mardi, novembre 26, 2024

Opinion : Ignorer l’espionnage chinois a fait du Canada le maillon faible parmi les alliés occidentaux

Peter Shawn Taylor : Nous avons laissé partir deux espions éminents une fois que nous les avons découverts. D’autres pays poursuivent les espions chinois, même si cela signifie une détérioration des relations avec Pékin

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Par Peter Shawn Taylor

Buvard de la police d’espionnage chinoise, édition américaine :

janvier 2021: Mayya Mayyappan, scientifique de la NASA condamné à 30 jours de prison pour avoir menti au FBI au sujet de sa participation au programme chinois des mille talents, un « programme établi par le gouvernement chinois pour recruter des individus ayant accès ou connaissant des technologies ou des propriétés intellectuelles étrangères », selon un ministère américain de la Justice. (DOJ) communiqué de presse.

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avril 2023: Charles Liéber, ancien directeur du département de chimie et de biologie chimique de l’université Harvard, condamné à une peine de prison, à une assignation à résidence et à des amendes substantielles pour avoir menti sur sa participation au programme Mille Talents. Lieber, dont les recherches étaient en partie financées par le Département américain de la Défense, gagnait jusqu’à 50 000 dollars par mois en travaillant clandestinement à l’Université de technologie de Wuhan en Chine où, selon un communiqué de presse du DOJ, il était classé comme « scientifique stratégique ». .»

mars 2024: Le Canadien Klaus Pflugbeil et le Chinois Yilong Shao arrêté par le FBI pour avoir prétendument conspiré en vue de voler des informations dans une usine de batteries appartenant à Tesla à Richmond Hill, en Ontario, au nom d’intérêts chinois. « Le FBI traduira en justice quiconque volera nos secrets commerciaux exclusifs dans le but de protéger à la fois l’économie américaine et notre sécurité nationale », a déclaré le bureau dans un communiqué de presse.

Buvard de la police d’espionnage chinois, édition canadienne :

Bonjour. Il y a quelqu’un? …

Yueshang Wang, ancien employé d’Hydro-Québec, arrêté en 2022 pour avoir prétendument volé des secrets sur les batteries de véhicules électriques au nom d’institutions chinoises, demeure la seule personne jamais accusée d’espionnage économique en vertu de la Loi sur la sécurité de l’information de 2001 du gouvernement fédéral. Il attend toujours son procès. Et maintenant, nous savons tous que le Canada a permis à deux espions évidents de quitter le pays après avoir été surpris en flagrant délit d’ouvrir les portes du laboratoire de recherche sur les risques biologiques le plus sécurisé du Canada aux intérêts chinois.

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L’histoire de Xiangguo Qiu et Keding Cheng — deux scientifiques du Laboratoire national de microbiologie (LNM) à Winnipeg qui collaboraient secrètement avec plusieurs institutions chinoises, notamment en participant à divers programmes de « talents » — a été révélée dans les trésors du Service canadien du renseignement de sécurité ( SCRS) et autres documents classifiés publiés par Ottawa en février. Qiu et Cheng vivant désormais en Chine sous de nouveaux noms, le dossier rappelle en permanence à quel point le Canada prend à la légère la menace de l’espionnage, certainement en comparaison avec les États-Unis.

Cet écart transfrontalier s’explique en partie par de graves failles dans le système juridique canadien. En tant que service de collecte de renseignements, le SCRS est le mieux placé pour identifier les crimes d’espionnage. Mais il ne dispose pas de véritables pouvoirs répressifs. Il peut partage ses conclusions avec la GRC, mais cette relation est compliquée par le fait que les informations du SCRS ne sont pas admissibles devant les tribunaux puisque l’agence refuse de divulguer ses sources et ses méthodes.

« Si jamais les avocats de la défense découvrent que la GRC s’est appuyée sur les informations du SCRS, ils exigeront que ces informations soient vérifiées devant les tribunaux », prévient Phil Gurski, ancien analyste stratégique du SCRS. Pour cette raison, les affaires fondées sur les preuves du SCRS ne donnent souvent pas lieu à des poursuites. Il est possible que Qiu et Cheng aient été autorisés à quitter le pays parce que la montagne de preuves les incriminant était inadmissible devant le tribunal.

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En tant qu’organisme de collecte de renseignements et d’application de la loi, le FBI n’est pas confronté à ce problème structurel : il collecte des preuves dans le but explicite de les utiliser devant les tribunaux. Et son historique de condamnations pour espionnage témoigne de son succès.

Au-delà des lacunes dans les capacités canadiennes d’application de la loi, note Gurski, le Canada manque également d’une « culture de sécurité nationale ». Les politiciens et les bureaucrates qui reçoivent les rapports du SCRS négligent ou ignorent habituellement les preuves parce qu’ils n’accordent qu’une faible priorité à ces questions. C’est l’un des principaux enseignements de l’enquête sur l’ingérence étrangère en cours à Ottawa. Les avertissements répétés du SCRS aux responsables fédéraux concernant l’ingérence chinoise dans les élections n’ont pas été suivis d’effet parce que personne ne pensait que c’était très important.

Une attitude aussi blasée à l’égard de la sécurité nationale n’est pas seulement embarrassante, elle a également un impact réel sur les relations internationales les plus importantes du Canada. « Tout dans ces documents renforce la perception selon laquelle le Canada est le maillon faible », affirme Christian Leuprecht, expert en sécurité nationale à l’Université Queen’s et au Collège militaire royal. Les preuves selon lesquelles le laboratoire de détection des risques biologiques le plus sécurisé du Canada a été exploité par des agents chinois employés par le gouvernement fédéral portent atteinte au cœur même de notre statut de partenaire fiable et compétent. Si nous ne pouvons pas protéger nos propres secrets, pourquoi d’autres pays nous confieraient-ils les leurs ?

En conséquence, le Canada se retrouve de plus en plus marginalisé dans les accords de défense et autres collaborations avec nos alliés occidentaux. Et nous ne pouvons nous en prendre qu’à nous-mêmes. « Le message que nous envoyons, dit Leuprecht, c’est que si vous voulez infiltrer un pays, le Canada est un excellent endroit où aller. »

Poste financier

Peter Shawn Taylor est rédacteur principal des fonctionnalités chez Journal C2C.caoù une version plus longue de cette histoire est apparue pour la première fois.

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