Le PDG de Telegram accusé de nombreux délits et interdit de quitter la France

Agrandir / Pavel Durov, PDG et co-fondateur de Telegram, s’exprime lors de TechCrunch Disrupt SF 2015 le 21 septembre 2015, à San Francisco.

Getty Images | Steve Jennings

Le PDG de Telegram, Pavel Durov, a été inculpé aujourd’hui en France et condamné à verser une caution de 5 millions d’euros. Le multimilliardaire s’est vu interdire de quitter le pays et doit se présenter à la police deux fois par semaine pendant toute la durée de l’affaire.

Les charges retenues contre lui ont été détaillées dans un communiqué publié aujourd’hui par la procureure de Paris Laure Beccuau, qui a été transmis à Ars. Elles sont quasiment identiques aux charges possibles dévoilées par Beccuau lundi.

Le premier chef d’inculpation est celui de complicité de « webmastering d’une plateforme en ligne en vue de permettre une transaction illégale en bande organisée ». Ce chef d’inculpation est passible d’une peine maximale de 10 ans de prison et de 500 000 euros d’amende, précise le communiqué de presse.

Le refus présumé de Telegram de coopérer avec les forces de l’ordre dans le cadre d’enquêtes criminelles a donné lieu à une accusation de « refus de communiquer, à la demande des autorités compétentes, des informations ou des documents nécessaires à la réalisation et à l’exploitation des interceptions autorisées par la loi ».

Selon Beccuau, Telegram n’a quasiment pas répondu aux demandes de coopération dans les affaires liées aux crimes contre les mineurs, aux crimes liés à la drogue et à la haine en ligne. Cela a conduit les autorités à « ouvrir une enquête sur la possible responsabilité pénale des dirigeants de l’application de messagerie dans la commission de ces délits », a déclaré Beccuau, cité par Bloomberg.

Durov a également été accusé de complicité de trafic de drogue et de distribution de pornographie juvénile.

Frais liés à la cryptologie

Il a également été accusé d’avoir fourni des services de cryptologie sans avoir fait les déclarations requises auprès des autorités. En vertu de la loi française, les fournisseurs de services de cryptologie doivent faire des déclarations auprès de l’ANSSI, l’agence nationale de sécurité informatique. Les autorités françaises peuvent demander aux entreprises de fournir « les caractéristiques techniques et le code source du moyen de cryptologie qui a fait l’objet de la déclaration ».

Les chefs d’accusation retenus contre Durov incluent « la fourniture de services de cryptologie visant à assurer la confidentialité sans déclaration certifiée », « la fourniture d’un outil de cryptologie n’assurant pas uniquement l’authentification ou le contrôle de l’intégrité sans déclaration préalable » et « l’importation d’un outil de cryptologie assurant l’authentification ou le contrôle de l’intégrité sans déclaration préalable ».

Telegram propose un mélange de fonctionnalités de messagerie privée et de réseau social. Les messages Telegram ne disposent pas de cryptage de bout en bout par défaut, mais la fonction de sécurité peut être activée pour les conversations en tête-à-tête.

En réponse à l’arrestation de Durov, Telegram a déclaré dimanche qu’il respectait la loi et les normes du secteur en matière de modération et a qualifié d’« absurde de prétendre qu’une plateforme ou son propriétaire sont responsables de l’abus de cette plateforme ».

Les autorités françaises auraient également émis un mandat d’arrêt contre le frère de Durov et co-fondateur de Telegram, Nikolai.

Source-147