vendredi, novembre 29, 2024

Quand et où travailler ? Les employés suisses aspirent à une flexibilité accrue dans leurs choix professionnels

Une étude récemment publiée révèle que la flexibilité du travail à domicile est essentielle pour de nombreux travailleurs suisses, facilitant l’équilibre entre vie professionnelle et familiale. Bien que la moitié des participants se disent satisfaits de leurs horaires, 39 % aspirent à plus de flexibilité. Contrairement aux craintes des syndicats, 81 % des répondants estiment que cette flexibilité réduit le stress. Cependant, des tensions demeurent entre les souhaits des employés et les réticences des entreprises concernant le télétravail, qui est en déclin.

De nombreux parents se retrouvent dans une situation familière : ils amènent leurs enfants à la crèche le matin avant de se rendre au travail, tout en jonglant avec des visites chez le médecin l’après-midi, sans oublier de répondre à des e-mails ou de préparer des réunions le soir.

Allier vie familiale et vie professionnelle peut être une source de stress, mais la flexibilité au travail permet souvent d’y parvenir.

Une étude récente, commandée par l’Union patronale suisse et réalisée par l’institut Sotomo, indique que le souhait de travailler à domicile est principalement lié à un besoin de choix parmi les travailleurs suisses.

Ces derniers souhaitent avoir le contrôle sur le moment et le lieu où ils exercent leur activité professionnelle.

Mélange des vies privée et professionnelle

Près de la moitié des personnes interrogées se montrent satisfaites de leur emploi du temps. Cependant, 39 % de ceux dont le métier permet des horaires flexibles aimeraient disposer de davantage de flexibilité que celle que leur modèle de travail actuel leur offre.

Les raisons avancées incluent des activités de loisirs et des responsabilités familiales : grâce à des horaires de travail flexibles, les couples actifs peuvent mieux s’organiser pour les tâches parentales. Ces préférences sont souvent liées aux différentes phases de vie des individus.

Étonnamment, parmi les 1670 répondants, la majorité ne considère pas comme stressant le mélange entre vie personnelle et professionnelle engendré par cette flexibilité accrue.

Au contraire, 81 % des participants affirment que la flexibilité dans les horaires réduit leur niveau de stress, contredisant ainsi les inquiétudes souvent exprimées par les syndicats qui pensent que ce mélange pourrait augmenter le stress personnel.

Répercussions politiques de l’étude

Cet audit a également des ramifications politiques. L’Union patronale suisse soutient une extension des plages horaires de travail, permettant ainsi de travailler légalement tôt le matin et tard le soir.

Une proposition du président du PLR, Thierry Burkart, actuellement en consultation, souhaite également étendre la durée maximale de travail par jour à 17 heures et réduire le temps de repos obligatoire de 11 à 9 heures. L’argument est que cela permettrait d’adapter la législation à la réalité du terrain.

Les syndicats s’opposent à cette initiative et utilisent l’enquête de Sotomo pour soutenir leur position.

Les résultats montrent en effet que les travailleurs ne souhaitent pas travailler le soir. Luca Cirigliano, en charge des conditions de travail à l’Union syndicale suisse (USS), déclare : « Avec cette étude, l’Union patronale se tire une balle dans le pied ».

Selon l’enquête, les employés considèrent positivement la possibilité de moduler le début ou la fin de leur journée de travail, ainsi que d’allonger leur pause déjeuner. Néanmoins, seuls deux des cinq interrogés souhaitent ouvrir leur ordinateur portable le soir.

Le besoin d’autonomie

Concernant la flexibilité des horaires, l’étude révèle un consensus entre employeurs et représentants des employés. L’USS affirme qu’elle peut « avec une certaine ironie, soutenir les revendications de l’organisation patronale concernant les modèles de temps de travail flexibles ».

Cependant, les résultats mettent en avant que de nombreux travailleurs expriment un désir de plus d’autonomie vis-à-vis de leurs employeurs. Cirigliano souligne que pour attirer les talents, les employeurs doivent donner aux employés la possibilité de décider librement de leurs congés et de leur lieu de travail.

Stefan Heini, de l’Union patronale suisse, ajoute que les résultats montrent que les employés apprécient une meilleure conciliation entre vie professionnelle et vie familiale. Cela englobe non seulement le temps de travail, mais également le lieu de travail. Pourtant, c’est ici que les résistances des entreprises sont les plus marquées.

Controverses autour du télétravail

L’étude de Sotomo met en lumière que de nombreuses entreprises se montrent moins favorables au télétravail qu’elles ne l’étaient durant la période de pandémie. Bien qu’un grand nombre de travailleurs en Suisse bénéficient actuellement d’une option de télétravail partiel, une majorité d’entre eux exprime un souhait clair pour cette flexibilité.

Cependant, la pression exercée par certaines entreprises pour que leurs collaborateurs reviennent plus souvent au bureau est palpable. Par exemple,

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