courses masculines, l’Allemagne a triomphé sept fois. Grâce à des entraîneurs de haut niveau et une infrastructure solide, les athlètes allemands prospèrent. L’auteur s’interroge sur l’avenir lorsque cette génération d’élite, dont Lange et d’autres champions, quittera la scène.
Le triathlon est un sport fascinant qui combine trois disciplines, et il semble que les athlètes allemands soient toujours présents sur la plus haute marche du podium. Pourquoi en est-il ainsi ? Explorons quelques pistes.
C’est ce qui a dû passer par l’esprit de nombreux spectateurs samedi soir, lorsque Patrick Lange s’est tenu à la ligne d’arrivée à Kailua-Kona, portant fièrement sa couronne de vainqueur et accueillant les derniers participants des championnats du monde Ironman. C’est devenu une tradition, et il est presque attendu que ce champion soit allemand.
Patrick Lange est le champion du monde Ironman 2024, ayant triomphé à Hawaï malgré une piqûre de méduse. Il a dédié sa victoire à la mémoire de sa mère, décédée récemment.
Lors des huit dernières éditions masculines à Hawaï, les athlètes allemands ont brillé sept fois, un résultat impressionnant. Ajoutez-y une victoire chez les femmes, ainsi que les nombreux podiums enregistrés, y compris le triomphe de Laura Philipp aux championnats du monde féminins à Nice. Il est indéniable que l’Allemagne s’affirme comme une grande puissance dans le monde du triathlon. En plus des deux titres d’Ironman remportés par Lange et Philipp, l’équipe de relais mixte allemande a également conquis l’or aux Jeux Olympiques de Paris. Qu’est-ce qui explique cette domination allemande ?
Les raisons de la réussite allemande
‘Il n’y a pas qu’une seule explication‘, affirme Sebastian Kienle, expert triathlon à la chaîne ARD. Ce triathlète de 40 ans, vainqueur à Hawaï en 2014, a ouvert la voie à une génération de champions tels que Jan Frodeno, Anne Haug, Lange et Philipp. Il souligne que leurs succès ont créé un véritable ‘effet boule de neige’ : une victoire attire l’attention médiatique, ce qui attire les sponsors, permettant ainsi à de plus en plus d’athlètes de transformer leur passion en carrière.
‘Des dynamiques de ce type ont toujours existé dans notre sport‘, explique Kienle. Après des années de domination américaine, puis australienne, la scène est aujourd’hui dominée par les Allemands. Toutefois, certains prédisaient un déclin de cette emprise allemande face à des concurrents scandinaves en pleine forme. Cela laissait entrevoir la possibilité d’un nouveau chapitre dans l’histoire du triathlon.
Des entraîneurs de haut niveau
Le succès des triathlètes allemands repose également sur l’expertise de leurs entraîneurs, qui sont nombreux et réputés. C’est peut-être l’un des facteurs essentiels de leur prédominance sur les distances longues. Que ce soit Dan Lorang, Ben Reszel, Philipp Seipp ou Björn Geesmann, d’autres nations leur envient leur savoir-faire. Les deux victoires de cette année utilisent ce modèle ; Seipp a amené sa femme Laura Philipp au succès à Nice grâce à un entraînement minutieux et continu, tandis que Ben Reszel a aidé Lange à surmonter sa peur de la natation grâce à des conseils astucieux et une stratégie bien pensée.
Patrick Lange, en tant que roi des triathlètes, semble invincible à Hawaï à 38 ans. Ni les méduses, ni la chaleur, ni ses rivaux ne peuvent l’arrêter. Sa victoire est également un hommage à sa mère.
Kienle souligne que, outre les succès remarquables de la génération actuelle et la richesse d’entraîneurs, l’infrastructure sportive en Allemagne contribue à ce succès. ‘Bien que cela soit parfois critiqué, nous avons encore beaucoup de piscines de 50 mètres‘, précise-t-il, affirmant que cet atout est crucial pour la formation des athlètes.
La question reste de savoir ce qu’il adviendra lorsque cette génération d’athlètes exceptionnels décidera de se retirer. Kienle et Frodeno ont déjà pris leur retraite, tandis que Lange a indiqué que sa dernière course à Hawaï pourrait intervenir dans deux ans. Avec 38 ans, Laura Philipp 37, et Anne Haug 41, l’avenir reste incertain. Kienle est optimiste pour les compétitions sur des distances moyennes, mais anticipe des années difficiles à venir. Pour beaucoup, il est difficile de