Le racisme est un « cancer qui ronge l’organisation », affirme le commandant Patrice Vilceus.
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Un haut gradé du Service de police de Montréal affirme que le racisme est un « cancer qui ronge l’organisation » dans une lettre de démission marquant la fin de sa carrière de 30 ans au sein de la force policière.
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Le commandant Patrice Vilceus, un Montréalais d’origine haïtienne, affirme que certains gestionnaires au sein du service de police de la ville affectent la santé mentale de ses membres et en poussent même certains à quitter le service. Dans une lettre obtenue par La Presse Canadienne et d’autres médias, il écrit avoir combattu «toutes les formes d’exclusion injuste et de traitement inéquitable» au cours de sa carrière.
« J’ai pris soin de ne pas rester un simple observateur du racisme, du profilage racial et des défis sociaux », a-t-il écrit. « Mon objectif a été de briser les tabous et d’introduire des approches plus nuancées. »
Selon M. Vilceus, la police de Montréal doit « vaincre la résistance de certains gestionnaires qui défendent le statu quo avec des visions stériles, car elles empêchent l’organisation de se moderniser face aux nouvelles réalités ». Il a ajouté que la force devrait adopter des perspectives plus diversifiées.
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« Comment pouvons-nous servir toutes les populations, si certaines en interne ne sont ni écoutées ni respectées et sont au contraire discréditées ? », écrit-il.
Interrogé mercredi à Québec sur la lettre, le ministre de la Sécurité publique, François Bonnardel, a déclaré qu’elle était « troublante » et qu’il ne doutait pas que Vilceus ait vécu des « situations difficiles », mais il n’est pas allé plus loin. « Je n’ai jamais cru qu’il y avait du racisme systémique dans la police », a-t-il déclaré aux journalistes.
Dans un communiqué, le service de police de la Ville de Montréal a indiqué avoir récemment pris un certain nombre de mesures pour mieux représenter la population qu’il sert, notamment l’élargissement d’un programme visant à recruter « des policiers plus âgés ayant des expériences diversifiées ».
« Est-ce que tout ce que fait la police est parfait ? Non », peut-on lire dans le communiqué. « Il y aura toujours matière à amélioration. »
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Ce mois-ci, un juge de la Cour supérieure du Québec a statué dans le cadre d’un recours collectif que Le profilage racial est un problème systémique au sein du service de police de Montréalet que la Ville est responsable du profilage commis par ses policiers. La juge Dominique Poulin a ordonné à la Ville de Montréal de verser 5 000 $ aux personnes arrêtées sans justification et ayant fait l’objet de profilage racial.
La police a également publié deux rapports depuis 2019 montrant que les personnes racialisées sont ciblées de manière disproportionnée par la police lors de contrôles de rue aléatoires.
« La recherche scientifique commandée par la (police de Montréal) est un exemple flagrant de ce cancer qui ronge l’organisation, et la décision de la Cour supérieure… en est l’apothéose », écrit Vilceus dans sa lettre.
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Cependant, Vilceus a également déclaré qu’il prenait sa retraite « sans amertume » et il a remercié le chef de la police de Montréal, Fady Dagher, affirmant qu’il espérait qu’il apporterait un « changement positif ». Dagher a témoigné l’année dernière lors du recours collectif que le profilage racial existait au sein de ses forces de police, le qualifiant de « problème très insidieux, très subtil et très sournois ».
Dans sa déclaration, la police de Montréal a déclaré que Dagher « s’engage à lutter contre la discrimination sous toutes ses formes ».
Vilceus est né en Haïti et a déménagé à Montréal à l’âge de quatre ans. Il s’est joint à la police de Montréal en 1994, gravissant les échelons jusqu’à devenir commandant d’une unité de lutte contre le crime organisé. En 2020, à la suite du meurtre de George Floyd par la police aux États-Unis, Vilceus a écrit une note interne à ses collègues les appelant à lutter contre le racisme au sein de la police.
Selon un profil de la Ville de Montréal, Vilceus a donné bénévolement de son temps pour aider à recruter des policiers issus de minorités. Il a également lancé la première célébration du Mois de l’histoire des Noirs de la police en 2004 et a aidé à organiser un hommage au premier policier noir de Montréal, Édouard Anglade, en 2006.
Cette année, il a été prêté à la GRC pour contribuer à une mission de soutien à la police en Haïti.
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