Ce que tu mets en gage, je le rachèterai


« Ce que vous mettez en gage, je le rachèterai », publié pour la première fois dans le numéro d’avril 2003 de Le new yorker Le magazine est la version contemporaine de Sherman Alexie du conte de quête classique. Le personnage principal, Jackson Jackson, se lance dans un voyage pour récupérer les insignes de pow-wow volés de sa grand-mère, une quête qui devient un voyage vers l’épanouissement et l’identité personnelle. En cours de route, les interactions de Jackson avec des amis et des inconnus aident à compléter les détails de sa vie et de son caractère. En tant qu’Indien sans abri de Spokane, loin de chez lui et sans famille, la mission de Jackson de récupérer son héritage familial devient un lien avec son passé, son avenir et son identité culturelle.

Alexie crée un monde dans lequel Jackson, qui se décrit comme un « jeune Indien de Spokane, un Salish de l’intérieur », doit faire face à son sans-abrisme au sens littéral et figuré, malgré le fait que son « peuple vit dans un rayon de cent mille miles de Spokane, Washington, depuis au moins dix mille ans ». Le lecteur ne peut ignorer les références candides de Jackson à l’histoire de la violence, de l’oppression et des déplacements qui caractérisent depuis longtemps l’expérience des autochtones en Amérique. Pourtant, l’esprit léger et le sens aigu de l’humour de Jackson le font moins ressembler à un objet de pitié et plus à un fou shakespearien – un homme dont les observations perspicaces, bien que souvent rejetées comme de simples divagations d’un incompétent, saisissent d’une manière ou d’une autre l’essence de la vérité telle qu’elle est vécue dans le récit.

Jackson est un personnage généreux, qui incarne sa propre affirmation selon laquelle « les Indiens sont de grands conteurs ». Il lutte constamment pour affirmer sa propre identité en termes de « caractère indien » sans tomber dans les pièges des stéréotypes. Il est à l’aise avec des déclarations comme « c’est un truc indien », tout en étant capable d’expliquer les subtilités et les différences culturelles entre les tribus indiennes. L’histoire a une structure simple et un dénouement quelque peu prévisible, mais Alexie s’appuie sur la force du personnage de Jackson pour entraîner le lecteur dans son aventure. Comme le remarque Ann Patchett, membre du jury du prix O. Henry 2005, dans son essai expliquant pourquoi elle a choisi « What You Pawn I Will Redeem » pour être distingué comme un roman de fiction. Favori du jury« Sherman Alexie est amoureux de son narrateur indien sans-abri de Spokane et il se met donc simplement de côté pour laisser à son personnage chaque centimètre de la scène. »

Sur le plan thématique, « What You Pawn I Will Redeem » est la tentative d’Alexie de jouer avec et de subvertir les motifs communs de « l’Indien solitaire » et du « bon sauvage » qui imprègnent une grande partie de la littérature américaine. Alexie va au-delà des images d’archives des Amérindiens dans son portrait de Jackson et permet au personnage de développer une voix au-delà de sa caricature culturelle pour devenir celle d’un individu. Bien que les interactions de Jackson avec les hommes blancs au cours de l’histoire soient essentielles, elles font écho aux traités non respectés, aux promesses non tenues et à la privation de terres qui en résulte pour les Amérindiens. « What You Pawn I Will Redeem » fait partie d’un recueil de neuf nouvelles, Les dix petits indiens (2003).



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