Le Canada compte un nombre record de travailleurs qualifiés, mais pas assez d’activité dans le secteur de la construction

Il n’y a pas si longtemps, le Canada manquait de travailleurs qualifiés. Aujourd’hui, il y a un surplus et il n’y a pas assez de projets de construction pour les soutenir.

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Par Murtaza Haider et Stephen Moranis

Le Canada a encore du mal à atteindre ses objectifs en matière de construction de logements. Jusqu’à récemment, la pénurie de travailleurs qualifiés était considérée comme le principal obstacle à la croissance de la construction de logements. Cependant, les données récentes révèlent une tendance inquiétante : alors que le nombre de travailleurs du bâtiment a atteint un sommet historique, l’activité de construction n’a pas suivi, ce qui a entraîné une baisse significative de la productivité. L’écart entre la croissance de la main-d’œuvre et la production du secteur de la construction constitue un autre défi pour un pays qui s’efforce d’atteindre ses objectifs en matière de logement.

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Les mises en chantier de logements au Canada n’ont pas suivi le rythme de l’augmentation des ressources allouées

Plus tôt cet été, la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) a souligné que malgré « un nombre record de 650 000 travailleurs de la construction » inscrits en 2023, le Canada n’a construit que 240 267 maisons. Si l’on tient compte de la taille gonflée de la main-d’œuvre de la construction, le Canada pourrait construire plus de 400 000 maisons chaque année.

Les données en ligne de Statistique Canada sur la productivité et la taille de la main-d’œuvre remontent à 1997. Depuis cette année-là, la main-d’œuvre du secteur de la construction résidentielle au Canada a augmenté de 136 %, tandis que le nombre de mises en chantier n’a augmenté que de 63 %. Cela suggère que la croissance de la main-d’œuvre n’a pas entraîné une augmentation proportionnelle des mises en chantier.

Les données censurées à gauche du rapport de la SCHL suggèrent que la construction de logements a augmenté, mais seulement parce que la série de données a commencé en 1997. Si la série avait commencé en 1987, les données révéleraient que le Canada a construit 246 000 nouvelles maisons cette année-là, soit plus qu’en 2023. Une analyse comparative de la taille de la main-d’œuvre du secteur de la construction et de la production de logements de 1987 à aujourd’hui pourrait démontrer que, malgré une croissance substantielle de la population active, il n’y a pas eu d’augmentation significative de la production annuelle de logements.

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La SCHL a produit plusieurs scénarios de production de logements, en tenant compte d’une hausse de la productivité grâce à l’augmentation du nombre de travailleurs de la construction. Si la productivité moyenne du travail de 1997 à 2023 avait été maintenue, 377 000 logements auraient été mis en chantier en 2023, ce qui représente une augmentation de 57 % par rapport aux mises en chantier observées. Dans un scénario de productivité maximale du travail au cours de la même période, près de 400 000 logements auraient été produits en 2023, soit 66 % de plus que les mises en chantier réelles.

Jusqu’en 2022, l’opinion dominante était que le manque de main-d’œuvre qualifiée était le principal obstacle à l’atteinte des objectifs de construction résidentielle du Canada. Cependant, les données récentes suggèrent que les pénuries de main-d’œuvre ne sont plus les seules en cause. Le problème le plus urgent aujourd’hui est la baisse de la productivité de la main-d’œuvre dans le secteur de la construction.

Le rapport de la SCHL indique que « de 1999 à 2004, le nombre de travailleurs par mise en chantier était bien inférieur aux chiffres actuels, ce qui signifie que la productivité était plus élevée il y a 20 à 25 ans ». Il est primordial de déterminer les causes du déclin de la productivité du secteur de la construction.

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Le rapport met en évidence la structure fragmentée du secteur de la construction résidentielle au Canada. Un grand nombre de très petites entreprises construisent la plupart des logements au Canada : 69 % de l’activité de construction concerne des entreprises comptant moins de cinq employés. Il est intéressant de noter qu’une seule entreprise de construction résidentielle au Canada compte plus de 500 employés.

La structure atomisée des entreprises de construction canadiennes n’est pas une découverte nouvelle. Le professeur Michele Buzzelli de l’Université Western a étudié systématiquement le secteur à la fin des années 1990. Ses recherches, publiées dans Environnement et aménagement du territoire A En 2001, une étude a révélé qu’en 1960, plus de 94 % des constructeurs canadiens comptaient moins de 26 employés. Les entreprises de construction comptant plus de 100 employés représentaient moins de 1 % de l’industrie.

En 1973, la structure du secteur de la construction avait évolué de telle sorte que la part des constructeurs comptant plus de 100 employés atteignait 4,4 %. Les années 1970 ont également marqué le pic de la construction résidentielle au Canada, malgré une population deux fois moins nombreuse et une main-d’œuvre beaucoup plus réduite.

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Cela soulève une question cruciale : comment le Canada pourrait-il construire plus de logements plus rapidement avec une main-d’œuvre plus restreinte ? Il est essentiel de comprendre les facteurs qui ont stimulé la productivité de la main-d’œuvre dans le secteur de la construction dans les années 1970 et d’identifier les obstacles à la productivité aujourd’hui pour résoudre la crise actuelle du logement.

Les entreprises canadiennes de construction devront peut-être augmenter leur taille pour réaliser des économies d’échelle dans le secteur du logement. Cela nécessitera des regroupements et des fusions, permettant aux plus grandes entreprises de tirer parti de leur taille pour négocier de meilleures ententes avec les fournisseurs et les autres entités de la chaîne d’approvisionnement du secteur de la construction.

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Le gouvernement canadien a pour objectif de construire 3,87 millions de nouveaux logements d’ici 2031. Cette tâche ardue est aggravée par le fait que l’augmentation de la population active n’a pas aidé. Alors que le syndrome du « pas dans ma cour », les frais d’aménagement excessifs et les retards d’approbation entravent l’offre de logements, le secteur de la construction doit également trouver des solutions pour stimuler la productivité.

Murtaza Haider est le doyen associé des programmes d’études supérieures et le directeur de l’Urban Analytics Institute à la Ted Rogers School of Management de la Toronto Metropolitan University. Stephen Moranis est un vétéran du secteur de l’immobilier. Vous pouvez les contacter sur le site Web du Haider-Moranis Bulletin, www.hmbulletin.com.

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