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PARIS — Des militants des droits des femmes ont critiqué jeudi le président français Emmanuel Macron pour avoir semblé prendre parti pour l’acteur Gérard Depardieu en affirmant que la star de cinéma qui fait face à des allégations d’inconduite sexuelle « rend la France fière ».
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S’exprimant mercredi soir sur France 5, Macron s’est décrit comme un « grand admirateur » d’un « grand acteur ». Macron a ajouté : « Il rend la France fière. »
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Les commentaires de Macron dans une interview télévisée font suite à un documentaire diffusé plus tôt ce mois-ci, selon lequel 16 femmes ont accusé Depardieu de les avoir harcelées, pelotées ou agressées sexuellement. Le reportage de France-2 montrait également l’acteur tenant des propos et des gestes obscènes lors d’un voyage en Corée du Nord en 2018.
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Interrogé sur les dernières accusations portées contre Depardieu, Macron a déclaré croire à la présomption d’innocence et au processus judiciaire. « Vous ne me verrez jamais participer à une chasse à l’homme », a déclaré le dirigeant français.
Macron a également critiqué la décision de son ministre de la Culture de lancer une procédure disciplinaire contre le prestigieux Ordre de la Légion d’honneur de Depardieu, qui pourrait conduire à l’annulation de la récompense. Il a déclaré que la ministre de la Culture, Rima Abdul-Malak, était allée « un peu trop loin ».
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La Légion d’honneur n’est pas « un outil moral » et ne doit pas être supprimée « sur la base d’un documentaire », a déclaré Macron.
Depardieu, 74 ans, a fait l’objet d’une enquête en décembre 2020 pour viol et agression sexuelle à la suite d’allégations en 2018 de l’actrice Charlotte Arnould, qui a déclaré que les crimes avaient eu lieu au domicile de Depardieu. L’enquête est en cours.
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Les militantes des droits des femmes ont vigoureusement dénoncé jeudi les propos de Macron.
Michelle Dayan, présidente de Lawyers 4 Women, a déclaré qu’en tant qu’avocate et citoyenne, elle croyait également fermement à la présomption d’innocence. « Mais cela ne doit pas servir de prétexte pour ne pas écouter les femmes qui se disent victimes d’abus », a-t-elle ajouté.
S’exprimant sur la chaîne d’information France Info, Dayan a déclaré que « la violence contre les femmes commence là… dans l’image de la femme qui est véhiculée » à travers les propos choquants de Depardieu.
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Le groupe militant Osez le féminisme a dénoncé sur X, anciennement Twitter, « une confirmation de plus que, définitivement, Emmanuel Macron ne vit pas dans le même monde que nous ».
« Nous, la proie, sommes face à un homme (Depardieu) qui se décrit comme un ‘grand chasseur’, mais qui, selon les mots du président, devient la victime d’une ‘chasse à l’homme' », a posté le groupe.
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Anne-Cécile Mailfert, présidente de la Fondation des Femmes, a déclaré sur BFM TV que les propos de Macron étaient « très graves » car « il juge les femmes qui portent plainte, les femmes qui s’expriment… Il prend parti ».
L’ancien président français François Hollande est également intervenu pour contrer son successeur.
« Non, nous ne sommes pas fiers », a déclaré Hollande sur la chaîne de radio France Inter.
Ce qu’on attendait du président, c’était de « parler des femmes » qui voient dans les propos de Depardieu « de la violence, de la domination et du mépris », a-t-il dit.
En octobre, Depardieu a publié une lettre ouverte dans le journal français Le Figaro dans laquelle il disait : « Je veux vous dire la vérité. Je n’ai jamais, jamais abusé d’une femme.
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