lundi, décembre 23, 2024

Le droit de jouir de ses biens ne l’emporte pas sur la liberté d’expression : défense du « convoi de la liberté »

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OTTAWA — Dans la lutte entre la liberté d’expression protégée par la Charte et le droit des résidents d’Ottawa à la jouissance de leur propriété, il n’y a pas de lutte, a soutenu vendredi l’avocat de Tamara Lich, organisatrice du « Freedom Convoy ».

Les arguments finaux de Lawrence Greenspon lors du procès pénal ont porté en grande partie sur les libertés fondamentales qui protègent les manifestations au Canada et sur l’échec de la police d’Ottawa à appliquer la loi lors de la manifestation de 2022.

Lich et son collègue organisateur Chris Barber sont coaccusés de méfait, d’intimidation et d’avoir conseillé à autrui d’enfreindre la loi en raison de leur participation à l’organisation de la manifestation massive qui a bloqué les rues du centre-ville d’Ottawa pendant des semaines.

La Couronne a soutenu que Lich et Barber avaient influencé la foule pour qu’elle commette des actes illégaux afin de faire pression sur le gouvernement pour qu’il lève les restrictions liées à la COVID-19 et les mandats de vaccination.

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« N’importe quel tribunal aurait du mal à trouver un autre cas où une juridiction supérieure a exprimé la raison pour laquelle la liberté d’expression ne devrait pas prévaloir sur la jouissance de la propriété », a déclaré Greenspon.

La Couronne cherche à « criminaliser les paroles et les actes » des dirigeants d’une manifestation qui ont constamment appelé à un comportement pacifique et à la coopération avec la police, a-t-il soutenu.

« La Couronne demande que ces dirigeants soient tenus criminellement responsables des actes d’autres personnes non identifiées qui ont été dirigées vers le centre-ville d’Ottawa et qui ont été autorisées à y rester pendant trois semaines sans même recevoir une seule contravention de stationnement », a-t-il déclaré.

Il a déclaré qu’il n’y avait aucun précédent dans lequel des manifestants avaient reçu l’ordre de la police de se garer dans une zone particulière et avaient ensuite été poursuivis pour avoir suivi cette directive.

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Il a également critiqué l’accent mis par la Couronne sur l’expression « maintenez la ligne », que Lich a fréquemment utilisée dans les derniers jours de la manifestation, alors que la police préparait une opération massive pour expulser de force les manifestants.

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L’opération a vu les manifestants affronter la police et refuser de bouger, imitant souvent le cri de ralliement de Lich « maintenez la ligne ».

La Couronne a interprété cette phrase comme un appel aux armes aux manifestants et un encouragement à faire obstruction à la police. Greenspon a fait valoir que, puisque Lich a été arrêté le 17 février 2022, la veille du début de l’opération policière, « il n’y avait pas de file d’attente » à ce moment-là.

Il a plutôt déclaré que cette phrase pourrait être interprétée comme un encouragement aux manifestants « à ne pas abandonner ».

La Couronne a déclaré que les preuves dans cette affaire sont accablantes, mais Greenspon a rétorqué dans ses arguments que la seule chose accablante était les ressources que le bureau de la Couronne a consacrées à l’affaire, qui traîne depuis près d’un an.

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Le procès semblait prêt à se terminer vendredi après-midi lorsque la Couronne a proposé de faire sa réponse finale par écrit, mais la juge Heather Perkins-McVey a plutôt choisi de reprendre le mois prochain pour entendre les derniers mots en personne.

Le procès a suscité un vif intérêt du public depuis son début il y a près d’un an, et les bancs ont souvent été remplis de spectateurs et de partisans.

La juge a déclaré que c’est dans « l’esprit de ce modèle de justice ouvert et transparent » qu’elle a demandé aux parties de revenir en septembre. Lich et Barber assisteront à la dernière journée par vidéoconférence depuis leurs domiciles dans l’Ouest canadien.

Perkins-McVey pourrait prendre jusqu’à six mois pour rendre un verdict dans cette affaire, mais elle a déclaré qu’elle espère qu’elle n’aura pas besoin d’autant de temps avant d’être prête à rendre sa décision.

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