Amy Hamm : Il faut trouver un remède à la culture toxique des soins de santé au Canada

Partout, règne une culture de peur et de méfiance parmi les travailleurs du système.

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Les Canadiens se sont toujours vantés de leur système de santé, autrefois de calibre mondial. Pas ces jours-ci. Notre système de santé est passé d’un élément dont nous pouvions nous réjouir collectivement à un élément dont nous devons tous nous inquiéter.

Un exemple concret : cinq salles d’urgence en Colombie-Britannique ont fermé en raison d’un manque de personnel pendant la longue fin de semaine de la fête du Travail. Qui sait quels torts ont résulté de cette fermeture. Ces fermetures sont devenues monnaie courante, signe flagrant que notre système est en piteux état. Les Canadiens entendent souvent parler de pénuries de personnel et de l’épuisement professionnel qui en résulte chez nos médecins et nos infirmières. Ce dont on entend moins parler, c’est de la cause de ces problèmes. Il s’agit de plusieurs facteurs, certes, mais en tant qu’infirmière autorisée depuis 13 ans, je peux vous dire qu’un des principaux facteurs est une crise culturelle au sein de notre système public.

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Les Canadiens sont bien conscients de la lourdeur de la gestion dans le secteur des soins de santé; sondage Ipsos récent78 % d’entre nous ont convenu que le système était « trop bureaucratique ». Mais le problème ne se limite pas à un excès de bureaucrates et de paperasserie.

La culture du secteur de la santé est toxique et gouvernée par une classe dirigeante idéologiquement captive qui semble souvent plus soucieuse de faire respecter son orthodoxie que de protéger les patients et le personnel. Ce n’était pas le cas lorsque j’ai commencé il y a un peu plus de dix ans. Aujourd’hui, il faut en fait rejoindre une secte d’extrême gauche pour pouvoir travailler dans ce domaine.

Les infirmières et les médecins ont peur de leurs employeurs et des autorités de réglementation. Ils ont peur d’être sanctionnés, maltraités ou licenciés si l’une ou l’autre des organisations découvre qu’ils ont commis une mauvaise action, même en dehors de leurs heures de travail.

Les syndicats que nous payons généreusement avec nos cotisations sont souvent encore plus idéologiques que les employeurs contre lesquels nous les payons pour nous protéger.

Partout, une culture de peur et de méfiance règne parmi les travailleurs du système. Des infirmières et des médecins me contactent régulièrement pour me faire part de leurs histoires de silence nerveux, associées à la crainte d’être dénoncés comme des hérétiques.

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J’ai perdu le compte des infirmières et des médecins qui m’ont dit qu’ils envisageaient de quitter leur profession. J’en connais qui ont pris une retraite anticipée. Ou qui ont été licenciés pour avoir refusé un vaccin contre la COVID et ne veulent pas y retourner. Ceux qui disent à leur famille et à leurs amis de ne jamais exercer l’une ou l’autre de ces professions. Ceux qui cherchent du travail dans le secteur des soins privés ou qui espèrent que la législation changera pour qu’ils puissent un jour échapper au système public. (C’est ce que souhaite également le public – le même sondage Ipsos a montré que plus de la moitié d’entre nous souhaitent des options de soins privées.) Et puis il y a ceux qui sont tout simplement terrifiés à l’idée de faire un faux pas et de s’attirer les foudres d’un peloton d’exécution de la Diversité, de l’Équité et de l’Inclusion.

Ce qui devrait être l’objectif de notre travail en tant qu’infirmières et médecins – prendre soin des gens – a été subverti par des attentes rampantes de pureté politique.

Il y avait autrefois une règle générale selon laquelle il ne fallait jamais parler de politique au travail. Aujourd’hui, dans le domaine de la santé, la politique (de l’extrême gauche) vient à vous. On ne peut pas y échapper. Rester silencieux n’aide que très peu, car nous sommes tous censés participer avec enthousiasme. C’est étouffant pour ceux qui ne sont pas d’accord (peut-être plus de la moitié d’entre nous, à en juger par les nouvelles données de sondage à l’échelle nationale sur notre soutien aux partis politiques fédéraux).

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Les exigences de pureté se présentent sous de nombreuses formes : lorsque les organisations disent à leur personnel qu’ils sont racistes et travaillent au sein d’un système « systémiquement raciste » et que nous devons accepter cette horrible insulte comme une vérité ; en obligeant le personnel à effectuer des reconnaissances territoriales obligatoires, personnalisées et inutiles chaque fois que trois personnes ou plus se rencontrent ; par le biais de courriels d’entreprise fortement politisés qui, selon toute apparence, ont été écrits par des militants de la justice sociale de 20 ans en colère ; par le biais de directives de soins réécrites pour remplacer le mot « femme » par « personne enceinte » ; par le biais de politiques générales « d’affirmation du genre » qui vont à l’encontre des soins fondés sur des données probantes; et par l’adoption de la « réduction des risques » comme philosophie incontestable des soins, plutôt que comme source potentielle d’initiatives fondées sur des données probantes. Je pourrais continuer.

Et si vous n’êtes pas d’accord ? Eh bien, nos autorités de santé publique exigent non seulement la conformité, mais elles veulent aussi faire de leur propre personnel des mouchards. Au cours des dernières années en Colombie-Britannique, les autorités sanitaires ont créé et doté en personnel des services de ressources humaines entièrement distincts et totalement redondants, appelés le service du « milieu de travail respectueux ». C’est au sein de ces services que le personnel – et même le public – peuvent se déchaîner en déposant des plaintes anonymes contre les travailleurs de la santé qui s’écartent de l’orthodoxie d’une institution. Les employés sont montés les uns contre les autres. Les mouchards exercent un pouvoir immense pour harceler et maltraiter les autres.

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Les autorités de santé publique sont plus qu’heureuses de traîner leur propre personnel devant un panel hostile composé de cadres supérieurs, de ressources humaines et de représentants respectueux du lieu de travail pour faire glisser une capture d’écran imprimée d’une publication sur les réseaux sociaux « aimée » ou « partagée » de l’autre côté de la table vers vous, exigeant une explication. Qui vous a donné la permission de penser de manière indépendante ? Nous vous surveillons.

Cette culture n’attire pas les meilleurs éléments, ni ceux qui sont animés par la bienfaisance, comme devraient l’être tous les prestataires de soins. Elle n’accorde pas la priorité aux patients. Nous ne sauverons pas le système de santé canadien si nous ne traitons pas cette infection idéologique qui fait rage. Médecin, guéris-toi toi-même.

National Post

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