Howard Levitt : Le passé du commissaire aux droits de l’homme expose l’agence aux allégations de partialité

Opinion : Même l’apparence d’un parti pris peut faire basculer les décisions dans un vide juridique

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Birju Dattani était un fonctionnaire relativement inconnu jusqu’à il y a deux semaines. Jeune avocat, il n’avait occupé que des postes moyens au sein de commissions des droits de la personne et, plus récemment, au Collège Centennial. Il a été soudainement nommé président de la Commission canadienne des droits de la personne, l’un des trois postes les plus importants dans le domaine des droits de la personne au pays.

Mais, selon le ministre de la Justice Arif Virani, qui l’a nommé, lors de l’entretien et de la vérification des antécédents qu’il a menés, il n’a pas été informé du passé de Dattani, un passé qui a créé un tollé national.

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Ce contexte a été décrit dans la chronique de samedi dernier et comprenait le partage d’une plateforme en Angleterre avec un membre d’une organisation fondamentaliste islamiste interdite opposée à l’existence de l’État d’Israël et la publication de liens sur les réseaux sociaux vers des articles comparant les Israéliens aux nazis et les Palestiniens aux Juifs incarcérés dans le ghetto de Varsovie.

Dattani a nié avoir de telles opinions. Ce qui est apparu plus tard (et donc non mentionné dans ma chronique) est qu’il avait également écrit un article dans lequel il soutenait que la terreur est une stratégie rationnelle avec des taux de réussite élevés plutôt que de le dénoncer comme une atrocité en matière de droits de l’homme et un acte de violence politique.

Lorsque les révélations sur ses nombreuses implications furent révélées, les organisations juives et d’autres exigeèrent que sa nomination soit annulée.

Il semblait que cela allait se produire, mais les voix habituelles de la gauche se sont élevées, affirmant qu’il était victime d’une campagne de diffamation et qu’il était attaqué uniquement parce qu’il était musulman.

Ce que les partisans crédules de Dattani ne comprennent pas, c’est qu’en tant que président de la Commission des droits de la personne, la simple apparence de partialité ou la crainte raisonnable de partialité de la part d’une personne qui comparaît devant lui est un motif de disqualification immédiate. Il n’est pas nommé à un conseil de commercialisation des œufs ou à une commission du blé, mais à la tête de l’administration même des droits de la personne dans ce pays. Son expérience dans ce domaine doit être irréprochable. C’est loin d’être le cas.

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S’il n’est pas démis de ses fonctions, à la lumière de ses déclarations et de sa conduite radicales antérieures, les plaignants juifs ou toute personne accusée d’islamophobie pourraient contester toute décision dans laquelle il est impliqué, encombrant ainsi notre système judiciaire avec ce qui, à mon avis, serait des révisions gagnantes et méritoires.

Ce que ces critiques oublient également, c’est qu’un commissaire avec un tel bilan jetterait le discrédit sur l’ensemble de la Commission, ce qui n’est pas du tout dans l’intérêt des Canadiens.

Jordan Peterson pourrait dire, ironiquement : « Allez, laissez la CHRC s’effondrer à juste titre sous le poids de sa propre ironie et de son politiquement correct. » Et ce scandale, qui s’ajoute aux allégations selon lesquelles la CHRC aurait discriminé ses employés noirs, pourrait bien être le dernier.

Mais cela ne peut sûrement pas avoir été l’objectif de Virani en nommant Dattani.

La semaine dernière, j’ai discuté de la loi concernant à la fois les cadres qui ne divulguent pas, même si on ne leur demande pas, des antécédents qui seraient importants pour leur emploi et tout employé qui a menti de manière significative lors d’un entretien d’embauche. Les deux sont des motifs de licenciement. Dattani a-t-il falsifié ses antécédents, choisi de ne pas les divulguer ou, comme du moins un rapport récent de CBC a suggéré de reconnaître au moins certaines mais pas toutes ses publications controversées, mais a quand même été embauché ?

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Virani mène actuellement une enquête. Une enquête sur ses propres pratiques de recrutement est sans doute la plus appropriée.

Mais, en ce qui concerne Dattani, aucune enquête n’est nécessaire, malgré le refrain constant du lobby des enquêteurs selon lequel toutes les formes de mauvaise conduite doivent être examinées avant qu’un employeur puisse licencier pour motif valable. Les enquêtes ne sont pas légalement requises et, pour toutes les raisons susmentionnées, une personne ayant le passé de Dattani ne devrait jamais diriger notre commission fédérale des droits de la personne et cette nomination doit prendre fin immédiatement.

Cela nous amène à nous interroger sur son statut au Collège Centennial. Jeudi, le système téléphonique de l’établissement l’indiquait comme employé et son départ n’avait pas été annoncé (il ne devait pas commencer à travailler au CHRC avant plusieurs semaines).

Supposons qu’une entreprise apprenne soudainement que l’un de ses dirigeants a commis une faute dans le passé qui l’aurait empêchée de l’embaucher.

Existe-t-il un recours ? En général, cela peut être un motif de licenciement sans indemnité.

L’affaire phare sur ce sujet est celle de Philip Kelly, licencié pour avoir téléchargé de la pornographie juvénile chez lui et qui a été poursuivi au pénal (mais jamais condamné à ce stade). Le tribunal a jugé que le licenciement était justifiable car l’association de Linamar avec un employé qui a commis de tels actes portait atteinte à sa réputation.

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Une différence pourrait être que la conduite présumée de Dattani s’est produite il y a des années, et non pendant son emploi chez Centennial.

L’école aurait toutefois toujours des motifs de poursuites s’il avait induit en erreur ses intervieweurs ou s’il avait omis de divulguer des comportements compromettant sa capacité à exercer ses fonctions de directeur des droits de la personne.

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Ce qui est tout à fait clair, c’est que ses associations passées, ses écrits et sa conduite devraient le disqualifier pour tout rôle impliquant les droits de l’homme, et encore moins comme chef de file de la commission des droits de l’homme du gouvernement fédéral.

Howard Levitt est associé principal de Levitt LLPavocat spécialisé en droit du travail et de l’emploi avec des bureaux en Ontario, en Alberta et en Colombie-Britannique. Il pratique le droit du travail dans huit provinces et est l’auteur de six livres, dont Law of Dismissal in Canada.

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