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MONTRÉAL — Le village de Sainte-Pétronille, au Québec, est habitué à recevoir l’attention des étrangers. Les touristes affluent vers le hameau situé à la pointe de la pittoresque île d’Orléans pour admirer son architecture coloniale française et profiter de la vue sur les toits de la ville de Québec, de l’autre côté du fleuve Saint-Laurent.
Mais depuis l’embauche de son directeur municipal, l’attrait de Ste-Pétronille a récemment laissé place à l’intrigue. La controverse qui en a résulté a ébranlé l’établissement d’un peu plus de 1 000 résidents et a conduit la municipalité à envoyer des avis juridiques menaçants à près d’un dixième des résidents – ainsi qu’au journal local – et à lancer un appel à la province pour qu’elle intervienne.
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«Nous aurions préféré ne pas avoir à y aller», a déclaré le maire de Sainte-Pétronille, Jean Côté, à propos des avis légaux dans un communiqué du 18 janvier. « Nous devions agir de toute urgence pour préserver la réputation de nos employés et de nos élus et pour garantir que nous puissions faire notre travail sans crainte de représailles. »
Au moins 97 personnes de Ste-Pétronille ont reçu des lettres juridiques de la ville, affirme François-Xavier Simard, avocat représentant un groupe de résidents. Plusieurs d’entre eux étaient signataires d’une pétition du 11 décembre demandant à la municipalité de lancer une enquête sur le processus ayant mené à l’embauche de la directrice municipale Nathalie Paquet.
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Plusieurs résidents de la ville ont remis en question les circonstances dans lesquelles Paquet a quitté un poste antérieur dans la municipalité québécoise de Val-des-Lacs, citant une prétendue lettre du maire de cette ville que les pétitionnaires disent avoir obtenue grâce à une demande d’accès à l’information.
La pétition, consultée par La Presse Canadienne, demandait si les responsables de Sainte-Pétronille avaient examiné les antécédents professionnels de Paquet et affirmait que le contenu de la lettre de son ancien employeur rendait son embauche « incompréhensible ».
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Une résidente, qui a demandé à rester anonyme par crainte de représailles de la ville, a déclaré que la lettre légale qu’elle a reçue affirmait que les informations sur Paquet acquises grâce à la demande d’accès à l’information avaient causé des « dommages irréparables » à elle et à la ville.
L’avis menace de poursuites judiciaires si le destinataire ne cesse pas ses efforts pour obtenir des informations personnelles et confidentielles sur Paquet, ou pour se livrer à toute « intervention publique portant atteinte à (sa) vie privée et à sa réputation ».
Un avocat représentant Ste-Pétronille a également envoyé un avis au journal local, Autour de l’Île, après que son journaliste et rédacteur en chef Marc Cochrane ait assisté à une séance du conseil municipal au cours de laquelle les résidents ont fait part de leurs inquiétudes concernant l’embauche de Paquet. La lettre légale suggère que, parce que le journal reçoit des subventions publiques, il ne devrait pas critiquer les autorités municipales.
Cet avis indique qu’il est « inacceptable que le journal utilise les fonds publics des municipalités locales pour publier des articles dans le but de dénigrer les employés municipaux ».
« Il nous semble évident qu’il est préférable pour le journal, ses employés et ses administrateurs de ne pas publier l’article et de rétablir ses relations avec la municipalité plutôt que de s’engager dans une situation litigieuse qui peut encore être évitée », peut-on lire dans le communiqué. poursuit l’avocat.
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La Fédération professionnelle des journalistes du Québec, un organisme à but non lucratif qui représente 1 600 journalistes de la province, a dénoncé cet avis, le qualifiant de tentative d’intimidation.
Dans une entrevue vendredi, Cochrane a déclaré « qu’il est déplorable » que la ville agisse de cette façon.
« C’est surprenant et c’est dommage que la liberté d’expression, la liberté de la presse soient bafouées par cette décision de la municipalité. »
Ste-Pétronille demande maintenant au ministère des Affaires municipales du Québec de lancer une enquête sur le processus d’embauche de la municipalité dans l’espoir d’apaiser les citoyens mécontents. Côté et le conseil municipal continuent de défendre Paquet.
« Nous sommes convaincus que les décisions que nous avons prises au cours de la dernière année, qui ont déplu à certains citoyens, étaient les bonnes », poursuit le communiqué du maire du 18 janvier. « Nous sommes également convaincus que le processus d’embauche de notre directeur municipal, dont l’intégrité est injustement attaquée, a été mené avec rigueur et diligence. »
Quant aux relations de la ville avec le journal, le maire a indiqué qu’Autour de l’Île continuera de bénéficier de la « pleine coopération » de la municipalité.
« L’urgence a guidé une action rapide pour protéger notre personnel », a déclaré Côté. « Nous allons contacter la direction du journal pour discuter de la situation et rétablir les liens. »
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