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La guerre la plus brutale de l’histoire américaine est une guerre dont la plupart des Américains n’ont jamais entendu parler, mais la guerre du roi Philippe a été l’une des guerres les plus destructrices en termes de vies perdues et de sang versé par personne que les États-Unis aient jamais connues. Parfois appelée guerre de Metacom ou rébellion de Metacom, la guerre du roi Philippe était une série de batailles entre 1675 et 1676 entre les tribus amérindiennes qui habitaient le sud de la Nouvelle-Angleterre (principalement algonquiennes) et les colons anglais et leurs alliés amérindiens. Nom anglais du chef indien qui aurait déclenché la guerre, Metacomet ou Metacom. Il était le deuxième fils de Massasoit, le célèbre chef indien qui accueillit les Anglais dans le Massachusetts une quarantaine d’années auparavant. Les pertes de la guerre sont importantes : 1,5 % des colons anglais sont morts (800 sur 52 000) et 15 % des Amérindiens de la région (3 000 sur 20 000) ont perdu la vie à cause du conflit.
Les causes du conflit sont complexes, comme c’est le cas dans la plupart des guerres. Jill Lepore, l’auteur de The Name of War: King Philip’s War and The Origins of American Identity, soutient que la cause profonde était une lutte pour l’identité culturelle. Les colons anglais étaient des chrétiens convaincus et avaient l’intention de convertir autant d’Indiens que possible au christianisme. Les Indiens convertis se déplaçaient souvent vers des « villes de prière » où les Indiens chrétiens se conformaient souvent à la culture anglaise en raison de leur nouvelle religion.
Les Indiens ont été pris au dépourvu par des tentatives de conversion aussi inouïes et agressives. Les Anglais ont également progressivement empiété sur les terres natales des Indiens, car ils pensaient que les Indiens ne possédaient pas réellement la terre parce qu’ils ne la mettaient pas en valeur. Les deux formes d’empiétement ont amené les Indiens à sentir que leur mode de vie était attaqué. Et en raison d’un manque de compréhension, les Anglais considéraient les Indiens en grande partie comme des sauvages impuissants, sur le point de devenir des sous-humains. Enfin, les maladies anglaises tuaient un nombre massif d’Amérindiens. Alors que certaines tribus indiennes étaient alliées aux Anglais, ceux qui combattaient contre les Anglais luttaient pour préserver leur identité.
Les Anglais, de leur côté, cherchaient désespérément à ne pas perdre leur anglais. Ils craignaient que leur identité soit perdue en raison de leur séparation et qu’ils deviennent indianisés. Ils ne voulaient pas non plus se montrer extrêmement violents envers les Indiens, car cela les rapprocherait des conquistadors espagnols. En fin de compte, soutient Lepore, les colons anglais ont développé leur identité américaine en triangulant entre les expériences anglaise et indienne en utilisant l’expérience indienne pour se différencier des Anglais mais aussi pour s’opposer aux Indiens. Ils ont fait la guerre en grande partie parce qu’ils ont été attaqués, mais la guerre du roi Philippe les a amenés à devenir presque aussi brutaux que les conquistadors, ce qui les a grandement perturbés.
La cause immédiate de la guerre fut la mort de John Sassamon, un chrétien indien converti, traducteur et ministre, qui révéla aux Anglais les projets de Metacom d’attaquer les colons. Il a ensuite été tué. Lorsque les Anglais arrêtèrent et exécutèrent trois des conseillers de Metacom pour ce crime, Metacom commença sérieusement son assaut. Lepore couvre tous les événements et bien plus encore dans le livre mais consacre une grande partie de son temps à analyser la manière dont la guerre du roi Philippe était le résultat de crises d’identité simultanées de la part des colons et des Indiens en termes de langue, d’habitudes de cruauté, religion, esclavage et récits historiques.
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