vendredi, décembre 20, 2024

Jack Mintz : Abolir le plafond des primes d’assurance automobile en Alberta

Le gel des taux pousse certains assureurs à partir et d’autres à réduire leur couverture et leurs prestations.

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Je peux comprendre pourquoi de nombreux consommateurs aux prises avec des difficultés s’inquiètent des coûts de nourriture et de logement (y compris les coûts d’exploitation de la maison). Ils représentent près des trois cinquièmes du budget des ménages canadiens moyens. Face à la colère des électeurs face à la hausse des prix, les politiciens se précipitent à la recherche de politiques, qu’elles soient intelligentes, comme la déréglementation pour construire davantage de logements, ou stupides, comme taxer les sociétés d’alimentation pour prétendument faire baisser les prix.

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Cependant, chaque fois que les primes d’assurance automobile augmentent, c’est l’enfer politique qui se déchaîne. Bien sûr, l’abordabilité est un problème, avec à la fois des taux d’intérêt plus élevés et des salaires réels. inférieur depuis 2021. Mais pourquoi l’assurance automobile attire autant l’attention politique m’échappe. Après tout, prix des voitures elles-mêmes ont grimpé de 15 pour cent depuis janvier 2021. Les primes d’assurance automobile, qui varient en moyenne d’environ 1 000 $ au Québec à 1 700 $ en Ontario, ne représentaient que de 1 à 1,5 pour cent du revenu disponible des ménages en 2022. Pourtant, chaque fois que les primes augmentent, le politique la réponse est de geler le taux ! C’est un moyen infaillible d’aggraver les choses.

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Même dans l’Alberta entrepreneuriale, le gouvernement néo-démocrate a plafonné les hausses de taux à 5 pour cent par an entre 2015 et 2019. En 2020, le gouvernement Kenney a sagement abandonné le plafonnement des prix. Mais il a introduit diverses modifications réglementaires pour réduire les coûts d’assurance. Cela a eu un impact positif, puisque les primes d’assurance n’ont augmenté que de 64 $ (3,9 pour cent) par rapport à 2021 et 2022. Mais avec de nouvelles augmentations imminentes, l’année dernière, le gouvernement UCP a de nouveau plafonné les augmentations des primes.

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« Zap, tu es gelé ! » n’est pas une solution pour améliorer l’accessibilité financière. L’UCP a introduit, à compter de cette année, trois nouvelles politiques : plafonner les augmentations des taux d’assurance à 3,7 pour cent pour les conducteurs ayant un dossier louable ; accroître l’autorité du gouvernement sur les primes; et permettre des plans premium flexibles. Mais après des années pendant lesquelles les gouvernements ont manipulé le marché, un rattrapage bien plus important en matière de déréglementation est nécessaire.

Le plafonnement des prix a fait fuir les compagnies d’assurance. En 2015, il y en avait 47 en activité dans la province, en 2022 seulement 38. L’exode n’est pas une surprise : la rentabilité est horrible. Selon le Agence statistique des assurances générales, le rendement moyen des capitaux propres de l’assurance automobile privée de l’Alberta était de moins 1,1 pour cent entre 2015 et 2022. La période 2017-2019 a été particulièrement désespérée dans la mesure où les coûts des sinistres ont dépassé les revenus des primes. La rentabilité s’est redressée en 2021 et 2022, le rendement moyen des capitaux propres s’élevant à 8,6 %, ce qui est décent mais pas exceptionnel.

Un plafond réservé aux Albertains ayant de bons dossiers de conduite reste un plafond. Les entreprises doivent compenser la perte de revenus en facturant des prix plus élevés aux nouveaux conducteurs et à ceux qui ont eu un seul accident mineur au cours des six dernières années. Même les meilleurs conducteurs peuvent avoir un accident. Pour encourager une conduite plus sûre, il est plus logique d’accorder une prime aux conducteurs ayant une bonne expérience.

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L’Alberta n’est pas la seule juridiction à avoir plafonné les taux. La Californie les a gelés après l’année de la pandémie et a même forcé les entreprises à rembourser 2,4 milliards de dollars de primes en 2021. Six assureurs automobiles ont quitté le marché et la plupart des entreprises ont imposé diverses restrictions sur la couverture. En 2023, les tarifs ont augmenté de 6,9 ​​% et cette année, Allstate est revenue, mais seulement après que les régulateurs lui ont permis d’augmenter ses tarifs. 30 pour cent.

Si l’Alberta veut éviter un gâchis à la californienne, elle devrait supprimer le plafond. Les primes augmentent pour des raisons inévitables. Les coûts moyens des sinistres en Alberta ont augmenté de 65 pour cent au cours de la décennie 2012-2022, la moitié de cette augmentation étant expliquée par une hausse de 35 pour cent des prix de l’automobile. Les coûts des dommages corporels ont augmenté encore plus rapidement (de 78 pour cent), en partie à cause de règlements plus importants. Ce type d’inflation des coûts semble devoir se poursuivre. En fait, les véhicules électriques étant plus chers que leurs homologues à essence, ils font de facto partie de la politique climatique fédérale.

En plus des trois changements qu’elle vient d’apporter, l’Alberta a indiqué qu’elle envisageait de recourir beaucoup plus à l’assurance sans égard à la responsabilité. Le Québec a les primes les plus basses au Canada, en partie grâce à une assurance sans faute pour les dommages corporels. Mais il s’agit d’un monopole public et certains se plaignent du faible montant des paiements. Le New Jersey dispose d’un système de responsabilité délictuelle en vertu duquel les conducteurs peuvent opter pour une assurance moins chère en renonçant à certains droits de poursuite pour douleur et souffrance. En 2017, seuls 3,6 pour cent des assurés ont insisté pour payer davantage pour bénéficier d’un droit illimité de poursuivre.

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De plus en plus de juridictions s’appuient sur l’assurance sans faute pour réduire les primes en plafonnant les dommages que les gens peuvent récupérer après un accident. Mais si les gens savent qu’ils ne peuvent pas être poursuivis en justice pour couvrir les coûts occasionnés par leur conduite négligente, ils risquent de conduire avec moins de prudence, comme l’explique une étude de 2010. Rand étude. La même étude suggère que les États américains assurant une assurance sans faute ont des frais médicaux plus élevés que les États en matière de responsabilité délictuelle, car les demandeurs utilisent l’assurance automobile pour couvrir des besoins médicaux non liés.

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Les Albertains doivent comprendre que la main lourde du gouvernement sur les marchés de l’assurance peut aggraver la situation au lieu de l’améliorer. L’assurance ne doit pas être mesurée uniquement par la prime facturée, mais également par la couverture et les prestations. Freiner les primes peut nuire à la couverture et aux avantages sociaux.

Poste financier

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