mardi, novembre 26, 2024

La guerre et la térébenthine

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La version suivante du livre a été utilisée pour créer ce guide : Hertmans, Stefan. Guerre et térébenthine. New York : Pantheon Books, 2016.

Plus de trente ans après la mort de son grand-père Urbain Martien, le narrateur décide enfin de lire les carnets de notes personnelles que lui a laissés son grand-père. Il est poussé à le faire à l’occasion du centième anniversaire de la Première Guerre mondiale, une guerre dans laquelle son grand-père avait servi et avait joué un rôle important dans sa vie. Le narrateur a de forts souvenirs de son grand-père comme d’une figure stoïque pendant son enfance, se souvenant de lui comme d’un homme calme qui travaillait avec diligence sur son art et transmettait son amour pour la peinture à son petit-fils. Des années après sa mort, Urbain Martien, originaire de Gand, reste un élément fort dans l’esprit de son petit-fils, qui est devenu écrivain et est continuellement intrigué par la vie que son grand-père a vécue au fil des ans, y compris les fragments d’histoires qu’il a entendues sur l’enfance de son grand-père et son implication dans la Grande Guerre.

Dans ses journaux, le narrateur raconte l’enfance de son grand-père, né de Céline Andries, fille instruite d’une famille de la classe moyenne, qui a épousé son père, Franciscus Martien, un peintre de chapelles, contre la volonté de sa famille. Ils ont vécu une vie difficile, Céline s’adaptant facilement à son nouvel environnement pour le bien de son mari et de sa famille. Urbain a grandi en voyant son père et sa mère travailler dur, son père peignant dans les chapelles et inspirant son fils tandis que sa mère travaillait prudemment pour aider la famille à survivre. Malgré le lien profond qui existait au sein de la famille, les circonstances financières et la santé défaillante de son père ont forcé Urbain à commencer à travailler tôt, comme apprenti tailleur, pour finalement se diriger vers une fonderie de fer. Alors que son moral s’est lentement effondré en raison du travail éreintant, son père a été attaqué par les socialistes, instillant une profonde méfiance envers le mouvement et ses partisans. La mort d’une voisine a forcé la famille à adopter quelques enfants supplémentaires, dont l’un a été une inspiration pour Urbain toute sa vie pour sa chance de s’instruire.

Lorsque Franciscus eut l’occasion de peindre une église à Liverpool, Urbain devint l’homme de la maison, apportant un soutien financier et émotionnel à sa mère. Une visite dans une usine de gélatine le toucha profondément, lui insufflant un sentiment de profonde détresse à la vue des animaux abattus. Continuant son travail à la fonderie de fer, Urbain commença à prendre des cours d’art, voulant imiter son père. Il était frustré, incapable de maîtriser les techniques de base qui lui étaient enseignées. Finalement, son père revint de Liverpool, plus malade qu’avant. Alors que sa mère prenait soin de lui avec vigueur, son asthme s’aggrava et il finit par mourir. Alors que sa mère entrait dans une longue période de choc, Urbain prit la responsabilité de la maison. Henri de Pauw, un voisin alcoolique, demanda Céline en mariage, arguant qu’elle avait besoin de soutien financier, ce qu’elle accepta à contrecœur. Urbain était furieux et entretenait une relation difficile avec son beau-père malgré la relation amicale qu’il entretenait avec ses demi-frères et sœurs.

Après quatre années de formation dans une école militaire, Urbain fut enrôlé dans l’armée en août 1914, au début de la Première Guerre mondiale. Avec d’autres soldats flamands de Gand, il fut envoyé dans la campagne belge pour affronter les Allemands qui approchaient. Alors qu’ils se déplaçaient d’un endroit à l’autre avec de faibles rations et un moral bas, les soldats flamands furent victimes de discrimination de la part des officiers français. Trouvant un répit temporaire dans le petit village de Schiplaken, le groupe de soldats fut attaqué par l’artillerie lourde et des tireurs d’élite allemands, perdant un grand nombre de soldats avant de se diriger vers Yser en octobre, où, après une longue période de frustration, Urbain fut blessé et envoyé à Liverpool pour récupérer. Sur place, il découvrit momentanément l’église que son père avait été chargé de peindre, reconnaissant son propre visage sur la fresque murale. Urbain retourna au front, mais se blessa à nouveau gravement à la jambe. Il reçut la visite de la reine pendant sa convalescence et décida de partir en voyage pour voir Raymond, son demi-frère, à Swansea. Le ferry fut pris par une tempête à laquelle il survécut de justesse, mais il fut encore plus déprimé par le temps maussade de Swansea. De retour au front, il dut à nouveau faire face à la mort de ses camarades pendant de longues périodes d’inactivité, qui finirent par mener à la fin de la guerre.

Malgré l’esprit jubilatoire du pays, Urbain rentre chez lui brisé, mais son moral remonte le moral lorsqu’il rencontre Maria Emelia Ghys, la fille d’un marchand voisin. Ils tombent amoureux, mais la vie de Maria est emportée par la grippe espagnole, après quoi Urbain épouse sa sœur Gabrielle. Leur relation est tendue, car elle lui rappelle physiquement sa sœur, ce qu’elle perçoit et devient distante en conséquence. Le narrateur passe au peigne fin les peintures d’Urbain, essayant de trouver une trace de Maria et se rendant compte que son reflet est présent dans la représentation d’Urbain de la Vénus de Rokeby. Malgré la tension de leur mariage, Gabrielle et Urbain sont émotionnellement attachés, du moins depuis la perte de Maria. Au cours des dernières décennies de sa vie, Urbain se concentre sur la peinture, et le narrateur reconnaît le dévouement à l’artisanat qui est mis en avant au détriment de l’effet émotionnel. Après une visite à Yser, le narrateur regarde les autoportraits de son grand-père et la distance émotionnelle qu’ils dégagent. Après avoir lu et retranscrit les carnets, le narrateur se souvient de la vie de son grand-père, soldat dévoué qui désirait aussi ardemment devenir artiste, et de la façon dont il a su concilier les deux tout en restant strictement religieux. Il l’imagine à nouveau en soldat aux portes du paradis, demandant la permission d’entrer dans le monde qu’il attendait depuis si longtemps.

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