« Le pays tout entier n’est pas en feu » : l’industrie touristique canadienne est en difficulté

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OTTAWA — L’industrie touristique canadienne tente de se mettre sous son meilleur jour cette semaine, en se présentant devant plus de 500 agents de voyages et voyagistes internationaux lors du plus grand congrès touristique annuel au Canada.

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Mais alors que Rendez-vous Canada a lieu au Centre des congrès d’Edmonton, l’un des plus grands défis auxquels l’industrie touristique canadienne est confrontée se déroule en technicolor à quelques centaines de kilomètres seulement : les incendies de forêt.

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« Le changement climatique constitue une menace essentielle pour le tourisme canadien et pour sa réputation, et c’est ce que nous constatons », a déclaré la ministre fédérale du Tourisme, Soraya Martinez Ferrada.

Le temps chaud et sec dans l’Ouest canadien, exacerbé par le changement climatique, a déclenché un incendie massif la semaine dernière au sud-ouest de Fort McMurray. Cette semaine, il contraint plus de 6 000 personnes à quitter leur domicile.

Certains d’entre eux sont les mêmes habitants dont les maisons ont été rasées par un incendie de forêt majeur dans la même ville il y a à peine huit ans.

En 2023, le Canada a enregistré sa pire saison d’incendies de forêt, avec plus de 6 400 incendies brûlant plus de 150 000 kilomètres carrés dans presque toutes les provinces et territoires.

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Cette saison a commencé un peu plus lentement, mais s’est rapidement inversée au cours du week-end avec d’importants incendies incontrôlables forçant des évacuations et menaçant des villes et des villages de la Colombie-Britannique et de l’Alberta.

Beth Potter, présidente de l’Association de l’industrie touristique du Canada, a déclaré que l’impact direct des incendies de forêt est déjà assez grave.

Mais ce qui rend les choses pire encore, c’est que de nombreuses personnes dans le monde voient les gros titres sur le Canada en feu, dit-elle, et pensent qu’il n’est nulle part où se rendre en toute sécurité dans le pays.

« Il y a actuellement des incendies dans le nord de l’Alberta et de la Colombie-Britannique, mais cela ne signifie pas que le Canada tout entier cesse d’accueillir des visiteurs du monde entier », a-t-elle déclaré.

« Le plus grand défi que nous avons dû relever (l’année dernière) était l’ampleur des incendies par rapport à la taille de notre pays. Les gens ne comprennent pas à quel point le Canada est grand et que le pays tout entier n’est pas en feu.

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L’été dernier, des exploitants touristiques du sud-ouest de l’Ontario lui ont fait part d’annulations dues à des incendies survenus à plus de 3 500 kilomètres de là, en Colombie-Britannique, a-t-elle déclaré.

Alors que des incendies ravageaient certaines parties de huit provinces en juin 2023, Destination Canada a commandé une enquête auprès des Américains. Parmi ceux qui étaient susceptibles de faire un voyage au Canada au cours des six prochains mois, plus de la moitié repensaient leurs plans.

Les deux tiers des Américains prévoyant un voyage au Canada ont déclaré que les incendies auraient au moins un certain impact sur leurs projets, et près de 40 pour cent ont déclaré que les incendies auraient un « impact important ».

Les Américains représentent environ les deux tiers des visiteurs internationaux au Canada.

Martinez Ferrada a déclaré que la solution consiste parfois à être attentif à ce qui se dit sur le Canada dans des endroits qui attirent généralement beaucoup de touristes au Canada. L’été dernier, par exemple, elle a déclaré que l’Allemagne avait émis un avis aux voyageurs avertissant ses citoyens de ne pas voyager au Canada, et en Colombie-Britannique en particulier, en raison des incendies de forêt.

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Une option consiste à tendre la main à l’Allemagne et à lui dire « vous savez que le Canada est grand, vous pouvez peut-être être plus précis », a-t-elle déclaré.

« Quand on pense à l’Europe, le Canada fait quatre fois (la taille de) l’Europe. Vous ne mettriez donc pas une publicité pour toute l’Europe, n’est-ce pas ? »

Les préoccupations vont au-delà des simples incendies. Les hivers plus chauds nuisent également au tourisme de saison froide. Le célèbre canal Rideau est resté fermé en 2023 et n’a pratiquement pas ouvert cette année, car il faisait trop chaud. L’hôtel de glace de Québec, un attrait touristique unique, était en train de fondre, a déclaré Martinez Ferrada.

Potter a déclaré que les conditions météorologiques changeantes ont incité certains voyageurs à être plus prudents en matière de réservation, et beaucoup retardent leurs réservations jusqu’à ce qu’ils soient certains que tout ira bien du point de vue météo. Elle a déclaré que cela rendait difficile pour les opérateurs de planifier le personnel.

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En plus de tout cela, certains opérateurs trouvent également l’assurance plus chère – s’ils peuvent même la garantir – car les risques liés aux intempéries obligent le secteur de l’assurance à repenser les coûts.

Craig Stewart, vice-président du changement climatique et des questions fédérales au Bureau d’assurance du Canada, a déclaré que les grands réassureurs internationaux, qui soutiennent de nombreuses polices d’assurance canadiennes, ont recalculé le profil de risque du Canada à la suite de plusieurs catastrophes météorologiques majeures.

Cela a augmenté les coûts d’assurance pour certains, tandis que d’autres n’ont pas pu obtenir d’assurance du tout.

Stewart a déclaré que le bureau des assurances avait créé un groupe de travail interne pour aider les entreprises qui ne parviennent pas à trouver une solution d’assurance, et que depuis 2020, plus de 3 100 entreprises ont demandé de l’aide. Beaucoup d’entre eux sont liés au tourisme, notamment les hôtels, les restaurants, les propriétés patrimoniales et les centres touristiques.

Martinez Ferrada a déclaré que cette question était le principal sujet de conversation entre les ministres du Tourisme et qu’il s’agissait d’un problème pour lequel il n’y avait pas de remède miracle.

« Ce n’est pas un changement instantané », a-t-elle déclaré. « Nous devons simplement y travailler. »

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