Ne vous laissez pas tromper par le hérisson : une sombre histoire de passage à l’âge adulte

couverture du livre Les Terriens

Terriens de Sayaka Murata, traduit par Ginny Tapley Takemori

Depuis son enfance, Natsuki a le sentiment de ne pas être à sa place. Sa famille la ridiculise ouvertement. Personne à l’école ne la comprend. Son professeur profite d’elle. La seule façon pour elle de donner un sens au monde qui l’entoure est d’imaginer qu’elle a accès à la magie et qu’elle pourrait secrètement être une extraterrestre venue d’une autre planète. Et puis il y a son cousin Yuu. En Yuu, Natsuki a l’impression d’avoir trouvé une autre âme qui est étrangère comme elle. Mais lorsque Yuu et Natsuki sont séparés, les deux se font une promesse : survivre. Peu importe ce que.

Maintenant, Natsuki est adulte et ses sentiments d’aliénation n’ont fait que se renforcer. Elle est mariée à un homme qui n’a aucun intérêt à la toucher. Tout son entourage la pousse à fonder une famille. Pendant ce temps, Natsuki est implacablement hantée par les cauchemars de son passé.

Natsuki cherche désespérément à échapper aux pressions de l’âge adulte et aux attentes de ce que signifie être un membre productif de la société. Elle se dirige donc vers le seul endroit où elle se sente chez elle : sa retraite familiale dans les montagnes de Nagano, loin des regards critiques de ses pairs. De plus, elle invite Yuu à la rencontrer là-bas. Mais Yuu arrive à Nagano avec ses propres réflexions sur la façon d’échapper à la société. Sera-t-il prêt à tenir sa promesse envers Natsuki ? Et de quoi seront capables ces deux-là une fois réunis ?

Ce roman, comme vous l’avez peut-être déjà compris, est sombre et inquiétant. Avertissements de contenu pour presque tout ce à quoi vous pouvez penser : cannibalisme, inceste, agression sexuelle, meurtre, traumatisme, maltraitance d’enfants. Ce livre est tout sauf facile à lire. Comme Natsuki, je me suis vraiment accroché aux moments les plus fantastiques de ce roman, espérant des moments de réconfort au milieu de la tristesse de ce qui arrive à notre personnage principal. Et pourtant, tout cela étant dit, je ne pouvais pas mettre Terriens vers le bas. Pas une seconde.

Terriens m’a vraiment parlé comme un récit déchirant de se perdre dans un traumatisme passé et de se sentir étouffé par les attentes des autres. Bien que les circonstances de Natsuki soient extrêmes, je pense que beaucoup d’entre nous (moi y compris) peuvent s’identifier à ces sentiments. J’ai aussi adoré le fait que l’auteur Sayaka Murata n’avait pas peur de rendre cette histoire vraiment très étrange. Ici, Murata reprend de nombreux thèmes et idées de son roman. Femme de dépanneur et les faire exploser en quelque chose d’horrible et d’unique bouleversant. Donc, si vous lisez cela et pensez : « J’aimerais que ce personnage principal mette simplement le feu au monde », Terriens pourrait être votre livre. Si vous aimez les bons livres, même s’ils vous mettent très mal à l’aise, Terriens pourrait être pour vous.

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