John Turley-Ewart : La hausse du chômage va mettre en lumière l’attention de la banque centrale sur l’inflation alors que son mandat de cinq ans doit être renouvelé en 2026
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Par John Turley-Ewart
Mercredi, le gouverneur de la Banque du Canada, Tiff Macklem, devrait réduire le taux directeur de la banque centrale pour la troisième fois consécutive. Pour les plus de deux millions de Canadiens qui renouvelleront leur prêt hypothécaire cet automne et l’année prochaine, et pour ceux qui auront recours à leurs lignes de crédit pour faire face à la hausse du coût de la vie, une réduction des taux offrira un certain soulagement, mais pas suffisant.
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Même si la Banque du Canada se montre agressive et réduit son taux directeur de 50 points de base le 4 septembre, de 4,5 % à 4 %, cela ne fera qu’atténuer la douleur, mais ne guérira pas les difficultés auxquelles sont confrontées de nombreuses personnes.
En économie 101, les étudiants apprennent que les changements de politique monétaire (augmentations ou diminutions des taux des banques centrales) prennent un an ou deux avant de se répercuter pleinement sur l’économie réelle, c’est-à-dire sur la vie quotidienne des individus, mesurée par leur capacité à se permettre les nécessités de base, à trouver et à conserver un emploi et à garantir des salaires adéquats qui soutiennent le niveau de vie auquel ils aspirent.
Les Canadiens vivent cette leçon d’économie 101 en temps réel.
Les soldes impayés des cartes de crédit sont les le plus élevé jamais enregistrés’élevant en moyenne à 4 300 $. Les défauts de paiement non hypothécaires sont en hausse, dépassant les niveaux des premiers jours de la pandémie en 2020. Les provisions pour pertes sur créances des banques canadiennes s’accumulent.
Malgré l’assouplissement récent du taux directeur de la Banque du Canada, celui-ci demeure, selon la Banque Nationale, «l’une des plus restrictives depuis une génération.”
Les hausses rapides des taux d’intérêt de la Banque du Canada ont commencé en mars 2022 et se sont terminées en juillet 2023. Les taux sont passés de 0,25 % à 5 % et sont restés à ce niveau jusqu’en juin dernier. L’inflation a chuté de son sommet de 8,1 % en juin 2022 à 2,7 % en mai.
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Maintenant, nous en payons le prix.
Le résultat inquiétant des politiques de la Banque du Canada est le chômage. Il est en hausse depuis avril 2023. Près de 1,5 million de Canadiens sont désormais sans emploiLe taux de chômage au Canada était de 6,4 % en juin. Le chômage des jeunes (de 15 à 24 ans) est de 14,2 %, ce qui explique pourquoi les personnes de moins de 35 ans sont de plus en plus nombreuses à travailler. manquer leurs paiements de carte de créditÇa va empirer avant de s’améliorer.
L’Institut C.D. Howe récemment a noté que « l’écart entre le nombre de chômeurs et les postes vacants… se creuse… ce qui rend de plus en plus difficile pour les chômeurs de trouver un emploi ».
Alors que le prix augmente, il convient de se demander : était-il nécessaire qu’il soit si élevé ?
Le mandat de la Banque du Canada semble assez pragmatique : « Ciblage flexible de l’inflation. » Pourtant, la nomenclature trahit le fait que notre banque centrale est régie par un mandat centré sur l’inflation qui l’emporte sur le chômage et fixe le taux de chômage naturel à environ six pour centavec des taux inférieurs à ceux censés provoquer des pressions inflationnistes en faisant grimper les salaires. La vision originale de la banque centrale du Canada était plus large.
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Lorsque la Loi sur la Banque du Canada a été adoptée en 1934, la banque but La Banque centrale avait pour mission « d’atténuer par son influence les fluctuations du niveau général de la production, du commerce, des prix et de l’emploi ». La situation est restée la même jusqu’en 1991, lorsque les gouvernements fédéraux successifs ont convenu de limiter le champ d’action de la banque centrale à la gestion de la stabilité des prix, à la suite de la forte inflation observée dans les années 1980.
Cela contraste fortement avec le double mandat de la Réserve fédérale américaine, qui vise un taux d’inflation de 2 %. et emploi durable maximal. Le Comité de l’open market de la Fed estime que le taux de chômage naturel aux États-Unis est de 4,4 %, soit bien inférieur à celui du Canada, ce qui peut expliquer pourquoi la croissance des salaires et de la productivité y est anémique par rapport aux États-Unis.
La double approche de la Fed a été pleinement mise en évidence récemment lorsque le président de la Réserve fédérale, Jerome Powell, s’est exprimé lors de la réunion des banquiers centraux de Jackson Hole la semaine dernière. Notant que le chômage avait atteint 4,3 % aux États-Unis et que les augmentations de salaires étaient en baisse, Powell signalé Les baisses de taux étaient en cours et il a déclaré que la banque centrale américaine « fera tout ce qui est en son pouvoir pour soutenir un marché du travail fort alors que nous progressons vers la stabilité des prix ».
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Un tel langage est étranger à la Banque du Canada, même si le taux de chômage officiel au Canada est de 49 pour cent plus élevé qu’aux États-Unis. Elle préfère parler de théorie économique, de courbes de Beveridge et de tests de laboratoire. Un examen approfondi des trois derniers résumés du conseil d’administration de la Banque du Canada sur les décisions relatives aux taux d’intérêt révèle deux mentions du chômage. Un examen similaire des minutes de la Réserve fédérale sur les décisions relatives aux taux d’intérêt révèle 30 mentions du chômage.
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John Turley-Ewart est consultant en conformité réglementaire et historien bancaire canadien.
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