En proportion du PIB, les impôts des Canadiens ne sont pas si élevés que ça. Le problème, c’est que nous sommes de plus en plus nombreux à ne pas avoir le sentiment d’en avoir pour notre argent.
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Par Allan Lanthier
Vous avez l’impression de payer trop d’impôts et de recevoir trop peu en retour de la part de l’État ? Alors rejoignez le club. Selon une étude récente d’Ipsos enquête pour l’Institut économique de Montréal, 77 pour cent des Canadiens ressentent la même chose.
Mais voici ce qui est étrange : les impôts ne sont pas particulièrement élevés au Canada. En proportion du PIB, ils sont environ 33 pour centsoit un peu moins que la moyenne de l’OCDE, qui est de 34 %. Il est vrai que notre voisin le plus proche, auquel nous nous comparons toujours, est les États-Unis, pays qui ne supporte pas l’impôt et qui fait figure d’exception avec un ratio de seulement 28 %. Malgré tout, 22 des 38 pays de l’OCDE ont des impôts plus élevés que le Canada.
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Alors, pourquoi avons-nous l’impression d’être surtaxés ? Pour deux raisons. De plus en plus, au lieu de simplement lever des recettes pour financer les services essentiels, le gouvernement fédéral utilise les recettes fiscales pour redistribuer les revenus des plus riches vers les plus pauvres. Et, du côté des dépenses, nous voyons trop d’exemples d’incompétence, de gaspillage et, parfois, de corruption.
Prenons comme exemple la récente augmentation de l’impôt sur les plus-values. Les deux tiers des plus-values doivent désormais être inclus dans le revenu, au lieu de la moitié. Toutefois, pour les particuliers, cette règle ne s’applique qu’aux gains supérieurs à 250 000 $ par an.
Pourquoi cette exemption annuelle de 250 000 $ ? Parce que le gouvernement ne veut pas seulement augmenter les recettes fiscales : il veut que les riches paient pour tout. Bien qu’il y ait plus de 31 millions de contribuables au Canada, le gouvernement a déclaré que seulement 40 000 personnes ayant un revenu annuel d’au moins 1,4 million de dollars paieraient la totalité de l’impôt. Et le discours du gouvernement a été extrêmement diviseur. Dans un discours particulièrement déchaîné, la ministre des Finances Chrystia Freeland a prévenu que les masses se soulèveraient contre les quelques privilégiés si l’augmentation de l’impôt n’était pas adoptée, allant jusqu’à suggérer que, sans la nouvelle taxe, les enfants iraient à l’école le ventre vide et que les adolescentes qui n’auraient pas les moyens de se procurer un moyen de contraception tomberaient enceintes.
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Pire encore, le gouvernement n’a pas atteint sa cible, cette petite bande de Canadiens soi-disant super riches, et l’a ratée de beaucoup. Il n’y a pas d’exonération annuelle pour les sociétés — la hausse d’impôt frappe le premier dollar de leurs gains en capital —, ce qui fait que des dizaines de milliers de petites entreprises et de sociétés professionnelles seront prises dans la ligne de mire. De plus, de nombreuses personnes qui ne sont pas du tout ultra riches possèdent des portefeuilles de placements qui leur servent de pécule de retraite ou de résidence secondaire, comme des chalets : le gain en capital réalisé lors de la cession de tels actifs dépassera souvent 250 000 $. L’affirmation du gouvernement selon laquelle seule une petite partie des Canadiens paiera l’impôt a maintenant été complètement démentie (par Jack Mintz, qui écrit sur ce site, entre autres).
Si le gouvernement croit vraiment qu’un dollar est un dollar et que tous les revenus doivent être imposés, quelle que soit leur source, il aurait dû relever le taux d’inclusion des gains en capital pour tous, sans aucune exemption. Les personnes se situant dans les tranches d’imposition inférieures auraient payé des montants modestes d’impôt supplémentaire, et celles ayant des revenus plus élevés auraient payé beaucoup plus. C’est ainsi que fonctionne un régime fiscal progressif – et une politique fiscale raisonnable.
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Et qu’en est-il des dépenses? Encore une fois, les dépenses du gouvernement canadien en pourcentage du PIB ne sont pas particulièrement élevées par rapport aux normes internationales. Mais les Canadiens veulent que l’argent de leurs impôts soit dépensé judicieusement et, de plus en plus, ils croient que ce n’est pas le cas.
Le gouvernement fédéral continue d’ajouter à une Fonction publique pléthorique — plus de 10 000 nouveaux employés seulement l’an dernier. On compte maintenant environ 368 000 employés fédéraux, soit une augmentation de 42 % depuis l’élection de Justin Trudeau en 2015. Pourtant, il est difficile de renouveler un passeport ou de trouver quelqu’un pour répondre au téléphone à l’Agence du revenu du Canada. Et même avec tous ces employés, le gouvernement se tourne de plus en plus vers des consultants externes grassement rémunérés pour l’aider, ce qui coûtera environ 18 milliards de dollars en 2022. Le gouvernement a même payé 670 000 $ à la société de conseil KPMG pour lui fournir des conseils sur la façon d’économiser de l’argent sur les consultants!
Où vont nos impôts durement gagnés ? Eh bien, qu’en est-il de la 46 milliards de dollars Le gouvernement a accordé des « investissements » pour les véhicules électriques à des géants comme Honda, Northvolt, Volkswagen et Stellantis-LGES. Le gouvernement affirme que cela créera des milliers d’emplois au Canada. Mais la plupart des économistes estiment que ces aides financières sont plus susceptibles de remplacer des emplois existants que d’en créer de nouveaux.
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Bref, nous n’en recevons pas suffisamment pour nos impôts. Si l’on ajoute à cela les inquiétudes concernant une possible corruption – le scandale ArriveCan n’est qu’un exemple parmi tant d’autres –, il est facile de comprendre pourquoi les contribuables en ont assez.
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Il est temps de revenir au bon sens. Nous devons augmenter les impôts pour financer les services essentiels, notamment les filets de sécurité sociale, et non pour poursuivre nos projets favoris ou procéder à une redistribution massive des revenus. Et nous devons rétablir la compétence, la discipline et l’intégrité dans nos dépenses publiques.
Allan Lanthier est un associé retraité d’un cabinet comptable international et a été conseiller auprès du ministère des Finances et de l’Agence du revenu du Canada.
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