Le droit de la famille l’emporte sur le droit des successions dans le cas d’un homme qui a tenté de priver la mère de ses enfants de ses biens

Un testament qui ne laisse rien au conjoint survivant n’éteint pas le droit de cette personne à l’égalisation

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En vertu de la Loi sur le droit de la famille de l’Ontario, un couple marié partage la croissance de son patrimoine net entre la date du mariage et la date de la séparation. Appelé « égalisation des biens familiaux nets », ce droit s’étend au conjoint survivant en cas de décès de son conjoint. Dans de telles circonstances, la Loi sur le droit de la famille donne au conjoint survivant le droit de choisir l’égalisation ou de recevoir ce à quoi il a droit en vertu du testament du défunt.

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Le droit de choisir prévu par la loi garantit qu’un conjoint ne peut pas utiliser un testament pour porter atteinte au droit du conjoint survivant au partage des biens. En d’autres termes, un testament qui ne laisse rien au conjoint survivant n’éteint pas son droit à l’égalisation. Dans la plupart des cas, une fois que le conjoint survivant comprend la valeur de son droit en fonction de l’égalisation par rapport à celle prévue par le testament, il choisira l’option la plus avantageuse.

Il peut être difficile de s’y retrouver entre les droits découlant de la FLA et ceux découlant d’un testament et d’une succession, en particulier lorsqu’il existe une différence significative dans le montant des droits en vertu des deux options.

C’est ce qui s’est produit lors d’un récent litige devant la juge M. Claire Wilkinson de la Cour supérieure de justice de l’Ontario. Au moment du décès du mari en décembre 2021, le couple vivait dans une maison valant environ 2,4 millions de dollars. Bien qu’ils y aient vécu pendant toute la durée de leur mariage de 46 ans, la maison était uniquement au nom du mari. La succession comprenait cinq autres propriétés, toutes détenues par le mari, à l’exception d’un terrain vacant dont le couple était propriétaire conjointement.

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En vertu du testament du mari, la veuve n’a reçu aucun droit sur aucun des biens, y compris le domicile conjugal dans lequel elle a continué de résider. Le testament prévoyait plutôt que chacun des biens devait être transmis à ses enfants. Le domicile conjugal devait être transmis au fils du couple.

La veuve a estimé que son droit à une compensation en vertu de la FLA se situait entre 2,1 et 2,4 millions de dollars. À l’inverse, son droit en vertu du testament de son mari était sensiblement inférieur, puisqu’il correspondait à la moitié des fonds détenus dans divers comptes bancaires et placements et rien d’autre. Sans surprise, la veuve a choisi le paiement de compensation.

Pour financer un paiement d’égalisation de cette ampleur, les biens du mari auraient dû être vendus, car la succession ne disposait pas de liquidités suffisantes. En fin de compte, l’intention du mari de transférer ses biens à ses enfants n’a pas pu être réalisée. Les obligations de la succession en vertu de la FLA ont complètement fait obstacle aux souhaits du mari.

Étant donné son désir de demeurer au domicile conjugal, la veuve a demandé au juge de lui céder la propriété en échange du paiement d’égalisation. En d’autres termes, la veuve a demandé une ordonnance de dévolution. Le fils du couple s’est opposé à la demande de sa mère. Selon lui, toutes les propriétés, y compris le domicile conjugal, devraient être vendues sur le marché libre afin de maximiser la valeur de la succession.

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La juge a commencé son analyse en se demandant si l’ordonnance demandée par la veuve pouvait être rendue. Selon la juge Wilkinson, la loi lui permet d’ordonner que « des biens soient transférés, placés en fiducie ou dévolus à un conjoint, que ce soit de façon absolue, à vie ou pour une durée déterminée ». Convaincue qu’une telle ordonnance pouvait être rendue, la juge a ensuite examiné si elle était appropriée dans les circonstances.

Selon le juge, « une ordonnance de transfert ne devrait pas être imposée de manière systématique ou indiscriminée et ne devrait être ordonnée que s’il existe un besoin réel, après avoir pris en compte toutes les considérations pertinentes ». Le juge a poursuivi en déclarant qu’une ordonnance transférant la maison à la veuve ne devrait être rendue que s’il y avait « une crainte que le paiement d’un paiement d’égalisation ordonné ne soit pas honoré avant que le tribunal puisse ordonner le transfert de propriété ».

Le juge a conclu qu’il n’y avait pas de tel risque, puisque la vente de toutes les propriétés générerait suffisamment de fonds pour couvrir le paiement d’égalisation.

Il est intéressant de noter que la juge examine ensuite les intentions du mari qui, selon elle, « ne peuvent être ignorées ». Elle note que le mari « a spécifiquement choisi de ne pas léguer la maison, ni aucun autre bien » à sa femme. Pour la juge, il s’agit d’un « facteur important » qu’elle « doit prendre en compte pour déterminer la manière dont [the widow] recevra son paiement d’égalisation de la succession. »

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En refusant de transférer la maison à la veuve, le juge Wilkinson honore les intentions du mari tout en s’assurant que la veuve reçoive le paiement d’égalisation qui lui est dû.

Le juge a ordonné que tous les biens appartenant à la succession du mari soient mis en vente. Ce faisant, le juge reconnaît que le résultat ne correspond pas à l’intention du mari de transférer les biens aux enfants. Pour le juge, cependant, la vente de tous les biens constitue un juste équilibre.

Recommandé par la rédaction

Cette affaire souligne la nécessité pour un couple de planifier adéquatement sa succession et son droit de la famille pendant sa relation. Dans de nombreuses circonstances, un couple peut envisager de conclure un contrat de mariage. Un tel accord crée une certitude quant aux droits du conjoint survivant et peut contribuer à une administration plus ordonnée de la succession.

Contrairement à un testament, qui peut être modifié à tout moment sans que l’autre conjoint en soit informé ou y consente, un contrat de mariage exige que les deux parties acceptent toute modification. Cela devrait apporter aux deux conjoints une certitude et une tranquillité d’esprit.

Adam N. Black est associé au sein du groupe de droit de la famille chez Torkin Manes LLP à Toronto.

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