mardi, novembre 26, 2024

Opinion : les intérêts de la dette d’Ottawa ont presque doublé en seulement 2 ans

Lorsque les taux étaient à des niveaux historiquement bas, les intérêts dus sur la dette publique ne constituaient pas un gros problème. Mais maintenant, ils ne le sont plus – et c’est le cas

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Par Jake Fuss et Grady Munro

Pendant des années, jusqu’aux derniers stades de la pandémie, les gouvernements de tout le Canada ont bénéficié de taux d’intérêt historiquement bas qui ont rendu l’emprunt d’argent relativement peu coûteux. De nombreux gouvernements ont choisi d’augmenter leurs dépenses et d’enregistrer des déficits, semblant supposer que les taux d’intérêt resteraient éternellement bas. Mais ensuite, en 2022, la réalité est un peu.

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Alors que l’inflation atteint son plus haut niveau depuis les années 1980la Banque du Canada a relevé son taux d’intérêt directeur de 0,25 pour cent à 5,00 pour cent en seulement 15 mois. Cette hausse substantielle a rendu l’emprunt d’argent plus coûteux, non seulement pour les consommateurs et les entreprises, mais aussi pour les gouvernements.

Comme nous le montrons dans un nouvel Institut Fraser étude, depuis son arrivée au pouvoir, le gouvernement Trudeau a enregistré des déficits budgétaires ininterrompus et accumulé près de 1 000 milliards de dollars de dette totale. Alors que les taux d’intérêt étaient encore historiquement bas en 2021, la ministre des Finances Chrystia Freeland revendiqué « ce serait une myopie » de ne pas faire « d’investissements » et d’emprunter de l’argent pour financer de nouvelles dépenses. Il s’est avéré que ce qui était vraiment à courte vue, c’était de ne pas prévoir une hausse des taux d’intérêt à peine un an plus tard.

Depuis l’exercice 2021-2022, les intérêts de la dette fédérale ont presque doublé – passant de 24,5 milliards de dollars à 46,5 milliards de dollars. Au cours de l’exercice financier qui touche à sa fin, Ottawa aura dépensé presque autant en intérêts de la dette qu’en Transfert canadien en matière de santé (49,4 milliards de dollars), qui va aux provinces pour aider à financer les services de santé. Il aura dépensé encore deux fois moins en intérêts que pour l’Allocation canadienne pour enfants et les garderies nationales réunies (31,2 milliards de dollars).

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C’est une histoire similaire dans les provinces. Les coûts d’intérêt de la dette ont considérablement augmenté depuis 2020, quoique moins qu’à Ottawa. Au cours de cet exercice, le gouvernement de la Colombie-Britannique paie plus d’intérêts sur la dette (3,3 milliards de dollars) que ce qu’il perçoit grâce à sa taxe provinciale sur le carbone. L’Ontario dépensera davantage en intérêts (13,4 milliards de dollars) qu’en études postsecondaires. Et les coûts d’intérêt du Québec (9,9 milliards de dollars) dépassent actuellement tout ce qu’il reçoit via le Transfert canadien en matière de santé.

Il va sans dire que ce sont les familles canadiennes qui supportent le fardeau de ces frais d’intérêt. Les recettes générales que les gouvernements utilisent pour payer les intérêts de leurs dettes proviennent en fin de compte des contribuables. Des coûts d’intérêt plus élevés signifient des impôts plus élevés et moins de dépenses en matière de soins de santé, d’éducation, de services sociaux, etc.

L’ampleur de l’endettement varie selon l’endroit où vous vivez, mais au cours de l’exercice qui touche à sa fin, la combinaison des intérêts sur la dette fédérale et provinciale coûtera aux Canadiens entre 1 764 $ par personne en Colombie-Britannique et 3 225 $ par personne à Terre-Neuve-et-Labrador.

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Les gouvernements de tout le pays ont pris la mauvaise habitude de manger au restaurant avec de l’argent emprunté. Ce n’est qu’en rétablissant l’équilibre budgétaire et en remboursant la dette qu’ils pourront commencer à endiguer la croissance des coûts d’intérêt de la dette. Malheureusement, seuls le Nouveau-Brunswick et l’Alberta prévoient d’avoir un budget équilibré cette année, même si l’équilibre serait tout à fait à portée de main pour les huit autres provinces.

La récente hausse des taux d’intérêt touche peut-être à sa fin, mais les Canadiens continueront de payer le prix des décisions à courte vue de leurs gouvernements d’emprunter sans cesse de l’argent.

Jake Fuss et Grady Munro sont analystes de la politique budgétaire à l’Institut Fraser.

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