L’agence de ventes française Lightdox a acquis les droits internationaux du long métrage documentaire « La mécanique des choses » de la réalisatrice italienne Alessandra Celesia, avant sa première internationale samedi au Festival du film de Turin. Le film a été présenté en première mondiale aux Etats généraux du Film Documentaire à Lussas en août dernier. La bande-annonce exclusive est présentée ci-dessous.
Le point de départ du film est un terrible accident : Tito, un chat errant adopté par Celesia, tombe du huitième étage et se retrouve paralysé. La cinéaste elle-même est aux prises avec des cicatrices invisibles. Ensemble, ils embarquent pour un voyage en Chine, à la recherche de régénération, tant mentale que physique.
Après que son chat ait été paralysé, Celesia a cherché un moyen de le guérir. Rencontrant une association française de paralysés travaillant sur la régénération de la moelle épinière, elle entreprend un voyage en Chine pour un essai clinique. La découverte scientifique et l’essai médical brevetés par l’association deviennent pour elle bien plus que cela. C’est une métaphore qui renvoie à son enfance, à un père qui souffre d’une profonde tristesse, qu’elle aspire à « réparer ». En tentant de comprendre l’état mélancolique de son père, elle définit la dépression comme une « paralysie de l’âme ».
Elle s’écarte du simple reportage sur les chirurgies de la moelle épinière et s’oriente vers cette « douce folie teintée de l’humour nécessaire pour parler du destin, de la guérison et de l’espoir en termes universels et sans lourdeur », dit-elle dans ses notes sur le film.
Celesia le décrit comme une « fable contemporaine ». Elle ajoute : « C’est une histoire de guérison, finalement incertaine, puisque les blessures intérieures ne sont jamais vraiment cicatrisées. »
En plus de documenter l’histoire dramatique de son chat, elle inclut des images de films amateurs – films Super 8 et mini DV – qui donnent un aperçu de son enfance dans le but d’exposer « une blessure plus ancienne ». Ils sont complétés par d’autres extraits en Super 8 reconstitués spécialement pour le film. Dans le même format, ils mettent en scène Celesia, 8 ans, et son père, interprétés par des comédiens, pour créer « une mise en scène onirique ». Elle a également filmé avec son thérapeute une séance d’EMDR, une technique développée pour traiter les traumatismes profonds des survivants de la guerre, qui l’a ramenée à un accident de la route qui, dit-elle, « a un jour bouleversé ma vie ».
Bojana Maric, responsable des ventes et des acquisitions chez Lightdox, a déclaré : « Une vitrine d’une vision créative et d’une sensibilité exceptionnelles, « The Mechanics of Things » est une aventure cinématographique éclair avec de multiples niveaux mais, en fin de compte, une histoire simple dans l’âme et universelle : une fille souhaitant guérir son père et travaillant à sa guérison.
Le film est produit par Jean-Laurent Csinidis de Films de Force Majeure de Marseille et coproduit avec Dirk Manthey de Dirk Manthey Film de Hambourg.