lundi, décembre 23, 2024

Le rêve d’une banque de l’Ouest canadien vient de devenir réalité face aux acteurs régionaux

John Turley-Ewart : La CCB avait pour mission de servir les gens de l’Ouest. Elle sera mieux placée pour le faire en tant que partie intégrante de la Banque Nationale.

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Lorsque la Banque canadienne de l’Ouest a ouvert ses portes en 1984, elle était une banque en mission.

En Alberta, l’exaspération à l’égard des grandes banques torontoises remontait au début des années 1920, mais le Programme énergétique national d’Ottawa et la récession du début des années 1980 avaient porté la frustration à de nouveaux niveaux.

Fondée par le Dr Charles Allard et Eugène Pechet, ce qui était à l’origine connu sous le nom de Banque de l’Alberta serait dirigée par des « gens sensés ». Son siège social serait situé dans l’Ouest (Edmonton), où les grandes banques « hésitaient parfois à prêter ». La gestion serait « agile » et « non bureaucratique » et « la prise de décision serait locale », ont déclaré les fondateurs. Et enfin, les directeurs de succursales et leur personnel « connaîtraient les industries locales et feraient des affaires locales ».

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De par sa conception, ce qui est rapidement devenu la Banque canadienne de l’Ouest (CWB) était un type différent de banque canadienne, une banque qui incarnait un rêve que de nombreuses personnes en Alberta et dans d’autres régions de l’Ouest canadien nourrissent depuis longtemps, celui d’avoir leur propre banque, dirigée par la population locale. qui comprenaient leur métier.

Mais quarante ans après son ouverture, le projet de fusion de 5 milliards de dollars proposé cette semaine avec la Banque Nationale, basée au Québec, a montré que même la CWB, malgré son succès en passant à 39 succursales, principalement en Alberta, ne pouvait pas remplir cette mission uniquement en tant qu’acteur régional.

Au Canada, le succès durable dépend de la création de franchises bancaires nationales qui facilitent un meilleur accès au capital et une meilleure gestion des risques.

L’histoire des banques canadiennes en témoigne. Entre 1867 et 1925, la Banque de Montréal a absorbé sept autres banques, élargissant ainsi sa présence dans les provinces de l’Atlantique, en Ontario et dans l’Ouest. Durant la même période, la Banque Scotia fusionne avec cinq banques, lui permettant ainsi de consolider sa position dans les provinces de l’Atlantique et de s’implanter en Ontario, notamment à Toronto et à Ottawa. La Banque Canadienne de Commerce a fusionné avec neuf banques au cours de cette période, ce qui a permis à la banque de Toronto de consolider des positions solides au Québec, dans les provinces de l’Atlantique ainsi que dans l’Ouest canadien. RBC n’était pas loin derrière, fusionnant avec huit banques. Deux banques qui comptaient uniquement sur leur croissance organique, la Banque de Toronto de l’Ontario et la Banque Dominion, ont fusionné en 1955 et ont continué à bâtir la franchise nationale et prospère de la Banque TD que les Canadiens connaissent aujourd’hui.

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Les difficultés endurées par les petites institutions financières de l’Ouest canadien renforcent l’expérience canadienne qui motive les banquiers à bâtir des institutions nationales. En 1985, deux petites banques albertaines ont fait faillite : la Banque commerciale canadienne et la Banque Northland. Les conséquences de ces échecs ont conduit à la création d’une commission d’enquête et à des changements dans l’inspection des banques gouvernementales au Canada.

D’autres exemples abondent. La première banque à charte de l’Ouest canadien, la Commercial Bank of Manitoba, avait son siège social à Winnipeg et a démarré ses activités en 1884. Elle comptait dix succursales au Manitoba lorsqu’elle s’est effondrée en 1893. La petite Banque de Vancouver a démarré ses activités en 1908 et s’est soldée par un désastre en 1914. .

La Weyburn Security Bank de la Saskatchewan a ouvert ses portes en 1910 et a fait des affaires florissantes dans cette province jusqu’à ce que la Grande Dépression révèle ses faiblesses. Lorsque la Banque canadienne de commerce l’absorba en 1931, elle était insolvable.

La plus grande banque basée dans l’Ouest canadien était l’Union Bank of Canada. Elle a été fondée au Québec en 1865, mais a déménagé son siège social à Winnipeg en 1912 et a entrepris de construire des centaines de succursales dans l’Ouest. Curieusement, certains gouvernements provinciaux occidentaux n’étaient pas enclins à le soutenir. La concentration régionale et la mauvaise gestion n’ont pas aidé la banque lorsque l’économie canadienne est tombée dans une profonde récession après la Première Guerre mondiale. Lorsque la Banque Royale l’a absorbée en 1925, elle a rendu service aux services bancaires canadiens.

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Le gouvernement du Manitoba a appris de dures leçons après son entrée dans le secteur bancaire pendant la Première Guerre mondiale. Il a ouvert la Manitoba Cooperative Land Bank en 1917 et a encouragé la création de sociétés de crédit rurales, de petites organisations gérées localement qui approuvaient les prêts aux agriculteurs en utilisant les fonds de la province collectés par l’intermédiaire de sa banque foncière (connue plus tard sous le nom de Bureau provincial d’épargne du Manitoba). Au début des années 1930, le projet avait coûté des millions de dollars aux contribuables manitobains et fut abandonné.

La CCB se démarque parmi les banques de l’Ouest canadien. Elle est bien gérée, jouit d’une solide réputation auprès des clients, n’a pas oublié sa mission, ni les leçons de l’histoire. Le projet de fusion entre la CCB et la Banque Nationale suit la voie historique menant au succès à long terme au Canada. Deux banques, avec des empreintes régionales très différentes, reconnaissant l’opportunité de construire une nouvelle franchise nationale.

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Le rêve d’une grande banque de l’Ouest canadien n’est pas mort. Il vient d’évoluer pour répondre à la réalité bancaire canadienne.

John Turley-Ewart est consultant en conformité réglementaire et historien des banques canadiennes.

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