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PARIS — Six adolescents seront jugés lundi à Paris pour leur rôle présumé dans la décapitation d’un enseignant qui montrait des caricatures du prophète de l’Islam à sa classe, un meurtre qui a conduit les autorités à réaffirmer les droits d’expression et la laïcité chers à la France.
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Samuel Paty, professeur d’histoire-géographie, a été tué le 16 octobre 2020, près de son école, dans la banlieue nord-ouest de Paris, par un jeune de 18 ans d’origine tchétchène radicalisé. L’agresseur a été à son tour abattu par la police.
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Le nom de Paty a été divulgué sur les réseaux sociaux après un débat de classe sur la liberté d’expression au cours duquel il a montré des caricatures publiées par le journal satirique Charlie Hebdo, qui a déclenché un massacre dans la rédaction par des extrémistes en janvier 2015.
Toutes les audiences au tribunal pour enfants de Paris doivent se dérouler à huis clos conformément à la loi française relative aux mineurs.
Les prévenus sont arrivés lundi matin au tribunal du tribunal de Paris, le visage caché derrière des masques et des cagoules, accompagnés de leurs familles. Les médias ne sont pas autorisés à divulguer leur identité.
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Parmi les personnes jugées, une adolescente, âgée de 13 ans à l’époque, est accusée d’avoir proféré de fausses allégations en affirmant à tort que Paty avait demandé aux élèves musulmans de lever la main et de quitter la classe avant de montrer les caricatures. Elle a ensuite déclaré aux enquêteurs qu’elle avait menti. Elle n’était pas présente en classe ce jour-là et Paty n’a pas fait une telle demande, a montré l’enquête.
Cinq autres élèves de l’école de Paty, alors âgés de 14 et 15 ans, font face à des accusations d’association de malfaiteurs ayant pour but de préparer la commission de violences aggravées.
Ils sont accusés d’avoir attendu Paty pendant plusieurs heures jusqu’à ce qu’il quitte l’école et de l’avoir identifié auprès du tueur en échange de promesses de paiement de 300 à 350 euros (348 à 406 dollars).
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L’enquête a établi que l’agresseur connaissait le nom de l’enseignant et l’adresse de son école, mais qu’il n’avait pas les moyens de l’identifier.
L’avocat de l’un des prévenus, Antoine Ory, a déclaré que son client était « tourmenté de remords et très effrayé par la confrontation avec la famille de M. Paty ». Il a ajouté que l’adolescent « n’était manifestement pas au courant du plan criminel » du tueur, Abdoullakh Anzorov, un réfugié tchétchène né à Moscou.
Ory a déclaré que son client avait depuis lors connu des moments « difficiles », qu’il avait changé d’école et d’amis et qu’il considère désormais le procès comme une opportunité de tourner la page.
Les six adolescents risquent tous deux 1/2 ans de prison. Le procès devrait se terminer le 8 décembre.
Louis Cailliez, l’avocat de la sœur de Paty, Mickaelle, a déclaré vouloir « comprendre les véritables causes » qui ont poussé les étudiants à commettre quelque chose d’irréparable. Il a pointé « la combinaison fatale de petites lâchetés, de gros mensonges, de calomnies, d’arrangements, de complicités et d’aides sans lesquelles Samuel Paty serait encore en vie ».
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« Sans dénonciation, il n’y aurait pas de visibilité (sur les réseaux sociaux), sans visibilité, il n’y aurait pas de crime », a-t-il déclaré.
Huit autres adultes doivent être jugés ultérieurement. Parmi eux, le père de l’adolescente accusé de fausses allégations. A l’époque, il avait posté sur les réseaux sociaux des vidéos appelant à la mobilisation contre l’enseignant.
Un militant islamiste radical qui l’a aidé à diffuser les messages virulents nommant Paty a également été inculpé.
Le procès intervient six semaines après qu’un enseignant a été mortellement poignardé et trois autres personnes blessées lors d’une attaque dans une école par un ancien élève soupçonné de radicalisation islamique. Ce meurtre survenu dans un contexte de tensions mondiales liées à la guerre entre Israël et le Hamas a conduit les autorités françaises à déployer 7 000 soldats supplémentaires à travers le pays pour renforcer la sécurité et la vigilance.
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