Les progrès de l’IA signifient que les entreprises doivent s’assurer que leur personnel est prêt, disposé et capable

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Par Rosalind Stefanac

Les organisations savent qu’elles doivent commencer à adopter l’intelligence artificielle dès maintenant pour rester pertinentes à l’avenir, mais en plus d’embaucher ceux qui maîtrisent déjà bien la technologie, de plus en plus d’entreprises reconnaissent qu’elles doivent requalifier les employés qu’elles ont déjà – et bientôt.

Steve Astorino, directeur général du développement de produits, des données, de l’IA et de la durabilité, et directeur du laboratoire canadien chez International Business Machines Corp., a déclaré que les progrès de l’IA générative (GenAI) au cours des 24 derniers mois ont particulièrement perturbé la main-d’œuvre et révélé des lacunes en matière de compétences qui doivent être comblées.

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« Peu importe le niveau ou le type de travail, l’IA nous impacte à tous les niveaux », a-t-il déclaré, ajoutant que la prochaine étape consiste à aider les individus à acquérir les compétences nécessaires pour pouvoir progresser dans l’IA. « Nous devons reconnaître que le monde a changé et nous devons l’accepter. »

Nous devons reconnaître que le monde a changé et nous devons l’accepter.

Steve Astorino

En avril, un consortium de neuf sociétés mondiales (dont IBM, Intel Corp., Cisco Systems Inc., SAP SE et d’autres) ont uni leurs forces pour déterminer comment faire progresser une main-d’œuvre des technologies de l’information et de la communication (TIC) basée sur l’IA pour l’avenir.

En analysant les rôles des TIC dans les affaires et la gestion, la cybersécurité, les infrastructures et les opérations, entre autres, ils ont projeté que 92 % de ces emplois connaîtront une transformation élevée ou modérée en raison des progrès de l’IA et que les travailleurs des TIC débutants et intermédiaires seraient à l’avant-garde des changements.

L’alphabétisation et l’éthique en matière d’IA font partie des principales compétences techniques qui devraient gagner en pertinence, tandis que la programmation et les langages de base vont diminuer, selon le rapport du consortium, The Transformational Opportunity of AI on ICT Jobs, publié en juillet.

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Compte tenu de l’évolution rapide du paysage professionnel, les membres du consortium se sont engagés à mettre en œuvre d’importantes initiatives de perfectionnement et de reconversion.

Par exemple, IBM s’est fixé pour objectif de former 30 millions de personnes aux compétences numériques d’ici 2030, dont deux millions seront axées sur l’IA. Intel souhaite quant à elle doter plus de 30 millions de personnes de compétences en IA pour les emplois actuels et futurs dans le même laps de temps.

Le consortium prévoit également d’introduire un manuel d’IA pour la main-d’œuvre qui sera conçu pour aider les petites et moyennes entreprises ainsi que les grandes entreprises à requalifier et à perfectionner de manière proactive leur personnel.

Astorino a déclaré qu’une transformation efficace de la main-d’œuvre commence toujours par le haut.

« Nos cadres supérieurs doivent s’assurer que l’IA fait partie de leur stratégie, ce qui entraîne des besoins en solutions (technologiques) et des changements dans les équipes de travail pour qu’elles soient davantage axées sur l’IA », a-t-il déclaré.

D’après son expérience, les équipes de développeurs et d’ingénieurs accueillent pleinement cette technologie dans leurs espaces de travail. Étant donné la capacité de GenAI à tester le codage et à mieux gérer la vulnérabilité des produits, par exemple, Astorino a déclaré que de nombreux développeurs lui ont dit qu’ils ne se souvenaient pas comment ils faisaient leur travail sans elle.

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Il ne fait aucun doute que d’autres secteurs de la main-d’œuvre connaissent de plus grandes lacunes en matière de connaissances, a-t-il ajouté, ce qui démontre la nécessité de mieux connaître ce que l’IA peut faire dans tous les aspects de l’entreprise.

« Même dans le domaine du marketing, nous constatons comment les gens peuvent utiliser GenAI pour rédiger (du contenu) et accélérer l’ensemble de leur parcours », a-t-il déclaré.

Plus que jamais, les responsables RH doivent se sentir à l’aise pour diriger dans un environnement d’incertitude

Jodi Kovitz

Jodi Kovitz, directrice générale de la Human Resources Professional Association (HRPA), l’organisme de réglementation des RH de l’Ontario, a déclaré que c’était une chose de mettre une stratégie d’IA sur papier, mais c’en était une autre d’impliquer les employés sur la façon de l’utiliser de manière responsable pour améliorer la productivité et avoir un impact positif sur les résultats.

« Plus que jamais, les responsables RH doivent se sentir à l’aise pour diriger dans un environnement d’incertitude », a-t-elle déclaré.

Kovitz a déclaré qu’il ne s’agit pas seulement de comprendre les technologies disponibles, mais de déterminer comment conduire le changement et proposer des systèmes et des processus qui aideront une entreprise à créer efficacement une stratégie d’IA et à la déployer.

Pour y parvenir, a-t-elle déclaré, il est important que les entreprises aient des « leaders à la table » pour favoriser l’adoption des technologies de l’IA.

« Avoir une stratégie de conception d’IA avec un PDG et une équipe de direction sans RH ne va pas aboutir à une utilisation efficace de l’IA… de manière systémique dans toute l’organisation », a-t-elle déclaré.

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Il sera également essentiel de veiller à ce que les employés fassent confiance à la technologie et se sentent prêts à l’exploiter de manière responsable pour se reconvertir en vue de l’avenir.

« Tout ce que vous faites avec GenAI doit être digne de confiance, c’est pourquoi nous avons toute une éthique et une gouvernance (stratégie) autour de l’IA, tant en interne qu’en externe », a déclaré Astorino.

Le déploiement des bons outils d’IA auprès de fournisseurs de confiance contribuera à renforcer la confiance dans la technologie, a-t-il déclaré, mais il en sera de même pour le perfectionnement des employés afin qu’ils soient en mesure d’occuper des « emplois meilleurs et plus gratifiants » lorsque d’autres tâches seront éliminées.

Même pour les rôles qui ne seront pas complètement transformés, a déclaré Kovitz, il existe un besoin de formation à l’information et de conformité aux politiques pour l’utilisation de l’IA sur le lieu de travail.

« Si nous utilisons ChatGPT uniquement en interne pour rédiger un e-mail, cela doit être intégré à la culture et faire partie de la gestion du changement dès le début », a-t-elle déclaré. « Les employés doivent comprendre sa pertinence et son importance, car il s’agit d’humains plus IA et non l’inverse. »

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