lundi, octobre 28, 2024

Révélations de Berger : Ralph Fiennes incarne l’essence de l’inscrutabilité britannique dans « Conclave », un rôle impossible pour un acteur italien.

Le réalisateur Edward Berger loue la performance de Ralph Fiennes dans « Conclave », le comparant à Anthony Hopkins dans « Les Vestiges du jour ». Il explique son choix de transformer le cardinal italien du roman en un personnage britannique pour refléter une certaine impassibilité. Berger évoque aussi les détails méticuleux du film sur les rituels de l’élection papale. « Conclave » aborde la complexité de la papauté, mêlant pouvoir et humanité à travers ses personnages, et sortira le 25 octobre.

Edward Berger, le réalisateur, souligne le jeu exceptionnel de Ralph Fiennes dans le rôle du cardinal chargé de superviser l’élection papale dans Conclave, un film en lice pour les récompenses cette saison. Berger compare subtilement la profondeur du personnage à l’impénétrabilité que dégageait Anthony Hopkins dans son interprétation du majordome dans le chef-d’œuvre de James Ivory, Les Vestiges du jour.

Il plaisante en avouant : « Ralph va me crucifier pour avoir dit cela », mais insiste sur le fait que Fiennes incarne le cardinal Lawrence avec une certaine retenue et une intensité silencieuse, principalement par le biais de son regard.

Le cardinal Lawrence, bien qu’en proie aux doutes, émet une confiance indéfectible sans prononcer un mot, une qualité que Berger qualifie de typiquement britannique. Cette caractéristique a influencé la décision de créer un personnage britannique, en collaboration avec le scénariste Peter Straughan et Tessa Ross de House Productions, plutôt que de suivre l’originalité italienne du roman de Robert Harris.

Dans les premières versions du script, le personnage devait conserver son nom italien, le cardinal Jacopo Baldassare Lomeli. Berger explique qu’à un moment donné, il a cru que Lomeli devait nécessairement être interprété par un Italien. Cependant, la réalité s’impose bientôt : très peu d’acteurs italiens correspondant à l’âge requis et maîtrisant l’anglais étaient disponibles. « Je ne voulais pas faire un film italien. J’aspirais à un projet international, et un film en italien ne répondrait pas à cette objectif, » déclare Berger. C’est alors qu’une révélation le frappe : « Ça devait être Ralph ».

Cette épiphanie est accueillie par Ross et Straughan, qui supportent à l’unanimité le changement de personnage. Straughan adapte aisément le rôle pour que Lawrence devienne le nouveau protagoniste. Berger, tout en reconnaissant que le nombre de cardinaux britanniques est limité — quatre au total —, conclut que cela rendait plausible l’idée qu’un d’entre eux puisse être le doyen des cardinaux.

Berger souligne que le choix d’un personnage anglais apporte une autorité immédiate au récit. Les Anglais, avec leur capacité à gérer les émotions en silence et à adopter une position d’observation, apportent un certain charme à ce personnage discret. « C’est très britannique, » affirme-t-il, en décrivant le protagoniste de Conclave.

Fiennes lui-même a remarqué que le personnage incarnait « un certain type d’Anglais, » un homme qu’il décrit comme « inscrutable ». Ce thème a trouvé son écho lors de la première européenne du film au Festival du film de Londres.

Avec Fiennes en tête d’affiche, Berger s’attarde ensuite sur le casting d’autres rôles clés. Stanley Tucci est instantanément souhaité pour jouer le cardinal Bellini, le fidèle allié de Lawrence. Si Tucci avait décliné, Berger craignait que le périmètre du casting devienne plus complexe. En fin de compte, les performances des stars américaines s’harmonisent parfaitement.

Lucian Msamati, acteur britannique d’origine tanzanienne, a également été engagé pour interpréter le cardinal Adeyemi. Berger recherchait un acteur dont l’apparence et le timbre de voix évoquaient l’Afrique. Pour le rôle de Sœur Agnès, une figure féminine essentielle au sein du film, Isabella Rossellini a été retenue. Bien que son personnage soit peu bavard, sa présence impose l’écoute attentive.

Berger souligne l’importance de filmer Sœur Agnès de manière à capturer sa sagesse et son autorité. Son respect se devine dans chaque interaction, et une inspiration a émergé d’une scène de la défunte Reine Elizabeth II s’assurant de la perfection lors des dîners.

« Nous avons voulu faire de Sœur Agnès un personnage marquant dans un environnement dominé par les hommes, » affirme Berger. Le film explore subtilement les nuances de la papauté, un sanctuaire de patriarcat traditionnel, tout en révélant des vérités intemporelles sur le pouvoir et la politique.

Berger et son équipe ont minutieusement analysé les rituels entourant l’élection papale, où les cardinaux se rassemblent dans la chapelle Sixt

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