William Watson : « Toute justice devrait être aussi rapide que celle des Jeux olympiques de football »

L’arbitre canadien de soccer qui a utilisé un drone a été arrêté et condamné en 48 heures. Nous devons faire en sorte que notre système judiciaire fonctionne aussi vite que possible

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Tricher ? Au soccer ? Quelle horreur ! Que cherchaient à apprendre les joueurs canadiens lors des entraînements des équipes adverses ? Quelles fausses agonies utilisaient-ils lorsqu’ils étaient plaqués ? Recroquevillés en position fœtale, tenant un genou ou une cheville comme s’ils avaient été partiellement amputés, ou prostrés, frappant le gazon, tout en levant les yeux pour voir si l’arbitre était impressionné ? Les joueurs pratiquent probablement ces jeux théâtraux. Le font-ils devant des miroirs ? Ou bien leurs performances sont-elles enregistrées pour une analyse critique ultérieure ? Parmi les nombreux entraîneurs que les équipes ont de nos jours, il doit bien y avoir un ou deux professeurs de théâtre.

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Mes connaissances très limitées du football suggèrent que la fictionnalisation flagrante est pire dans le football professionnel masculin de haut niveau que dans le football international féminin (bien que de nombreux joueurs soient désormais également professionnels), mais le football semble être un sport où les arbitres ne peuvent s’attendre à aucune aide de la part des joueurs pour déterminer ce qui s’est réellement passé sur le terrain. Lorsqu’une faute est sifflée contre vous, la règle est la suivante : protestez avec véhémence. Lorsqu’une action est proche du hors-jeu, tous les membres de l’équipe en défense doivent lever les mains pour signaler une infraction. Lorsqu’un ballon touche un défenseur au-dessus des genoux dans la surface de but, tous les attaquants doivent se saisir les bras et crier « Main !

Au golf, les joueurs sont libres de s’imposer des pénalités et, chose remarquable, ils le font souvent. Jean Béliveau, capitaine de longue date des Canadiens de Montréal, qui, à la retraite, a décliné l’offre de Jean Chrétien de devenir gouverneur général, avait la réputation d’être honnête et juste dans ce domaine. Il a toutefois été aidé par le fait que son équipe disposait des meilleurs tueurs de pénalités de la ligue et d’une équipe d’attaquants capables de marquer rapidement un but dans le cas peu probable où l’équipe adverse en marquerait un en avantage numérique.

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Mais la seule franchise dans le football vient des vidéos. On pourrait penser que les vidéos sur YouTube montrant les postures enfantines et les fausses déclarations des joueurs feraient honte à ce genre de comportement. Pourtant, le côté lutte professionnelle de ce que l’on appelle le beau jeu semble perdurer.

Il ne s’agit pas de dire que l’espionnage des pratiques d’une équipe adverse, bien que déjà inconnu avant l’invention des drones, n’est pas déshonorant, « à la Belichick », pour reprendre le terme footballistique. Les formations utilisées par les adversaires, les coups de pied arrêtés qu’ils prévoient lorsque leur jeu dramatique se solde par un coup franc à proximité du but adverse, voilà des choses utiles à savoir.

Aussi intriguant que soit le fait de voir le Canada aller à contre-courant et utiliser des aides à l’entraînement relativement high-tech comme les drones, à mon avis, les deux faits les plus intéressants à propos de cette aventure de drones étaient les suivants :

Premièrement, que les deux derniers entraîneurs de l’équipe nationale féminine, John Herdman et Bev Priestmansont tous deux nés à Consett, une ville de 30 000 habitants dans le comté de Durham, dans le nord-est de l’Angleterre. Ce n’est pas tout à fait une coïncidence. Herdman a commencé à entraîner Priestman quand elle avait 12 ans (tout cela selon Wikipédia) et elle était son assistante avant de lui succéder en 2020. Comme les téléspectateurs de Masterpiece Mystery le savent, le nord-est de l’Angleterre peut être un endroit difficile. Hélas, je m’attends à ce que nous n’entendions plus l’accent captivant de Tyneside parmi les entraîneurs de football canadiens avant un bon bout de temps.

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Deuxièmement, l’opérateur du drone, Joseph Lombardi, a été arrêté pour avoir fait voler un drone dans une zone non autorisée, une affaire assez grave étant donné l’ampleur olympique de la sécurité olympique, et a été condamné à huit mois de prison avec sursis – le tout en 48 heures. Bien qu’il ait ensuite quitté la France, il n’a pas été expulsé, le vol du drone ne justifiant pas son expulsion et l’espionnage sportif n’étant pas (encore) un crime. (Et cela ne devrait pas l’être : une ligue peut avoir intérêt à empêcher ses équipes de s’espionner les unes les autres, mais le grand public en a-t-il intérêt ? Hélas, au Royaume-Uni, le discours du roi a récemment annoncé la création d’un nouvel « organisme de régulation indépendant du football pour assurer une plus grande durabilité du jeu et renforcer la protection des supporters ». Le nouveau ministère travailliste poursuit ainsi l’empiétement du gouvernement dans tous les domaines de la vie moderne.)

Quarante-huit heures ne constituent probablement pas un record national français en matière d’enquête et de condamnation, mais selon les normes canadiennes, cela semble remarquablement rapide. Dans ce pays, les premières dates d’audience ont généralement lieu des mois après un incident et de nombreuses affaires durent des années. En revanche, je me souviens qu’au cours d’une année passée en France, j’ai vu à la télévision un jeune homme impliqué dans une bagarre dans un bar le samedi soir et le jeudi suivant, ce qui marquait le début de quatre mois de « prison fermée ». Bien que les autorités françaises aient maintenant une politique de justice pénale efficace, page web en vous expliquant que votre peine de « prison ferme » peut ne pas être si « ferme », cette approche pragmatique de la justice rapide est quelque chose que davantage de pays devraient imiter.

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Les systèmes judiciaires peuvent commettre deux types d’erreurs : condamner un innocent ou libérer un coupable. La France ne fait pas toujours les choses comme il faut. Marie-Antoinette, dont la tête coupée s’est adressée au monde entier depuis ses genoux lors de la cérémonie d’ouverture de la Cour suprême vendredi dernier, n’a peut-être pas eu droit au procès le plus équitable. Si le fait de prendre plus de temps réduit le taux d’erreur, c’est un bon argument en faveur de ce type de procès. Mais les retards ont aussi un coût, en particulier pour les innocents. Si vous vous retrouvez aujourd’hui confronté à une affaire judiciaire grave, vous perdez un an ou deux de tranquillité d’esprit, sans parler de vos économies. Et parmi ceux qui se contentent d’observer, il existe cette perception corrosive que si les criminels sont punis, ce n’est qu’après un long délai.

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Une justice rapide, aussi brutale soit-elle, peut être préférable à une justice différée.

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