samedi, décembre 28, 2024

Opinion : Nous ne sommes pas imposés à mort – c’est juste l’impression

En réalité, le fardeau fiscal des Canadiens n’est pas si élevé. Mais cela penche vers des impôts sur le revenu prélevés à des taux élevés. Utiliser davantage la TPS serait utile

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Par Allan Lanthier

Vous pensez que vos impôts sont trop élevés ? Eh bien, rejoignez le club : l’Institut Fraser affirme que près des trois quarts des Canadiens pensent la même chose.

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En plus de l’impôt sur le revenu, nous payons des taxes de vente, des impôts fonciers et des charges sociales (telles que les cotisations au Régime de pensions du Canada et à l’assurance-emploi). Ensuite, nous avons des taxes invisibles que nous payons mais que nous ne voyons pas – des taxes sur les « péchés » sur l’alcool et le tabac, des droits de douane et des prélèvements à l’importation, ainsi que des taxes sur le carbone qui augmentent le coût des produits que nous achetons, y compris les produits d’épicerie. L’Institut Fraser estime qu’une famille moyenne a payé 45,2 pour cent de ses revenus en impôts et taxes en 2022.

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Mais voici le casse-tête. Le total de nos impôts n’est pas particulièrement élevé par rapport aux normes internationales. L’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) rapports qu’en 2021, le ratio impôts/PIB du Canada n’était que de 33,2 pour cent, soit moins que la moyenne de l’OCDE de 34,1 pour cent. Le Canada se classe au 24e rang sur 38 pays de l’OCDE en termes de ratio impôts/PIB. Le Danemark avait le ratio le plus élevé avec 46,9 pour cent, tandis que le Mexique fermait la marche avec 16,7 pour cent.

Les taux d’imposition sur le revenu des particuliers au Canada sont détraqués

Alors pourquoi sommes-nous tous si mécontents ? Deux raisons. Les taux d’imposition sur le revenu des particuliers au Canada sont détraqués. Et beaucoup d’entre nous ont le sentiment que les gouvernements ne nous accordent pas suffisamment de valeur en échange des impôts et taxes que nous payons.

Le Canada compte davantage sur l’impôt sur le revenu des particuliers que les autres pays développés. En 2020, 37 pour cent des impôts et prélèvements du Canada provenaient de l’impôt sur le revenu des particuliers : la moyenne de l’OCDE n’était que de 24 pour cent. Et nos taux d’imposition sont élevés. En Ontario, par exemple, le taux fédéral-provincial combiné est de 53,5 pour cent sur le revenu annuel supérieur à 235 000 $ : seuls quatre pays membres de l’OCDE ont des taux plus élevés (le Japon et le Danemark arrivant en tête de liste avec 55,9 pour cent).

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Nos tarifs sont également élevés pour d’autres niveaux de revenus. Les résidents de l’Ontario ayant un revenu annuel de 150 000 $ paient 45 pour cent sur chaque dollar de revenu supplémentaire. Ils font partie des « 10 pour cent » des salariés les plus riches : vous savez, le groupe qui paie rarement sa « juste part » d’impôts. Sauf que Statistique Canada affirme que les 10 pour cent les plus riches paient 53 pour cent de tous les impôts sur le revenu des particuliers au Canada, ce qui me semble plus que juste : un Canadien sur 10 paie plus de la moitié des impôts sur le revenu des particuliers.

Nous devons réduire les taux d’imposition des particuliers, et ce à tous les niveaux de revenus. Cela donnerait aux Canadiens un peu plus de marge de manœuvre. Mais comment remplacer ces revenus gouvernementaux ? L’alternative la plus sensée serait d’augmenter simultanément le taux de la TPS, dans le cadre d’un ensemble de mesures sans incidence sur les recettes.

Ramener la TPS au niveau initial de 7 pour cent permettrait de récolter environ 20 milliards de dollars par an. Plus important encore, les économistes affirment que le passage de l’impôt sur le revenu à la TPS encourage l’épargne, l’investissement et la croissance économique. Et l’augmentation des taux rapprocherait le Canada des autres pays de l’OCDE : le Canada ne tire que 22 pour cent de ses recettes fiscales des taxes de vente, contre une moyenne de 32 pour cent dans l’OCDE.

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Il y a une deuxième raison pour laquelle nous sommes mécontents : beaucoup d’entre nous estiment que les programmes de dépenses gouvernementales ne rapportent pas suffisamment de valeur.

Dans un rapport Publié plus tôt ce mois-ci, le directeur parlementaire du budget (DPB) a estimé que les dépenses des programmes fédéraux et les frais de la dette publique s’élèveront à 498 milliards de dollars pour l’exercice 2023-2024, soit 7,6 milliards de dollars de plus que ce que le gouvernement avait estimé dans son budget il y a moins de sept mois. Le DPB estime un déficit de 46,5 milliards de dollars pour cette année, soit 6,4 milliards de plus que ce que prévoyait le gouvernement.

Beaucoup d’entre nous se demandent quelle part des 498 milliards de dollars de dépenses nous aidera à faire face d’un chèque de paie à l’autre. Pour ne prendre qu’un exemple, les subventions aux batteries de véhicules électriques de 28,2 milliards de dollars annoncées par les gouvernements fédéral et ontarien plus tôt cette année pour Stellantis-LGES et Volkswagen n’aideront pas le Canadien moyen de sitôt : le DPB dit il faudra 20 ans pour que les gouvernements atteignent le seuil de rentabilité. Ottawa, à lui seul, est confronté à des difficultés budgétaires encore plus fortes : par exemple, son engagement envers l’OTAN plus tôt cette année d’augmenter les dépenses de défense à 2 pour cent du PIB ajouterait environ 20 milliards de dollars par an à notre déficit annuel. Le gouvernement est-il préoccupé par ses niveaux de dépenses ?

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Il semble que non. Pour apaiser le NPD, il a promis de déposer cet automne un projet de loi visant à instaurer un programme national universel d’assurance-médicaments. A quel prix ? Le DPB estimations le coût s’élèvera à 11,2 milliards de dollars la première année, sans que les provinces ne s’engagent à partager ce coût.

Sommes-nous taxés à mort ? Non, mais nous avons besoin de taux d’imposition plus bas et d’une combinaison plus équilibrée entre l’impôt sur le revenu des particuliers et la TPS. Et les dépenses publiques doivent être maîtrisées.

Allan Lanthier, associé retraité d’un cabinet comptable international, a été conseiller auprès du ministère des Finances et de l’Agence du revenu du Canada.

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