Le secteur de la construction en Allemagne est confronté à une stagnation, avec des prévisions de revenus en baisse pour la cinquième année consécutive. La demande dans le logement est en déclin, tandis que les travaux publics affichent une dynamique positive grâce à des investissements en infrastructures. Les retards dans la construction publique et le manque de soutien pour les nouvelles constructions aggravent la situation. Malgré une légère stabilisation, le secteur peine à atteindre les objectifs de logements fixés.
Le secteur de la construction semble avoir atteint un plateau difficile – une perspective qui prévaut pour l’année à venir. Le marché du logement continue de faire face à des défis majeurs.
Les espoirs d’une reprise dans le secteur de la construction pour l’année prochaine s’amenuisent. Au contraire, les prévisions de l’industrie indiquent une nouvelle diminution des revenus, marquant ainsi la cinquième baisse consécutive. Selon Wolfgang Schubert-Raab, président de la Fédération centrale de l’industrie de la construction allemande (ZDB), ‘les attentes commerciales pour 2025 sont empreintes de prudence. Une stabilisation à un niveau bas semble se dessiner. Les entreprises ne scrutent plus l’abîme de la crise, mais s’alignent plutôt le long du fond de cette vallée.’ Avec la chute des permis de construire, des taux d’intérêt élevés et des infrastructures nécessitant des rénovations, un renouveau politique dans le secteur de la construction devient crucial.
Cette année, le secteur de la construction devrait voir son nombre d’employés diminuer de 15 000, suivi d’une perte supplémentaire de 7 000 l’année prochaine, portant le total à 905 000. Toutefois, cette situation n’est pas alarmante, car une majeure partie de cette baisse est due à la fluctuation normale du marché, avec seulement un ‘très petit nombre de licenciements’. C’est néanmoins la première contraction des effectifs depuis 2009.
Une coalition en difficulté pour atteindre ses objectifs de logement ?
La conjoncture du secteur de la construction allemand présente un tableau contrasté. Une baisse générale de la demande dans le secteur du logement et des bâtiments commerciaux est observée, tandis que le secteur des travaux publics continue de bénéficier d’une demande soutenue, selon le ZDB. En effet, le marché des services de construction pour les bâtiments est en stagnation. Le secteur du logement peine à trouver des impulsions, et la conjoncture dans l’industrie manufacturière impacte de plus en plus la construction de bâtiments commerciaux.
À l’inverse, le secteur des travaux publics connaît une dynamique positive. ‘Les investissements dans des projets d’infrastructure, allant de l’extension des chemins de fer à l’amélioration des réseaux électriques et de la large bande, stimulent une demande durable,’ a déclaré le ZDB. Ce segment de l’industrie devrait afficher des taux de croissance réels positifs cette année et l’année suivante, dépassant pour la première fois le chiffre d’affaires de la construction de bâtiments commerciaux.
Selon l’association, la faiblesse de la demande dans le secteur du logement est attribuée à un manque de soutien pour les nouvelles constructions. En 2024, seulement entre 250 000 et 255 000 logements devraient être achevés, soit près de 40 000 de moins par rapport à l’année précédente. Cependant, la demande semble se stabiliser, et le ZDB prévoit que le secteur du logement atteindra son point le plus bas. Malgré cela, en 2025, environ 220 000 logements seront encore en retard par rapport à l’objectif initial de la coalition au pouvoir, qui visait 400 000 nouvelles unités par an.
L’association souligne également que le retard d’investissement dans la construction publique met en péril l’infrastructure. Les municipalités, qui représentent 60 % des investissements publics dans le secteur, souffrent depuis plus de 20 ans d’investissements nets négatifs. ‘Ce retard est exacerbé par des budgets publics insuffisants, et les défis actuels liés à la gestion budgétaire à partir de 2025 compliquent davantage la mise en œuvre des projets prévus,’ a ajouté l’association.
Une enquête menée par l’association, à laquelle ont participé plus de 1600 entreprises, révèle que le manque de commandes demeure le principal obstacle à la construction. Cette situation impacte non seulement la volonté d’investir, mais limite également l’embauche de nouveaux employés.