vendredi, novembre 29, 2024

Un Français admet devant le tribunal avoir drogué sa femme pour que lui et des dizaines d’hommes puissent la violer

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AVIGNON, France (AP) — Un Français de 71 ans a reconnu mardi devant un tribunal avoir drogué sa femme pendant près d’une décennie et invité des dizaines d’hommes à la violer, en plus de la violer lui-même. Il a imploré sa femme et leurs trois enfants de lui pardonner.

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« Aujourd’hui, je maintiens que, comme les autres hommes présents, je suis un violeur », a déclaré Dominique Pelicot au tribunal. « Ils savaient tout. Ils ne peuvent pas dire le contraire. »

Le témoignage de Dominique Pelicot est le moment le plus important de ce procès qui a choqué et bouleversé la France et a suscité une nouvelle prise de conscience sur les violences sexuelles. Beaucoup espèrent aussi que son témoignage apportera un peu de lumière, pour tenter de comprendre l’impensable.

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Bien qu’il ait déjà avoué les faits aux enquêteurs, son témoignage sera crucial pour que les juges décident du sort d’une cinquantaine d’autres hommes jugés à ses côtés. Beaucoup nient avoir violé Gisèle Pelicot, affirmant avoir été manipulés par son mari de l’époque ou affirmant qu’ils la croyaient consentante.

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Gisèle Pelicot est devenue un symbole de la lutte contre les violences sexuelles en France en acceptant de lever son anonymat dans cette affaire, en rendant le procès public et en s’exprimant ouvertement devant les médias. Elle devrait s’exprimer devant le tribunal après le témoignage de son ex-mari mardi.

En vertu de la loi française, les débats au tribunal ne peuvent être ni filmés ni photographiés. Dominique Pelicot est amené au tribunal par une entrée spéciale inaccessible aux médias, car lui et d’autres accusés sont maintenus en garde à vue pendant le procès. Les accusés qui ne sont pas en garde à vue viennent au procès avec des masques chirurgicaux ou des cagoules pour éviter que leur visage ne soit filmé ou photographié.

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Après des jours d’incertitude en raison de son état de santé, Dominique Pelicot s’est présenté mardi au tribunal et a déclaré aux juges qu’il reconnaissait toutes les accusations portées contre lui.

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Son témoignage tant attendu a été retardé de plusieurs jours après qu’il soit tombé malade, souffrant d’un calcul rénal et d’une infection urinaire, ont déclaré ses avocats.

Assis dans un fauteuil roulant, Pelicot a parlé au tribunal pendant une heure, de sa jeunesse aux années d’abus contre son ex-femme.

Exprimant des remords, la voix tremblante et parfois à peine audible, il a cherché à expliquer des événements qui, selon lui, ont marqué son enfance et planté la graine du vice en lui.

« On ne naît pas pervers, on le devient », a déclaré Pelicot aux juges, après avoir raconté, parfois en larmes, avoir été violé par un infirmier à l’hôpital alors qu’il avait 9 ans, puis contraint de participer à un viol collectif à 14 ans.

Pelicot a également parlé du traumatisme subi lorsque ses parents ont accueilli une jeune fille de la famille et ont été témoins du comportement inapproprié de son père à son égard.

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« Mon père faisait la même chose avec la petite fille », a-t-il dit. « Après la mort de mon père, mon frère a dit que des hommes venaient chez nous. »

À 14 ans, dit-il, il a demandé à sa mère s’il pouvait quitter la maison, mais « elle ne m’a pas laissé faire ».

« Je n’ai pas vraiment envie d’en parler, j’ai juste honte de mon père. Au final, je n’ai pas fait mieux », a-t-il dit.

Interrogé sur ses sentiments envers sa femme, Pelicot a déclaré qu’elle ne méritait pas ce qu’il avait fait.

«De ma jeunesse, je ne me souviens que de chocs et de traumatismes, oubliés en partie grâce à elle. Elle ne méritait pas ça, je le reconnais», a-t-il déclaré en larmes.

À ce moment-là, Gisèle Pelicot, debout de l’autre côté de la salle, lui faisant face à travers un groupe de dizaines d’accusés assis entre eux, a remis ses lunettes de soleil.

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Plus tard, Dominique Pelicot dira : « J’étais fou d’elle. Elle a tout remplacé. J’ai tout gâché. »

Un agent de sécurité a surpris Pelicot en 2020 en train de filmer des vidéos sous les jupes de femmes dans un supermarché, selon des documents judiciaires. La police a fouillé la maison et les appareils électroniques de Pelicot et a trouvé des milliers de photos et de vidéos d’hommes se livrant à des actes sexuels avec Gisele Pelicot alors qu’elle semble allongée inconsciente sur leur lit.

Grâce aux enregistrements, la police a pu retrouver la majorité des 72 suspects qu’elle recherchait.

Gisèle Pelicot et son mari, mariés depuis 50 ans, ont eu trois enfants. A leur retraite, le couple a quitté la région parisienne pour s’installer dans une maison à Mazan, petite ville de Provence.

Lorsque les policiers l’ont convoquée pour l’interroger fin 2020, elle leur a d’abord dit que son mari était « un type formidable », selon les documents juridiques. Ils lui ont ensuite montré des photos. Elle a quitté son mari et ils sont désormais divorcés.

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S’il est reconnu coupable, il risque 20 ans de prison. Outre Pelicot, 50 autres hommes, âgés de 26 à 74 ans, sont jugés.

Bernadette Tessonière, une retraitée de 69 ans qui habite à une demi-heure de route d’Avignon, où se déroule le procès, est arrivée devant le palais de justice à 7h15 pour s’assurer d’obtenir une place dans l’affaire surveillée de près.

« Comment est-il possible qu’en 50 ans de vie en communauté, on puisse vivre à côté de quelqu’un qui cache si bien sa vie ? C’est effrayant », a-t-elle déclaré, alors qu’elle faisait la queue devant le tribunal. « Je n’ai pas beaucoup d’espoir que ce qu’il a fait puisse être expliqué, mais il va au moins donner quelques éléments. »

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