Brian Jean, de l’Alberta, parle du « programme environnemental radical » du gouvernement Trudeau

« Le monde s’éloigne du programme environnemental radical que certains de ces gens défendent et ils savent qu’en raison de cette perte, ils doivent redoubler d’efforts. »

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Quelque part à Ottawa, Charlie Angus, député néo-démocrate sur le point de prendre sa retraite, doit se frotter les mains de joie. Grâce à ses malices, les plus gros acteurs du secteur pétrolier et gazier ont été écrasés. Mission accomplie!

Angus a non seulement trouvé le moyen de détourner les comités parlementaires, en amenant régulièrement les PDG des sociétés énergétiques à Ottawa pour les réprimander publiquement, mais il a également réussi à faire adopter une nouvelle règle de « greenwashing » dans le projet de loi omnibus C-59, qui a produit l’effet escompté. Plusieurs sociétés de premier ordre, dont le groupe Pathways Alliance, qui regroupe des sociétés d’exploitation des sables bitumineux, ont supprimé tout contenu de leurs sites Web et de leurs médias sociaux.

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Et ce n’est pas parce que leur contenu est erroné ou trompeur. La loi est si mal conçue dès le départ que n’importe qui peut harceler les entreprises en leur intentant des poursuites frivoles. En attendant, les jours s’annoncent radieux et les activistes devraient trouver une nouvelle source de revenus.

Depuis des semaines, je demande à Angus de m’entretenir avec lui. Je suis vraiment curieux de comprendre comment il a réussi à convaincre une majorité de ses compagnons de route à Ottawa d’approuver une loi aussi débilitante. N’entendant pas un seul mot ni un seul murmure d’engagement, j’ai contacté Brian Jean, le ministre de l’Énergie et des Minéraux de l’Alberta, pour connaître son point de vue sur les conséquences de ces menaces de sanctions sur la liberté d’expression des entreprises.

Jean, 61 ans, est chez lui à Fort McMurray — la « Terre promise », dit-il en riant — lorsque nous nous connectons virtuellement, impatient de passer le long week-end avec sa fille de cinq ans. Pourtant, je remarque que cet homme aux cheveux roux et à la barbe touffue est toujours habillé pour le travail, avec une veste de costume bleu foncé et une chemise boutonnée. (D’ailleurs, la comparaison avec Alfred E. Newman et Mad Magazine n’est ni exacte ni juste, mais il n’y a aucune catégorie dans le projet de loi C-59 pour se défendre contre une affirmation aussi fallacieuse.)

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Jean a vécu dans cette communauté du nord de l’Alberta la majeure partie de sa vie, travaillant comme avocat, puis représentant les intérêts des habitants en tant que politicien – à Ottawa en tant que conservateur fédéral pendant une décennie (2004-2014), puis en tant que député provincial et dernier chef du Parti Wildrose avant sa fusion avec le Parti conservateur uni en 2017. Peu après les élections albertaines de mai 2023, la première ministre Danielle Smith a choisi Jean pour gérer le portefeuille de l’énergie.

Les sociétés énergétiques de l’Alberta avec lesquelles Jean a discuté de la règle de « greenwashing » du projet de loi C-59 ont peur, rapporte-t-il. Il s’agit d’une loi très incertaine et le renversement de la charge de la preuve est « odieux ». Et pourtant, Jean croit que les partisans de ce projet de loi — le NPD, les Libéraux, le Bloc Québécois — en comprennent les implications.

« Ils ont conscience de ce qui se passe dans le reste du monde. Ils perdent la bataille. Le monde s’éloigne du programme environnemental radical que certains de ces gens défendent et ils savent qu’en raison de cette perte, ils doivent redoubler d’efforts. »

Angus n’est pas le seul à célébrer à Ottawa; la députée du Parti vert Elizabeth May, championne de longue date du projet de loi C-226 (maintenant loi), serait « ravie » de voir le Canada avancer dans une stratégie de « lutte contre le racisme environnemental », quelle que soit sa signification.

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Jean a travaillé avec May à Ottawa et, même s’il respecte la personne, il ne respecte pas la politique. « Si nous voulons parler de racisme et de tragédie véritables, rétorque Jean, parlons de sécurité énergétique et de pauvreté énergétique.

