Hausse du NPD : les risques pour les investisseurs

La montée en puissance du NPD dans les sondages avant les élections canadiennes de lundi semble rendre certains investisseurs internationaux un peu nerveux au sujet de leurs positions en devises, obligations et actions canadiennes. Et à juste titre, affirme Pierre Lapointe, stratège macroéconomique mondial chez Brockhouse Cooper.

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Les gouvernements minoritaires sont la norme au Canada depuis 10 ans. La réaction du marché face à une autre minorité conservatrice devrait donc être modérée. Toutefois, des résultats tels qu’un gouvernement minoritaire dirigé par le Nouveau Parti démocratique ou une coalition entre les trois partis d’opposition pèseraient probablement sur les investissements canadiens et sur la monnaie à court terme en raison de l’incertitude associée aux programmes des partis et à la mise en œuvre des politiques.

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La montée en puissance du NPD dans les sondages avant les élections canadiennes de lundi semble rendre certains investisseurs internationaux un peu nerveux au sujet de leurs positions en devises, obligations et actions canadiennes. Et à juste titre, affirme Pierre Lapointe, stratège macroéconomique mondial chez Brockhouse Cooper. Il cite l’exemple d’investisseurs australiens qui ont été pris au dépourvu lorsque le gouvernement a annoncé l’année dernière une taxe de 40 % sur les bénéfices miniers, ce qui a entraîné une baisse de 15 % de l’indice MSCI Australie.

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L’indice composite S&P/TSX a sous-performé les indices de référence internationaux au cours des dernières semaines, au moment même où la part des intentions de vote populaire du NPD a bondi. Toutefois, M. Lapointe estime que les craintes d’un gouvernement dirigé par le NPD sont exagérées.

ThreeHundredEight.comqui utilise un algorithme de projection de la répartition des sièges basé sur des sondages, prévoit que le NPD augmentera considérablement sa part du vote populaire, mais n’obtiendra que 47 sièges (15 % du total).

«Dans ce contexte, les attentes d’un gouvernement néo-démocrate semblent exagérées, et un Parlement conservateur minoritaire (le gouvernement actuel) semble être le résultat le plus probable», a déclaré M. Lapointe dans un rapport. « Le mieux que le NPD puisse raisonnablement espérer est probablement de former l’opposition officielle au Parlement, un statut qui ne lui donnerait pas son mot à dire sur la politique économique. »

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Malgré les craintes que le NPD veuille augmenter l’impôt des sociétés de manière générale, le stratège note que la plateforme du parti indique qu’il veut maintenir le taux d’imposition des sociétés en dessous de celui des États-Unis. M. Lapointe a calculé que le taux d’imposition effectif médian pour les sociétés ouvertes canadiennes cotées par Bloomberg était de 22 % au dernier trimestre, comparativement à 31 % pour les sociétés américaines.

La position du NPD concernant les prises de contrôle étrangères et la possibilité d’une baisse des primes de rachat pour certaines actions canadiennes suscitent également certaines inquiétudes. Encore une fois, la plateforme du parti ne s’écarte pas beaucoup de la situation actuelle, dit M. Lapointe. Il a souligné le fait que le gouvernement conservateur était responsable de l’annulation de l’accord BHP Billiton-Potash Corp., affirmant que la prime de rachat intégrée aux actions canadiennes de matières premières est désormais probablement beaucoup plus faible.

Là où le stratège voit un risque si le NPD prenait le pouvoir, c’est dans les secteurs de l’énergie et de la finance, qui représentent plus de la moitié du TSX.

Sur le front énergétique, le NPD s’engage à introduire un système de plafonnement et d’échange pour les émissions de dioxyde de carbone.

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« Compte tenu du prix auquel les quotas d’émission de carbone sont actuellement négociés en Europe et des perspectives à long terme concernant le coût des quotas, il est raisonnable que le secteur énergétique canadien à forte intensité d’émissions et le dollar canadien puissent en souffrir », a déclaré M. dit Lapointe.

Cependant, si le NPD forme l’opposition officielle, il ne s’attend pas à ce qu’une législation moins respectueuse de l’énergie soit présentée, car les conservateurs basés dans l’Ouest canadien ont toujours été plutôt favorables au secteur.

La promesse du NPD de sévir contre les taux des cartes de crédit et les frais des cartes bancaires n’est considérée que comme une menace « moyennement crédible » par M. Lapointe, car mettre en œuvre ce type de mesures est plus facile à dire qu’à faire.

« Pourtant, l’hostilité apparente du NPD envers les institutions financières devrait alerter les investisseurs dans les banques canadiennes, si le parti prend le pouvoir », a-t-il prévenu.

Un autre risque souligné par le stratège est la détérioration budgétaire sous le NPD, qui n’a pas d’antécédents de ce type au niveau fédéral. Le NPD provincial de l’Ontario a effectivement été à l’origine du pire déficit jamais enregistré dans la province en termes de PIB et de revenus, mais le parti a obtenu de bons résultats sur le plan financier dans des provinces comme le Manitoba et la Saskatchewan.

« Le discours actuel à l’égard du Canada sur les marchés des obligations souveraines est extrêmement positif, du moins sur une base relative – et l’élection d’un gouvernement néo-démocrate, aussi improbable soit-elle, n’y changerait rien », a déclaré M. Lapointe.

Qualifiant l’histoire canadienne de mondiale et non de nationale, le stratège insiste sur le fait que l’attrait du pays vient de son exposition aux ressources et non des politiques spécifiques au Canada. Il considère que les risques liés à l’économie chinoise sont bien plus importants pour les actions canadiennes que les développements politiques nationaux.

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