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Ce conte parle de Soundiata, le grand souverain du Mali du XIIIe siècle. L’histoire nous vient à travers les siècles d’une longue lignée d’historiens oraux, ou les griots, qui sont chargés de garder vivants les souvenirs du passé. Autrefois accessible uniquement à ceux qui pouvaient comprendre la langue maternelle du griot, qui dans le cas de Soundiata est malinké (ou mandingue), ce récit épique a intrigué l’historien malien Djibril Tamsir Niane. Il transcrit les paroles du griot Djeli Mamoudou Kouyaté et en réalise une traduction française en 1960. En 1965 paraît une traduction anglaise de G. Pickett.
Soundiata illustre l’importance anthropologique de sauvegarder les paroles des historiens oraux avant que l’avènement de l’alphabétisation n’éteigne leurs souvenirs. Les griots, comme la plupart des historiens oraux, travaillent pour un mécène particulier, et à mesure que le système de mécénat tombe en déclin, ces tisserands de contes sont de moins en moins capables de subvenir à leurs besoins avec leurs paroles. L’importance de ces historiens oraux est soulignée dans l’épopée elle-même : un griot joue un rôle important en aidant Soundiata à vaincre son ennemi Soumaoro.
De plus, l’histoire de Soundiata contient des leçons importantes pour les gens de tous les temps. Les apparences peuvent être trompeuses, apprend-on : la mère physiquement répugnante de Soundiata devient une reine honorée, et Soundiata lui-même surmonte un grave handicap pour devenir un grand guerrier. L’hospitalité paie, car les dirigeants qui reçoivent bien Soundiata pendant sa période de paria sont récompensés sous son règne. Surtout, les lecteurs apprennent à respecter leur propre histoire et leurs ancêtres, car ils sont le lien vers un passé glorieux.
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