« Je pense que le gouvernement fédéral a fait preuve de négligence, en toute franchise, dans son incapacité à permettre à notre énergie de circuler dans le monde pour mettre fin à la pauvreté énergétique. C’est tout simplement terrible », affirme Jean. Ce qu’il dit fait écho à ce que j’ai entendu Smith dire lors de la COP28 à Dubaï en novembre dernier.

Plus que tout autre politicien au Canada, ce politicien de longue date de Fort McMurray sait ce que ressentent les gens du secteur pétrolier lorsque l’industrie est assiégée.

L’auteur à succès John Vaillant vient de publier un livre, Fire Weather: The Making of a Beast, qui raconte les histoires apocalyptiques de l’incendie de forêt de mai 2016 qui a dévoré de nombreuses maisons à Fort McMurray, dont celle de Jean. J’ai lu le livre ; c’est un autre coup dur porté à cette communauté. Les habitants sont dépeints comme des bourreaux de travail avides d’argent qui aiment leurs jouets coûteux. Les sables bitumineux sont décrits comme un terrain vague ; « des kilomètres et des kilomètres de terre noire et saccagée, criblée de fosses engloutissantes de stades et de lacs morts et décolorés. »

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Jean n’a pas lu le livre — et après avoir vu l’émotion brute dans sa réaction à une énième attaque contre sa communauté — je l’encourage à ne pas le lire.

« Cette personne (Vaillant) réagit de manière émotionnelle à propos du pétrole », déplore-t-il. « Une réaction émotionnelle et illogique à propos d’un produit. Pas d’un lieu, mais d’un produit. Ils essaient de démolir et de saper la communauté pour réaliser leur programme, à propos d’un produit, le seul endroit au monde où ils peuvent réellement s’exprimer librement, c’est ici. »

Nous sommes d’accord, c’est un problème délicat. Il y a un risque que toute cette hostilité envers le secteur pétrolier et gazier ne fasse que renforcer la détermination des entreprises à retirer leur argent. Alors que les ministres de l’Énergie sont souvent accusés d’être les complices de l’industrie (et Jean sait sans doute ce qui se dit derrière les portes closes), il fait clairement comprendre que ce sont les gens qu’il représente qui sont en cause. Il n’hésite pas à demander davantage de réinvestissements des entreprises en Alberta. « Nous avons eu beaucoup de licenciements (par les entreprises) l’année dernière. Je ne suis pas du tout satisfait de cela », rapporte-t-il. Et il n’est pas non plus satisfait de la création de camps de travail pour soutenir les travailleurs itinérants qui viennent et reviennent sur les sites d’exploitation des sables bitumineux. « Allons-nous construire les meilleurs camps de travail de la planète ou les meilleures communautés ? », s’emporte-t-il.

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Mais contrairement à Angus, Jean préfère utiliser la carotte plutôt que le bâton. « Les carottes sont géniales parce qu’on peut les placer là où on veut et les gens suivront. Les bâtons, vous savez, ne fonctionnent pas très bien parce qu’on ne sait pas où ils vont aller une fois qu’on les a appliqués. »

Si Jean est un ambassadeur pour quelqu’un, ce sont bien les habitants de Fort McMurray. Calgary et Vancouver viennent d’être classées par l’Economist Intelligence Unit dans le top 10 des villes les plus agréables à vivre au monde en 2024. Jean souhaite que davantage de villes de l’Alberta soient incluses dans cette liste, y compris Fort McMurray.

« C’est l’un des meilleurs endroits au monde où vivre », affirme-t-il. « Il y a cinq rivières. C’est un endroit magnifique. Le revenu par habitant y est le plus élevé de tous les ménages canadiens. On y trouve certaines des innovations les plus étonnantes… et plus de brevets que partout ailleurs au pays. »

Fort McMurray ne veut pas seulement de l’argent, mais aussi des gens, conclut-il. « Et le fait que les gens restent loin de l’endroit contribue en fait à l’agenda éco-vert. »

Personne, pas même Angus, ne va couper le son du discours de Jean en faveur de sa ville natale.

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