vendredi, novembre 22, 2024

Trudeau envisage une politique de dénonciation et de honte pour lutter contre les abus envers les travailleurs étrangers

Une partie des réformes plus vastes visant à assainir le système de travail des migrants

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Le gouvernement du premier ministre Justin Trudeau envisage un changement pour aider à lutter contre les abus envers les travailleurs étrangers temporaires, en nommant publiquement les gestionnaires ou propriétaires d’entreprises qui enfreignent les règles du travail au Canada.

Cette mesure ferait partie d’un ensemble plus large de réformes visant à assainir le système de travail migrant du pays, selon des personnes proches du dossier, s’exprimant sous couvert d’anonymat.

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Le gouvernement est vivement critiqué pour sa politique qui a facilité l’embauche de travailleurs étrangers temporaires (TET) par les entreprises et pour l’application laxiste des règles destinées à les protéger. En réponse aux préoccupations concernant la pénurie de main-d’œuvre, l’administration Trudeau a augmenté les limites imposées aux TET à bas salaire en 2022, permettant aux entreprises d’embaucher jusqu’à 20 % de leur personnel par le biais de ce programme, avec une limite de 30 % dans certains secteurs, comme la construction.

L’afflux de travailleurs étrangers a facilité la recherche de personnel par les entreprises et a stimulé la croissance économique. Mais on s’inquiète de plus en plus de fraudes flagrantes dans le programme, notamment de la part de consultants en immigration peu scrupuleux qui escroquent les migrants en leur faisant payer des frais illégaux pour obtenir un emploi. Certains travailleurs étrangers sont prêts à payer ces frais car cela augmente leurs chances d’obtenir un jour la résidence permanente.

Une enquête commandée par le gouvernement et achevée en mai – mais non rendue publique – a révélé une augmentation significative des fraudes et des abus, les nouveaux arrivants étant facturés entre 10 000 et 180 000 dollars pour un emploi, selon un résumé consulté par Bloomberg News.

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Un rapport publié cette semaine par un responsable des Nations Unies qualifie le programme canadien des travailleurs étrangers temporaires de « terreau fertile pour les formes contemporaines d’esclavage ». Les groupes d’entreprises canadiennes s’opposent fermement à cette description, affirmant que la plupart des entreprises qui emploient des travailleurs temporaires le font de manière éthique et en respectant les règles, et tentent simplement de pourvoir des postes vacants.

Actuellement, le gouvernement publie une base de données des entreprises jugées « non conformes » dans leur façon d’employer des travailleurs étrangers. Les entreprises qui ne respectent pas les règles peuvent être condamnées à une amende et à une interdiction temporaire d’embaucher des travailleurs étrangers.

Parmi les exemples récents, citons Domino’s Pizza à Vancouver, qui a été condamné à une amende de 21 000 $ pour ne pas avoir fourni le salaire et les conditions de travail promis, et une entreprise de nettoyage commercial à Edmonton, qui s’est vu interdire d’embaucher des travailleurs étrangers temporaires pendant cinq ans pour des raisons similaires.

Les responsables gouvernementaux estiment que la publication des noms des personnes impliquées dans l’embauche de travailleurs étrangers, si leurs entreprises sont reconnues non conformes, constituerait un moyen de dissuasion plus efficace contre les mauvaises conduites, a déclaré un responsable.

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Le gouvernement prévoit également de réduire le nombre de travailleurs étrangers temporaires à bas salaire afin de rapprocher les chiffres de ceux d’avant la pandémie, a indiqué le responsable. Cette mesure a été rapportée en premier par le Globe and Mail.

Les données gouvernementales recueillies par Bloomberg montrent que le nombre de travailleurs étrangers dans les secteurs de l’alimentation et de la vente au détail a augmenté de 211 % entre 2019 et 2023.

La réduction du nombre de visas de travail pour les emplois à bas salaires s’inscrirait dans le cadre d’un plan gouvernemental plus vaste visant à réduire l’immigration non permanente au cours des trois prochaines années. Le Canada réduit également le nombre d’étudiants étrangers admis dans ses collèges et universités.

Plus tôt ce mois-ci, le ministre de l’Emploi Randy Boissonnault a rencontré des groupes d’entreprises et s’est engagé à exercer une surveillance plus stricte dans les secteurs « à haut risque ». Le gouvernement envisage également d’interdire à certaines industries d’embaucher des travailleurs étrangers pour des emplois à bas salaires, a-t-il déclaré.

Certains groupes d’entreprises ont néanmoins exhorté le gouvernement à ne pas aller trop loin en empêchant les entreprises d’importer du personnel de l’étranger.

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Nancy Healey, qui occupe le poste de commissaire aux employeurs au sein du gouvernement, a envoyé une lettre aux ministres du cabinet de Trudeau, affirmant que le pays fait toujours face à d’importantes pénuries de main-d’œuvre et qu’il est « crucial de ne pas réduire le bassin de main-d’œuvre ». La lettre a été signée par des groupes tels que la Chambre de commerce du Canada et la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante.

Cette semaine, Healey a également critiqué le rapport de l’ONU sur le programme des travailleurs étrangers. L’idée selon laquelle il mène à des formes modernes d’esclavage « est incendiaire et ne tient pas compte des mesures d’intégrité renforcées » qui ont été adoptées en 2022, a-t-elle déclaré dans un communiqué de presse.

—Avec l’aide d’Erik Hertzberg et de Jay Zhao-Murray.

Bloomberg.com

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