L’UE donne six mois à Apple pour faciliter l’interopérabilité entre les appareils

La Commission européenne a fini d’attendre qu’Apple se conforme aux règles du Digital Markets Act (DMA). Elle a lancé une procédure destinée à s’assurer que l’entreprise respecte ses obligations d’interopérabilité en tant que l’un des gardiens désignés du DMA, qui sont constitués des acteurs les plus importants et les plus importants du secteur. La Commission a expliqué qu’en vertu du DMA, elle a le droit « d’adopter une décision spécifiant les mesures qu’un gardien doit mettre en œuvre pour assurer une conformité efficace », et qu’elle donne six mois à Apple pour se conformer aux mesures qu’elle propose si elle ne veut pas faire face à d’énormes amendes.

L’un des domaines sur lesquels la Commission se concentrera est la connectivité iOS pour les appareils connectés, tels que les montres connectées, les écouteurs et les casques de réalité virtuelle. Les fabricants de ces produits « dépendent d’une interopérabilité efficace avec les smartphones et leurs systèmes d’exploitation », a déclaré la Commission. Elle prévoit de préciser comment Apple devrait assurer une interopérabilité efficace qui permettrait aux appareils non Apple de se connecter facilement aux iPhones et de recevoir des notifications. La Commission examinera également le processus mis en place par Apple pour répondre aux demandes des développeurs concernant l’interopérabilité des tiers avec iOS et iPadOS.

« Aujourd’hui, c’est la première fois que nous utilisons la procédure de spécification dans le cadre du DMA pour guider Apple vers une conformité effective avec ses obligations d’interopérabilité grâce à un dialogue constructif », a déclaré Margrethe Vestager, commissaire européenne à la concurrence, dans un communiqué. « Nous nous efforçons de garantir des marchés numériques équitables et ouverts. Une interopérabilité efficace, par exemple avec les smartphones et leurs systèmes d’exploitation, joue un rôle important à cet égard. Ce processus apportera de la clarté aux développeurs, aux tiers et à Apple. Nous poursuivrons notre dialogue avec Apple et consulterons les tiers pour garantir que les mesures proposées fonctionnent dans la pratique et répondent aux besoins des entreprises. »

En juin dernier, la Commission avait publié ses conclusions préliminaires suite à une enquête qu’elle avait ouverte sur Apple. Elle avait conclu qu’Apple avait enfreint les règles du DMA en ne permettant pas aux développeurs de l’App Store d’informer librement les utilisateurs des options de paiement alternatives en dehors de son écosystème. L’entreprise avait alors déclaré à Engadget qu’elle avait « apporté un certain nombre de modifications pour se conformer au DMA en réponse aux commentaires des développeurs et de la Commission européenne » au cours des mois précédents.

Apple a apporté plusieurs modifications à son système pour éviter de se voir infliger des amendes dans l’UE, notamment en ouvrant iOS et iPadOS aux boutiques d’applications tierces et en permettant aux développeurs d’accéder à sa technologie NFC. Cependant, l’entreprise a également refusé de nouvelles fonctionnalités aux utilisateurs européens en raison des règles DMA, notamment Apple Intelligence, iPhone Mirroring sur Mac et SharePlay Screen Sharing.

L’entreprise a déclaré Bloomberg Apple a déclaré avoir imaginé des moyens qui permettraient aux développeurs de demander une interopérabilité supplémentaire entre iOS et iPadOS tout en protégeant la sécurité de ses utilisateurs. Apple a ajouté que saper la protection de ses systèmes mettrait en danger ses utilisateurs européens. Comme le note l’agence de presse, la Commission pourrait lancer une enquête sur Apple si l’entreprise ne se conforme pas aux mesures qu’elle propose au cours des six prochains mois. Si elle est reconnue coupable, l’entreprise pourrait être condamnée à une amende représentant 10 % de son chiffre d’affaires annuel mondial.

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