« Je ne vois pas comment une municipalité pourrait survivre quand 600 citoyens sont au chômage. Je ne peux pas imaginer ça », a déclaré Lise Boulianne.
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OTTAWA – La mairesse de Sacré-Coeur, un petit village de 1700 habitants dans le nord du Québec, affirme que sa municipalité se viderait et pourrait devenir une « ville fantôme » si le ministre fédéral de l’Environnement, Steven Guilbeault, adoptait son décret pour sauver le caribou forestier au Québec.
Devant le Comité permanent de l’environnement et du développement durable, la mairesse Lise Boulianne a demandé au ministre de changer d’avis et d’abandonner le décret.
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Sacré-Coeur est situé sur la Côte-Nord, à près de 500 kilomètres de Montréal. Le principal employeur, l’entreprise forestière Boisaco Inc., emploie 600 citoyens et son président et son directeur général ont tous deux déclaré que le décret allait faire disparaître ces emplois.
« Je ne vois pas comment une municipalité pourrait survivre quand 600 citoyens sont au chômage. Je ne peux pas imaginer ça », a déclaré M. Boulianne en entrevue après avoir parlé au comité.
En juin, le ministre Guilbeault a utilisé ses pouvoirs fédéraux pour émettre un décret d’urgence visant à protéger l’habitat du caribou forestier au Québec et à interdire les activités qui contribuent à des « menaces imminentes ».
Le décret, qui est encore en consultation, interdirait les activités qui contribuent à des menaces imminentes pour l’espèce. Il pourrait entrer en vigueur le 15 septembre si le gouvernement du Québec ne bouge pas sur ce dossier.
« Nous participons activement aux consultations. Si le décret est adopté tel qu’il est présenté, ma municipalité n’aura plus besoin de maire », a déclaré M. Boulianne au comité.
Quelques minutes plus tard, le chef de l’Assemblée des Premières Nations Québec-Labrador, Ghislain Picard, a contesté l’idée que le village ferme, faisant allusion à une campagne de désinformation.
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« Il y avait autrefois une entreprise appelée Kruger et des communautés à qui on disait la même chose il y a plusieurs années. Ce sont des communautés qui continuent de vibrer et de vivre aujourd’hui », a-t-il déclaré.
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Dans une déclaration écrite, Guilbeault a déclaré qu’il était de sa responsabilité de protéger le caribou.
« Cette mesure est une option de dernier recours en raison de l’inaction de Québec. Québec peut à tout moment présenter un plan approprié qui permettrait de rejeter le décret », a-t-il dit. Il n’a pas commenté les propos du maire Boulianne.
Le décret pourrait forcer les entreprises forestières à reboiser les chemins abandonnés dans les régions de Val-d’Or, de Charlevoix et de Pipmuacan. L’ordonnance pourrait aussi entraîner une baisse de l’activité forestière et des pertes d’emplois importantes. Jusqu’à 2000 emplois pourraient être en jeu, selon l’industrie.
« Le décret ne pourra pas atteindre les objectifs pour lesquels il a été créé. C’est impossible. L’objectif principal, qui est de réduire le taux de dérangement, nous avons fait nos vérifications et c’est impossible compte tenu de ce qui est encore permis sur le territoire », a déclaré le directeur général de Boisaco, André Gilbert.
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Le président de l’entreprise, Steeve St-Gelais, a déclaré qu’il était « inquiet » que le gouvernement donne effectivement suite au décret.
« Mais nous gardons espoir et nous nous disons que le bon sens finira par émerger », a-t-il déclaré dans une interview au National Post.
En 2023, le gouvernement du Québec estimait que la population de caribous se situait entre 6 162 et 7 445 individus. Ottawa soutient que la majorité des populations de caribous du Québec sont en déclin en raison de la perte ou de la modification de leur habitat.
Le caribou des bois est désigné espèce « vulnérable » depuis 2005 au Québec et « menacée » depuis 2003 au Canada. Le Québec abrite environ 15 % de la population canadienne de caribous des bois.
Boisaco conteste toutefois l’idée selon laquelle le caribou est une espèce menacée au Québec. Il soutient que depuis 2013, les populations sont « stables ».
Cela a provoqué une vive réaction du député libéral Stéphane Lauzon, qui a mis les témoins au défi de produire une telle preuve.
« Vous dites avoir un document qui dit que le caribou n’est pas menacé sur votre territoire. J’aimerais avoir ce document. Je ne l’ai jamais vu », a dit Lauzon.
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Le document en question aurait été produit par des experts pour le compte du gouvernement du Québec.
« En d’autres termes, on ne peut pas dire qu’il y a eu une augmentation ou une diminution significative de l’abondance globale du caribou au Québec », peut-on lire dans le document.
National Post
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