vendredi, novembre 22, 2024

L’historique des actions bancaires montre que les réactions excessives aux récents événements du marché mettent les investisseurs en danger

Ignorer votre propre faillibilité plutôt que d’accepter celle des autres vous condamnera à faire encore et encore les mêmes erreurs.

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Et si je vous disais qu’il existe un investissement magique, totalement liquide, qui n’a jamais eu de rendement négatif sur cinq ans au cours des 17 dernières années et qui a produit un rendement annuel moyen de plus de 11 % pendant cette période, y compris la grande crise financière de 2008, l’effondrement du marché dû à la COVID-19 en 2020 et de nombreux autres événements négatifs en cours de route ?

Il s’avère que cet investissement existe bel et bien et qu’il verse régulièrement des dividendes toujours plus élevés et fiscalement avantageux aux investisseurs, qu’il est libellé en dollars canadiens et qu’il est accessible à tous ceux qui lisent cet article. De quoi s’agit-il ? Il s’agit des banques canadiennes. Ces mêmes banques dont la valeur augmente et diminue à chaque événement macroéconomique ; ces mêmes banques qui font l’objet d’innombrables achats et ventes de la part des analystes ; et ces mêmes banques auxquelles un nombre apparemment incalculable d’experts en investissement consacrent une bande passante pratiquement illimitée.

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Pour obtenir ces rendements, il ne faut pas une analyse quotidienne, ni la lecture des dernières lettres des analystes, ni un algorithme de trading sophistiqué, ni même la mentalité d’un trader. Il faut de la patience, un peu de courage lorsque la dernière crise frappe et une vision à long terme de l’histoire, de la qualité et des performances.

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Pourquoi si peu d’investisseurs sont-ils capables de faire abstraction du bruit et d’obtenir ces rendements par eux-mêmes ? La réponse se trouve dans un domaine de la finance comportementale communément appelé biais de récence, où les individus ont tendance à accorder un poids disproportionné aux informations ou événements récents par rapport aux performances et données historiques, ce qui conduit à des prises de décision erronées en raison de leur court-termisme.

Demandez à l’investisseur moyen (nous laisserons de côté les traders dans cette discussion, car leur mission est entièrement différente de celle d’un véritable investisseur) quel est son horizon de placement et il vous dira qu’il est de 10 à 20 ans. Demandez-lui quel est son profil risque/rendement et il vous dira qu’il peut ignorer les fluctuations du marché à court terme en échange d’un rendement annualisé attendu à long terme de 10 %. Et s’il recherche des flux de trésorerie, il vous dira qu’investir dans des actions à dividendes est une forme de « paiement pour attendre », ce qui le rend encore plus patient et résilient.

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Et pourtant, très peu de ces investisseurs ont réellement obtenu les rendements ajustés au risque décrits au début de cette chronique. Si l’on laisse de côté les frais de placement et les conseillers, on se résume au simple fait que la plupart des investisseurs souffrent d’un biais de récence, c’est-à-dire qu’ils achètent lorsque le marché est en plein essor et vendent lorsque le marché se calme.

Si nous continuons à examiner les banques canadiennes (en les utilisant non pas comme les plus grandes entreprises de tous les temps, mais plutôt comme un indicateur des entreprises généralement bien gérées qui développent leurs activités et leurs profits au fil du temps), les données citées ci-dessus représentent l’indice Solactive Equal Weight Canada Banks de 2007 à aujourd’hui.

Aussi impressionnant que soit ce profil de rendement, un autre indice, le Solactive Canadian Bank Mean Reversion Index TR, est encore plus impressionnant. Il se rééquilibre chaque trimestre, surpondérant les trois moins performants des six banques et sous-pondérant les trois plus performants.

En allant à contre-courant, en réagissant aux mauvaises performances en ajoutant des positions plutôt qu’en les vendant (et vice versa), cet indice de retour à la moyenne n’a connu aucune période négative glissante sur cinq ans et a rapporté près d’un pour cent de plus aux investisseurs sur une base annualisée que son cousin à pondération égale.

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Pourquoi cet indice devrait-il surperformer l’indice qui pondère de manière égale ses composantes plutôt que de surpondérer les moins performants ? Précisément parce que cet indice, par sa composition formelle, compte sur des investisseurs souffrant d’un biais de récence sur des périodes relativement courtes et profite de cette fragilité de la condition humaine.

Le biais de récence s’applique naturellement à des décisions d’investissement qui vont bien au-delà de la décision d’acheter ou de vendre des actions de banques canadiennes. Les investisseurs sont constamment bombardés d’informations sur ce qui est chaud et ce qui est froid, et ils sautent souvent dans un train à grande vitesse beaucoup trop tard ou abandonnent au premier signe de stress majeur.

Parfois, bien sûr, les thèses d’investissement se révèlent fausses (ce qui n’est pas le cas d’un investissement qui enregistre de mauvais résultats sur un mois, un trimestre ou même un an), et ce qui semblait être une bonne idée doit être abandonné au profit de quelque chose de mieux. C’est non seulement acceptable, mais aussi un ingrédient nécessaire pour un succès à long terme.

Recommandé par la rédaction

Prendre des décisions sur ce qui fonctionnera à l’avenir en se basant largement sur ce qui s’est passé dans un passé récent conduit à un comportement irrationnel des investisseurs et à des rendements sous-optimaux.

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Soyez conscient de vos biais cognitifs lorsque vous prenez des décisions d’investissement importantes, en particulier de votre dépendance excessive aux événements récents, qu’ils soient bons ou mauvais. Ignorer votre propre faillibilité plutôt que d’accepter celle des autres vous condamnera à commettre les mêmes erreurs encore et encore.

David Kaufman, JD, CAIA, est le fondateur et co-PDG de Westcourt Capital ULC.

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