mardi, novembre 26, 2024

Les commandants ne devraient pas être en mesure d’ordonner la destruction de preuves après les procès, a déclaré un panel militaire sur les agressions sexuelles

La destruction des preuves a empêché le caporal à la retraite. Sherry Bordage de poursuivre d’autres actions contre d’autres militaires qui l’ont harcelée pour s’être plainte de l’agression sexuelle

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Un commandant ne devrait plus avoir le pouvoir d’ordonner à la police militaire de détruire des preuves après la fin d’une cour martiale, a déclaré une survivante d’une agression sexuelle des Forces canadiennes.

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Cpl-maître à la retraite. Sherry Bordage a fait valoir ce point lors d’une récente présentation au groupe d’experts dirigé par le juge à la retraite de la Cour suprême Louis Arbour. Bordage a noté que le système militaire a permis à son propre commandant à la BFC Borden en Ontario d’ordonner au Service national des enquêtes des Forces canadiennes de détruire les preuves une fois la cour martiale de son agresseur terminée. La destruction des preuves a empêché Bordage d’intenter d’autres actions en justice et de grief contre d’autres membres de l’armée qui ont riposté et l’ont harcelée pour s’être plainte de l’agression sexuelle.

« Le public ne comprend pas que le commandant peut ordonner le SNEFC », a déclaré Bordage, qui a été agressé sexuellement en 2010. « Ils sont au-dessus des lois et ils le savent. Rien n’a changé et rien ne changera.

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Arbour a été chargé avec le gouvernement fédéral libéral de formuler des recommandations pour faire face à la crise actuelle des inconduites sexuelles dans l’armée canadienne.

Le cas de Bordage a été cité dans une autre cour martiale en 2020 alors que des avocats tentaient d’obtenir une réduction de peine pour leur client. Dans le cas de Bordage, son commandant de peloton, l’adjudant-maître DJ Prosser. lui a attrapé le sein et a fait des commentaires sexuellement inappropriés. Prosser a été accusé d’agression sexuelle et d’ivresse.

Mais un accord conclu par des responsables militaires a entraîné la suspension de l’accusation d’agression sexuelle. Bordage n’a pas été consulté. Son commandant de peloton a plutôt été autorisé à plaider coupable à une accusation d’avoir « maltraité une personne qui, en raison de son rang, lui était subordonnée », même si le juge de la cour martiale qui en a résulté a reconnu que l’adjudant-maître avait attrapé la poitrine de Bordage et avait fait des lui fait des commentaires. Prosser a reçu une réprimande et une amende de 1 500 $.

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Lt.-Cmdr. Jamie Bresolin, porte-parole du bureau du grand prévôt des Forces canadiennes, a déclaré à ce journal que les commandants ne pouvaient pas ordonner la destruction de preuves. « Les commandants n’ont pas le pouvoir de diriger la police militaire ou le SNEFC concernant l’élimination des preuves », a noté Bresolin dans un courriel. «Comme pour tout corps policier, le Service national des enquêtes des Forces canadiennes suit les protocoles décrits dans le cadre législatif applicable, y compris la Loi sur la preuve au Canada.»

Mais Bordage a souligné que ce n’était pas vrai. Elle a fourni à ce journal l’ordonnance du 3 mai 2012 que son commandant a émise au SNEFC pour détruire les preuves liées à son cas. L’ordre de destruction faisait partie des documents récemment communiqués à Bordage après qu’elle eut déposé une demande en vertu de la loi sur l’accès à l’information. Parmi les objets détruits figuraient des DVD montrant des entretiens avec la police avec Prosser, l’entretien de Bordage avec la police et des entretiens avec des témoins. Le matériel, qui comprenait des documents papier, a été brûlé.

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Cette destruction de preuves est importante, a déclaré Bordage, car elle comprenait des détails sur le harcèlement auquel elle a été confrontée après avoir signalé l’agression sexuelle. Il comprenait également les noms de ceux qui auraient été impliqués dans ce harcèlement. Bordage a noté que, lorsqu’elle est allée déposer un grief, il n’y avait aucune preuve à l’appui de ses prétentions.

En octobre, Arbour a noté qu’un certain nombre de personnes dont elle avait entendu parler avaient soulevé des préoccupations au sujet de la compétence et de l’indépendance du SNEFC. Elle a recommandé aux autorités civiles d’assumer la responsabilité d’enquêter et de poursuivre les infractions sexuelles dans l’armée. La ministre de la Défense Anita Anand a déclaré qu’elle suivrait cette recommandation.

D’autres recommandations d’Arbour sont attendues ce printemps.

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Mais Bordage a déclaré qu’elle était toujours préoccupée par le fait que les commandants avaient la capacité de s’immiscer dans les cas d’inconduite sexuelle dès les premiers stades de leur signalement aux Forces canadiennes.

Le 10 mars 2021, Bordage a décrit dans une vidéo Facebook les détails de son agression et des représailles auxquelles elle a été confrontée de la part des dirigeants de l’École de génie électrique et mécanique des Forces canadiennes. Dans sa vidéo, Bordage a également révélé les détails d’autres agressions à la base de Borden.

Après 21 ans dans les Forces canadiennes, elle a quitté en 2014, diagnostiquée avec un stress post-traumatique.

Au cours de la cour martiale de Prosser, le juge Lt.-Col. Louis-Vincent d’Auteuil a noté que, même avant le procès, Bordage avait été victime d’abus de la part de ses camarades qui avaient supposé qu’elle était responsable de l’agression. D’Auteuil a également exprimé des inquiétudes sur la façon dont Bordage a été traité par la direction militaire.

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