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OTTAWA — Le chef conservateur Pierre Poilievre demande aux chefs d’entreprise de mener leurs propres batailles en ce qui concerne les changements proposés par les libéraux à l’imposition des gains en capital.
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Mais même s’il qualifie leur projet d’« attaque », son bureau reste discret quant à savoir si son parti votera en sa faveur ou non.
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La ministre des Finances, Chrystia Freeland, a présenté la semaine dernière un projet de loi visant à mettre en œuvre le plus récent budget fédéral, qui ne comprenait aucune de ses annonces marquantes.
Le gouvernement devrait plutôt déposer un projet de loi distinct visant à mettre à jour le système fiscal afin que les Canadiens et les entreprises les plus riches paient des impôts sur une plus grande part de leurs bénéfices.
Cela signifie que chaque parti devra prendre position clairement en votant oui ou non.
Les sondages d’opinion publique montrent que les jeunes Canadiens soutiennent de plus en plus les conservateurs – une tendance que le premier ministre Justin Trudeau, qui compte depuis longtemps sur les électeurs de moins de 40 ans, espère inverser.
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Le budget du mois dernier s’est fortement concentré sur la lutte contre l’abordabilité du logement. Freeland et Trudeau ont présenté le plan de dépenses comme étant axé sur « l’équité générationnelle ».
Poilievre a déclaré que les conservateurs voteraient contre le budget.
Mais alors qu’il se présente comme le champion de la classe ouvrière et celui qui comprend le mieux les inquiétudes liées au coût de la vie, appuiera-t-il des mesures qui, selon le gouvernement, ne toucheraient que les Canadiens les plus riches ?
Son bureau ne le dira pas.
« Les conservateurs de bon sens voteront contre le budget inflationniste de Justin Trudeau », a déclaré le porte-parole Sebastian Skamski dans un communiqué.
«La législation dont vous parlez n’existe pas encore en raison de l’incompétence de Justin Trudeau, il nous est donc impossible de nous prononcer sur le sujet.»
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Trudeau et ses ministres ont parcouru le pays pour vanter le fait que les mesures obligeront ceux qui tirent des bénéfices de la vente d’actifs à payer une plus grande part de leur « juste part ».
Les libéraux proposent de rendre imposables les deux tiers plutôt que la moitié des gains en capital.
L’augmentation du taux dit d’inclusion s’appliquerait à tous les bénéfices nets réalisés par les sociétés et à ceux supérieurs à 250 000 $ pour les particuliers. Elles ne s’appliqueraient pas à la vente d’une résidence principale.
Le gouvernement estime que ce changement générerait plus de 19 milliards de dollars de recettes fiscales au cours des cinq prochaines années, contribuant ainsi à financer de nouvelles dépenses, notamment pour des mesures destinées à stimuler la construction de logements.
« Il est évident que les libéraux élaborent leur ‘politique fondamentale’ à la volée », indique le communiqué de Skamski.
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Il a ajouté que « les riches amis de Trudeau » ne paieront pas un sou de plus et que « les travailleurs et les Canadiens de la classe moyenne » seront aux frais des dépenses libérales.
Poilievre a fait allusion à sa propre pensée dans un article d’opinion récent.
Il a imputé ce qu’il a décrit comme « l’attaque » à laquelle les entreprises et les entrepreneurs sont confrontés aux dirigeants d’entreprise eux-mêmes, écrivant que leur approche consistant à succomber aux libéraux de Trudeau n’a pas fonctionné.
« Ils avaient prévu de ne rien faire, à part se plaindre et espérer que leurs lobbyistes inutiles et surpayés rencontreront Chrystia Freeland ou Justin Trudeau pour leur donner du sens pendant que l’opposition harcèle le gouvernement pour qu’il fasse marche arrière », a écrit Poilievre vendredi dernier dans le National Post.
« Si vous voulez arrêter les dernières hausses d’impôts de Trudeau, n’en parlez pas aux politiciens, parlez-en au peuple. »
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Ses commentaires – qui ont été largement diffusés par ses députés et d’autres conservateurs sur les réseaux sociaux – sont conformes au message populiste que Poilievre envoie au monde des affaires depuis qu’il est devenu chef : il donnera la priorité aux gens ordinaires, et non aux « entreprises canadiennes ».
Il a également averti que cette approche ne changerait pas s’il devenait Premier ministre.
L’article d’opinion de Poilievre répondait aux préoccupations exprimées par les associations professionnelles et les entreprises au sujet des modifications proposées sur les gains en capital.
Il a déclaré qu’ils devraient soulever ces questions directement avec leurs patients et leurs employés.
« De toute évidence, mon futur gouvernement fera exactement le contraire de Trudeau sur presque toutes les questions », a-t-il écrit.
On a demandé directement à Poilievre lors d’une entrevue la semaine dernière si un futur gouvernement de Poilievre abrogerait ou conserverait les modifications apportées aux gains en capital.
Il n’a pas précisé, disant seulement qu’il s’agissait encore d’une question « hypothétique ».
Il a fait valoir que le fait d’écarter les changements au régime d’imposition des gains en capital du projet de loi d’exécution du budget équivaut à une « volte-face » de la part des libéraux.
Et même si Poilievre n’a pas précisé ce qu’il pourrait faire ensuite, il a jugé la mesure inefficace.
«Ce qui est clair, c’est que cela n’affectera pas les riches, car ceux-ci se contentent de vendre leurs actifs avant que le changement ne prenne effet. Ils transfèrent leur argent vers des paradis fiscaux… ils ne paieront pas un centime de plus », a-t-il déclaré au CP24 de Toronto.
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