Dépanneur Femme Résumé & Guide d’étude Description

La version suivante de ce livre a été utilisée pour créer ce guide d’étude : Murata, Sayaka. Femme de dépanneur. Traduit par Ginny Tapley Takemore. New York : Grove Press, 2018.

Le court roman de Sayaka Murata s’ouvre dans le cadre d’un dépanneur, où un employé assidu travaille en parfaite harmonie avec les besoins du client. Elle est compétente dans son travail et sait exactement quoi faire dans tous les cas par instinct. Le roman remonte ensuite le temps pour raconter l’histoire de cet employé de dépanneur. Keiko Furukuru a grandi dans la banlieue du Japon avec une famille régulière et aimante. Ses parents étaient gentils et elle était proche de sa sœur cadette, Mami. Mais sa famille et ses enseignants remarquent que dès son plus jeune âge, Keiko n’est pas comme les autres enfants. Elle réagit aux situations avec une logique éloignée plutôt qu’en suivant les normes sociales ou en ressentant de l’empathie humaine. Par exemple, elle considère un oiseau de compagnie mort comme une nourriture possible, elle met fin à une bagarre entre deux garçons en tuant presque l’un d’eux et réussit à calmer un professeur hystérique en baissant son pantalon devant sa classe. Après plusieurs de ces cas, dans lesquels ses actions suscitent toujours le choc et le mécontentement de ses parents et de ses enseignants, Keiko apprend à se taire et à imiter les actions, les manières et les modes de parole des autres afin de paraître «normal».

Après avoir été emmenée chez des thérapeutes et se faire dire constamment qu’elle doit être guérie, Keiko grandit en croyant qu’elle est une étrangère. Sa famille est ravie lorsqu’elle obtient un emploi dans un dépanneur local pendant qu’elle est à l’université, car elle y voit un signe de sa progression. Elle découvre que ce travail s’accompagne d’un manuel de l’employé et d’un uniforme qui lui expliquent comment agir dans le contexte de la boutique. Bien qu’elle ne sache toujours pas comment agir en dehors du magasin, elle constate qu’elle s’y épanouit, apprenant chaque détail de ses responsabilités et vivant pour les clients. Dix-huit ans plus tard, Keiko a maintenant 36 ans, est toujours vierge et célibataire, travaillant le même travail à temps partiel au dépanneur. Ses amis et sa famille sont stupéfaits par son incapacité à progresser dans la vie, et après avoir été interrogée tant de fois sur son travail et son statut de célibataire, elle décide de faire quelque chose.

Elle demande à un ex-employé mécontent nommé Shiraha, qui a été licencié en raison d’une mauvaise éthique de travail et d’un désagrément général, s’il aimerait venir vivre avec elle. Elle adopte Shiraha comme animal de compagnie, et en échange de lui fournir de la nourriture et un abri, il vit dans son appartement. Lorsqu’elle dit à ses amis et à sa famille qu’il y a un homme dans son appartement, ils tirent automatiquement leurs propres conclusions sur ce que cela signifie et la félicitent pour sa bonne nouvelle. Cela indique à quel point les gens sont rapides à remplir les blancs avec leur propre imagination et à quel point nous sommes tous désireux de donner un sens aux choses qui sortent de l’ordinaire. En réalité, elle a un homme misogyne, sans abri et en colère qui vit dans sa baignoire qu’elle nourrit comme un animal de compagnie, mais tout le monde est convaincu que cette supposée romance est la meilleure chose qui lui soit arrivée.

Shiraha et Keiko discutent de la possibilité de se marier afin de légaliser leur relation de convenance. Shiraha est déterminée à rester à la maison mais constate que les hommes sont victimes de ne pas travailler et subvenir à leurs besoins et à ceux de leur famille, surtout si leur femme ne gagne pas beaucoup d’argent non plus. Par conséquent, il convainc Keiko de démissionner de son emploi bien-aimé au dépanneur et de trouver un emploi mieux rémunéré. Elle acquiesce, désireuse de plaire à tout le monde juste pour qu’ils la laissent tranquille et arrêtent de remettre en question ses choix de vie. Après son dernier quart de travail au dépanneur, elle perd le sens de sa vie. Elle n’a plus besoin de nourrir son corps avec de la nourriture et de dormir pour son travail, elle n’a plus l’horaire du dépanneur pour orienter ses journées, et elle n’a plus nulle part où aller ni quoi que ce soit à faire. Il devient clair à quel point le dépanneur a défini l’existence de Keiko.

En route pour un entretien d’embauche, Keiko se promène dans un dépanneur voisin du quartier des affaires. Elle est immédiatement attirée par les sons familiers du dépanneur et sait instinctivement exactement ce dont le magasin a besoin pour améliorer ses présentoirs, son service client et ses promotions. Elle se rend compte à ce moment-là que plus qu’une personne, elle est une employée de dépanneur. Même si d’autres personnes pourraient ne pas l’aimer, et malgré la colère de Shiraha, elle ne peut plus nier son essence même et elle est déterminée à trouver un autre dépanneur pour lequel travailler.