Sous Justin Trudeau, l’égalité des revenus a augmenté, ce qui était le plan. Mais le sentiment de bonheur des gens a décliné. Ce n’était pas le plan
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La mesure de l’égalité des revenus la plus largement utilisée est le coefficient de Gini, du nom de son inventeur, le statisticien et sociologue italien Corrado Gini (1884-1965). Le coefficient de Gini prend la valeur zéro lorsque l’égalité est parfaite – tout le monde a exactement le même revenu ou la même richesse – et est égal à un lorsqu’une personne possède tout. Statistique Canada publie Coefficients de Gini régulièrement. Leur parcours au fil des années révèle certains faits intéressants qui pourraient s’avérer importants pour évaluer le mérite des programmes politiques des partis en lice lors des prochaines élections.
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À partir de 2015, lorsque le gouvernement Trudeau est arrivé au pouvoir, le coefficient de Gini a chuté jusqu’en 2023 (de 0,314 à 0,288). Cela signifie que les inégalités ont diminué et que l’égalité a augmenté, ce qui était le plan du gouvernement. En revanche, entre 1993 et 2003, lorsque Jean Chrétien était premier ministre, le coefficient de Gini est passé de 0,289 à 0,316. Les inégalités ont augmenté, l’égalité a diminué. Ce n’était probablement pas le plan du gouvernement. Mais c’est ce qui s’est passé.
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Au cours de ces deux périodes, la croissance du revenu réel par habitant a également été très différente. Durant les années Chrétien, croissance économique réelle par habitant en moyenne 2,4 pour cent par an. Sous Trudeau, ce chiffre a été en moyenne d’un huitième, soit seulement 0,3 pour cent par an.
De nombreux facteurs déterminent le taux de croissance économique et le degré d’égalité des revenus dans un pays, trop nombreux pour être discutés ici. Mais il est utile de considérer certaines différences dans les programmes législatifs poursuivis par les deux gouvernements libéraux, celui de Chrétien et celui de Trudeau, que les économistes considèrent comme pertinentes.
Les politiques de Chrétien visaient à éliminer les importants déficits fiscaux dont il avait hérité lors de son entrée en fonction en 1993. Ils l’ont fait en réduisant les dépenses en transferts sociaux, notamment en restreignant l’admissibilité et la générosité de l’assurance-emploi. De telles mesures ont probablement affecté les revenus des pauvres et pourraient bien avoir accru les inégalités de revenus. Les coupes dans la fonction publique, la rationalisation de la réglementation, le remplacement des impôts sur le revenu par des taxes sur la valeur ajoutée (c’est-à-dire la TPS) et la promotion du libre-échange ont tous réduit le rôle du gouvernement dans la vie des Canadiens et renforcé le rôle des marchés et des incitatifs dans l’économie. Les réformes n’étaient généralement pas aussi drastiques que le prétendaient leurs opposants, mais leur effet était réel.
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En revanche, les politiques de Justin Trudeau se sont concentrées sur l’égalisation des revenus et la prévention du changement climatique et ont considérablement accru le rôle de l’État dans l’économie en augmentant les dépenses de sécurité sociale et les subventions aux particuliers et aux entreprises, en renforçant les réglementations et en augmentant les impôts, en particulier dans les classes supérieures. . Pour gérer toutes les nouvelles dépenses et réglementations, la fonction publique s’est développée rapidement.
En bref, la dépendance accrue à l’égard des marchés, provoquée par les politiques de Chrétien, a accru les revenus et les inégalités. D’un autre côté, la réduction du rôle de l’économie de marché, comme l’ont fait les politiques de Trudeau, a accru l’égalité mais a également réduit la croissance économique. Ces corrélations, bien que simples et essentiellement suggestives sans analyse plus poussée, sont cohérentes avec la théorie économique et l’expérience historique.
Il est également intéressant d’examiner ce qui est arrivé au bonheur auto-évalué des Canadiens au cours des deux périodes. Les deux gouvernements voulaient vraisemblablement accroître le bonheur, mais à l’époque de Chrétien, l’indice du bonheur rose de 6,8 à 7,1 sur une échelle de 1 à 10 alors qu’au cours des années Trudeau, il a chuté — de 7,4 à 6,9.
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Toutes sortes de choses affectent vraisemblablement le sentiment de bonheur des gens. Les effets négatifs de la pandémie et du changement climatique pourraient bien avoir contribué au déclin du bien-être des Canadiens au cours des années Trudeau. D’un autre côté, il s’agit de phénomènes mondiaux qui n’expliquent donc pas pourquoi le Canada est passé du cinquième au 15e rang des pays les plus heureux parmi 135 pays classés.
Ces changements de bonheur au cours des deux périodes sont une énigme. Le revenu est un facteur important déterminant de bonheur et il y a plus de Canadiens pauvres subventionnés que de Canadiens riches imposés, ce qui suggère que l’égalité du revenu moyen et le bonheur auraient dû augmenter ensemble lorsque le gouvernement Trudeau a augmenté les impôts de quelques-uns et augmenté les subventions pour le plus grand nombre. Cette baisse du bonheur pourrait plutôt être le résultat de politiques qui ont eu des répercussions négatives sur la vie des Canadiens, mais qui n’ont pas apporté d’avantages compensatoires : réglementations environnementales et autres, augmentation des impôts, inflation et, enfin, immigration rapide qui a contribué à rendre le logement inabordable et le surpeuplement des logements. soins de santé et autres établissements publics.
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En outre, une nouvelle source de malheur pourrait avoir résulté de politiques innovantes qui ont détérioré les relations interpersonnelles qui recherche s’est avéré être « le prédicteur le plus significatif du bonheur général, Satisfaction de la vie, et bien-être. Ces politiques encourageaient la formation de groupes identitaires basés sur les préférences sexuelles, la couleur de la peau, l’origine ethnique, l’âge et le sexe.
La justification de telles politiques se trouve dans la théorie de Karl Marx selon laquelle, sous le capitalisme, les propriétaires bourgeois oppriment le prolétariat des travailleurs, ce qui conduit à un écart toujours croissant entre les revenus des deux groupes. Cette idée s’est maintenant transformée en une vision « éveillée » selon laquelle les revenus inférieurs à la moyenne des membres de groupes identitaires sont causés par les politiques oppressives et discriminatoires des autres Canadiens, mais principalement des hommes blancs.
Pour éliminer les effets de cette discrimination et accroître l’égalité des revenus, le gouvernement Trudeau a imposé des exigences de « diversité, équité et inclusion » (DEI) dans les organisations et institutions canadiennes. De telles exigences peuvent inclure des emplois préférentiels, l’admission d’étudiants, des avantages salariaux et des promotions, etc., qui se font tous aux dépens des Canadiens qui estiment que le mérite comme principal déterminant de la réussite est désormais remplacé par la possession de caractéristiques personnelles dont la valeur est récompensée. par les bureaucraties.
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L’adoption des politiques DEI a conduit à ce qui est très probablement une division qui diminue le bonheur parmi les Canadiens en général, entre les groupes identitaires et même parmi les membres de ces groupes, qui auraient pu s’attendre à plus d’avantages que ce que le système leur a apporté. L’insatisfaction et la division résultant de ces politiques « éveillées » peuvent contribuer à expliquer le déclin du bonheur parmi les Canadiens.
Espérons que les électeurs tiendront compte de tout cela lorsqu’ils évalueront le mérite des programmes des partis concurrents lors des prochaines élections.
Poste financier
Herbert Grubel, professeur émérite d’économie à l’Université Simon Fraser, a été député de Capilano-Howe Sound de 1993 à 1997.
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