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Des mannequins vêtus de robes rouges au design unique défilent en Colombie-Britannique ce week-end pour faire une déclaration de mode puissante sur les femmes, les filles et les personnes bispirituelles autochtones disparues et assassinées.
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« Les histoires qui ressortent de la mode sont profondément émouvantes », déclare Kim Coltman, organisatrice du Revolutions Red Dress Fashion Festival, qui dure deux jours à Kamloops.
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L’ancien mannequin de 63 ans affirme que les huit créateurs participant au festival ont créé des articles pour honorer la Journée de la robe rouge, la journée nationale de sensibilisation aux femmes et filles autochtones disparues et assassinées, célébrée chaque année le 5 mai.
« Pour la majorité d’entre eux, ils ont été personnellement touchés par cette question », explique Coltman.
La Journée de la robe rouge a été inspirée par le projet d’installation de l’artiste métis Jamie Black, qui voyait des robes rouges accrochées dans les espaces publics partout au Canada et aux États-Unis comme rappels visuels du nombre de femmes autochtones tuées ou portées disparues.
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Le mouvement s’est développé, les communautés locales organisant des marches, des événements et des rassemblements éducatifs.
La mère de Coltman était une survivante des pensionnats de la Nation crie de Red Pheasant en Saskatchewan.
Coltman se décrit également comme une survivante. Son enfance a été marquée par des séjours en famille d’accueil. Elle a été enlevée et agressée alors qu’elle était adolescente. Elle dit connaître très bien le monde dans lequel les femmes autochtones peuvent vivre.
C’est la mode qui a donné du pouvoir à Coltman. Elle a signé avec une agence de mannequins en 1972 et a ensuite créé la sienne.
Mais la question de la violence envers les femmes et les filles autochtones lui tenait toujours à cœur.
Lorsqu’elle a vu le mouvement des robes rouges, Coltman dit qu’elle a été inspirée et, en 2015, elle a fondé Fashion Speaks International. L’organisation a produit des défilés de mode au Canada, en Australie et en France mettant en vedette des créateurs, des mannequins et des artistes autochtones. Chaque émission attire également l’attention sur les femmes disparues à travers des histoires et des photos.
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Coltman dit qu’il est puissant de voir des mannequins autochtones garder la tête haute lorsqu’ils défilent. Cela met fin aux comportements imposés aux quelque 150 000 enfants autochtones qui ont été forcés de fréquenter les pensionnats, dit-elle.
« Le pensionnat leur a appris qu’il fallait les voir, pas les entendre, et qu’ils devaient regarder leurs pieds lorsqu’ils marchaient », dit-elle. « Nous devons rendre nos collaborateurs moins invisibles. »
Les femmes et les filles autochtones au Canada restent fortement surreprésentées parmi les victimes de violence. Entre 2009 et 2021, le taux d’homicides chez les femmes et les filles autochtones était six fois plus élevé que chez leurs homologues non autochtones, a déclaré Statistique Canada dans un rapport de l’année dernière.
Le Canada et le Manitoba ont annoncé vendredi un partenariat pour un système d’alerte de robe rouge qui informerait le public lorsqu’une femme ou une fille autochtone est portée disparue. Le projet pilote devrait contribuer à éclairer un éventuel système d’alerte national.
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Darlene Okemaysim-Sicotte est en première ligne pour mettre fin à la violence contre les femmes autochtones en Saskatchewan depuis près de deux décennies. En tant que coprésidente d’Iskwewuk E-wichiwitochik (Femmes marchant ensemble), elle a soutenu de nombreuses familles de personnes disparues.
Okemaysim-Sicotte affirme que le rouge est une couleur que les ancêtres peuvent voir, il est donc puissant de voir des vêtements rouges placés dans les espaces publics à travers le pays.
Mais, ajoute Okemaysim-Sicotte, il est important que les gens regardent au-delà des robes et s’intéressent aux femmes qu’ils représentent.
« Nous faisons cela à cause des personnes disparues et il ne faut pas les oublier », dit-elle.
« Il faut qu’on se souvienne d’eux. »
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