Adieu : le deuil interdit


« A Valediction: Forbidding Mourning » présente de nombreuses caractéristiques associées à la poésie métaphysique du XVIIe siècle en général, et à l’œuvre de Donne en particulier. Le contemporain de Donne, l’écrivain anglais Izaak Walton, nous dit que le poème date de 1611, lorsque Donne, sur le point de voyager en France et en Allemagne, écrivit pour sa femme ce discours d’adieu, ou discours d’adieu. Comme la plupart des poèmes de l’époque de Donne, il n’a pas été imprimé du vivant du poète. Le poème a été publié pour la première fois en 1633, deux ans après la mort de Donne, dans un recueil de ses poèmes intitulé Chansons et sonnets. Cependant, même de son vivant, la poésie de Donne est devenue célèbre parce qu’elle circulait en privé sous forme de manuscrits et de copies manuscrites parmi les Londoniens lettrés.

Le poème réconforte tendrement l’amant du narrateur lors de leur séparation temporaire, en lui demandant de se séparer calmement et tranquillement, sans larmes ni protestations. Le narrateur justifie la désirabilité d’un tel calme en développant les façons dont les deux partagent un amour sacré, à la fois sexuel et spirituel. La célébration de l’amour terrestre par Donne de cette manière a souvent été qualifiée de « religion de l’amour », un élément clé de nombreux autres poèmes célèbres de Donne, tels que « La Canonisation » et L’extaseDonne considère leur amour comme sacré, élevé au-dessus de celui des amants terrestres ordinaires. Il soutient que grâce à la confiance que leur amour leur donne, ils sont suffisamment forts pour supporter une séparation temporaire. En fait, il découvre des moyens de suggérer, par le biais de la vanité métaphysique, que les deux possèdent soit une seule âme et ne peuvent donc jamais être vraiment divisés, soit des âmes jumelles connectées en permanence l’une à l’autre. Une vanité métaphysique est une métaphore ou une comparaison étendue dans laquelle le poète établit une comparaison ingénieuse entre deux objets très différents. « A Valediction: Forbidding Mourning » se termine par l’une des vanités métaphysiques les plus célèbres de Donne, dans laquelle il défend la proximité des amants en comparant leurs deux âmes aux pieds d’un compas à dessin – une comparaison qui ne viendrait généralement pas à l’esprit d’un poète écrivant sur son amour !



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